Sunday, June 28, 2009

Festivals cinéma d'été

L'été, ses festivals en tout genre, dont ceux consacrés au cinéma. Un petit aperçu de ce qui nous attend à Paris.



du 6 juin au 4 septembre 2009: La chaise et l'écran
Du 6 juin au 4 septembre, venez assister gratuitement à des projections de films dans les rues du 11e ! Rendez-vous les vendredis 10 juillet, 21 août et 4 septembre pour de nouvelles séances en plein air.
Construire une programmation culturelle sur tout le territoire, tel est le concept de ces séances de cinéma en plein air entièrement libres et gratuites.
Un grand écran vient se dresser au cœur d'un quartier du 11e pour une soirée de fête où le cinéma en 35 min est mis à l'honneur et les spectateurs participent en apportant leur chaise.
Une personnalité du monde de l'art est chaque année le parrain de la manifestation et en assure la programmation. En 2008, ce fut Robert Guédiguian. En 2009, Anne-Marie Lazarini, metteur en scène de la compagnie des Artistics Athévains, nous fera partager ses films coups de cœur de femme de théâtre.




du 2 au 14 juillet: Festival Paris Cinéma, 7ème édition
Comme chaque année, le Festival Paris Cinéma propose un tour du monde en 12 jours, sans quitter la capitale ! Du 2 au 14 juillet 2009, une vingtaine de salles parisiennes ouvrent leurs portes aux festivaliers qui pourront dénicher les talents de demain grâce à la Compétition internationale, découvrir des films prestigieux en avant-première, voir ou revoir les chefs-d’œuvre de l’histoire du cinéma et rencontrer les personnalités emblématiques du 7e art.
5€/séance
25€ le Paris Cinépass
Cartes Le Pass et UGC acceptées

On retiendra surtout la 1ère Nuit du cinéma: 6 programmes pour passer toute la nuit devant un écran, ou juste se faire une toile vers 4h du matin...



du 15 juillet au 16 août 2009: Cinéma en plein air
Du mardi au dimanche, tous les soirs sur la prairie du Triangle à La Villette, des projections sont organisées, gratuitement et en plein air. L'idéal pour un picnic suivi d'un film. La programmation est extrêmement variée, et souvent récente.

Thursday, June 25, 2009

Alice au pays des merveilles, de Tim Burton

Le film devrait mêler motion capture et prises de vue réelles, sortira sur les écrans IMAX en relief...










Alice au pays des merveilles
de Tim Burton

avec Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter,...

sortie française: prochainement

Monday, June 22, 2009

Les beaux gosses, de Riad Sattouf - La journée de la jupe, de Jean-Paul Lilienfeld

Les beaux gosses et La journée de la jupe; les deux films veulent montrer une image juste et sans fard des adolescents d'aujourd'hui. C'est sans doute tout ce qui les relie, car le sujet traité ne l'est pas de la même manière. Pourtant, voir les deux films dans la même journée tisse une vraie relation entre eux.


Les beaux gosses se place dans un collège qui ne se démarque pas trop des autres; les mêmes sempiternelles bandes de garçons et des filles catégorifiées, dont les moches et boutonneux, Hervé et Camel. Les deux garçons sont obsédés par leur sexualité naissante, et déjà débordante, et par les filles, de préférence les plus jolies du collège, qui n'ont d'yeux que pour les vrais beaux gosses, rois de la cour de récré. Et puis Hervé réussit bien malgré lui à séduire Aurore, une de ces jolies filles. Les situations engendrées prêtent au rire, les dialogues sont jeunes et les dents pleines de bagues. C'est une adolescence à la recherche d'elle-même qui est montrée. Les enfants grandissent, couvés du regard par leurs mères, qui les laissent doucement partir en s'émerveillant de leur maturité nouvelle et hésitante.


L'image du film n'a rien d'exceptionnel, mais la réalisation est juste; on aurait pu aussi redouter les fausses notes d'un dialogue qui met à mal la langue française, mais il n'en est rien. Il n'empêche que le film ne décolle pas, restant trop près de la simple image brossée. Malheureusement, aucun fil rouge ne vient guider la narration; les gags plus ou moins grossiers s'enchaînent sans bousculer un rythme de croisière. On retiendra néanmoins le personnage de la mère d'Hervé, poule dépressive et attachée à son fils, gloussant au téléphone de manière énamourée les performances de son fils qui devient un homme; et le dernier plan du film, qui exprime de la manière la plus explicite et très justement comment les adolescents testent les différents aspects de leur tempérament et se construisent une personnalité qui leur ressemble.


La journée de la jupe se déroule dans un contexte beaucoup plus défini, extrême, celui d'un collège difficile où les élèves se catégorisent eux-même selon leur religion, leur sexe, et où filles comme garçons doivent jouer les gros durs pour s'imposer. Les cours de français de Sonia ressemblent à une arène où elle se bat pour se faire respecter, en vain. Chaque mot, chaque geste qu'elle dit et fait prête à la moquerie et sa classe est survoltée en permanence. C'est dans la confusion générale d'un cours qu'elle donne dans la salle de théâtre du collège qu'elle se retrouve un pistolet à la main. A bout de nerfs, elle s'en sert pour prendre la moitié de sa classe en otage et obtenir le calme de ses élèves. Alors qu'à l'extérieur, l'émeute risque d'exploser, et que les forces de la police tentent de comprendre les revendications d'un preneur d'otage non identifié, Sonia tente de donner un cours dans la salle de théâtre.



La journée de la jupe dresse un portrait juste d'une micro-société dont certains d'entre nous sont bien loin. Et pourtant la réalité est là. Non seulement dans les paroles, mais aussi dans les actes que l'on devine quotidiens de ces jeunes, qui prônent et demande le respect sans le donner ni le définir. Plus qu'un documentaire encore, le film se place du côté d'une fiction réaliste, mais fiction quand même; le scénario est bien écrit, et le réalisateur sait donner de la densité, un véritable passé, des secrets, à chaque personnage. Il réussit ainsi à faire passer de multiples messages, depuis celui d'une éducation inadaptée, à un autre sur la condition des femmes, en passant par des peines de coeur et de cul intimes et enfouies en chacun. Le film joue sur une émotion intense, parfaitement dosée, qui jongle sur la capacité du spectateur à accepter les tensions regroupées dans la salle de théâtre et les autres, celles de l'extérieur, des flics et des parents d'élèves, qui tous se focalisent sur ce lieu confiné et fermé aux regards comme aux oreilles.


Deux portraits de société, deux images des adolescents d'aujourd'hui, sont ainsi traités de manière distincte. Les beaux gosses traitent le sujet de manière légère et manque sans doute d'une véritable enjeu; La journée de la jupe réunit tous les atouts d'un film coup de poing, marquant et juste.





Les beaux gosses
de Riad Sattouf

avec Vincent Lacoste; Anthony Sonigo, Alice Tremolières,...

sortie française: 10 juin 2009


La journée de la jupe
de Jean-Paul Lilienfeld

avec Isabelle Adjani, Denis Podalydès, Yann Collette,...
sortie française: 25 mars 2009

Wednesday, June 17, 2009

Departures, de Yojiro Takita

La scène d'ouverture donne le ton du film: Daigo, qui met en bière son premier corps sous le regard bienveillant de son patron, et l'oeil embué de la famille, découvre en faisant la toilette de la morte que le visage féminin appartient au corps d'un homme. Tout le film suit dans cette note burlesque au sein d'un décor légèrement tragique. Daigo se retrouve sans emploi suite à la dissolution de l'orchestre dans lequel il joue. Il va alors habiter avec sa femme dans la maison de son enfance, que lui a léguée sa mère morte quelques années auparavant. Il trouve, mais ne l'avoue pas, un travail dans une agence de voyages.. voyages qui s'avèrent être ceux vers l'au-delà. Au fur et à mesure de ses retrouvailles avec les lieux de son enfance, de son contact avec les morts, avec les familles de ces personnes décédées, il retrouve des souvenirs, amers, de son père, parti avec une autre femme lorsqu'il était enfant.


Les idées sont nombreuses dans ce film, et touchent à la mélancolie. Daigo règle de vieux comptes oedipiens, et se bat aussi contre une société qui le considère comme impur, à être ainsi en contact avec la mort. Sa femme elle-même a du mal à accepter son choix, elle qui le suit pourtant avec amour loin de Tokyo. Le lien que Daigo entretient avec son nouveau métier, ses appréhensions, qu'il dépasse, ses découvertes sur les hommes et les femmes qui l'entourent, tout cela l'aide à se ressourcer et à se préparer pour l'épreuve principale qu'il traverse: la destruction de l'image violemment assombrie de son père.


L'humour, moyennement revendiqué, trop subtil peut-être, alourdit le propos plus qu'il ne le rend délicat. On profite alors simplement des descriptions de la mise en bière, rituel japonais.


Le scénario ne réussit pas à se hausser à la hauteur de ses prétentions. La route vers le but à atteindre est trop droite, les ressorts bien grossiers pour un si déchirant retour sur soi-même. Les éléments s'imbriquent de manière trop visible, et, même si certains arrivent progressivement, sans explication d'abord, mais de manière naturelle, pour réapparaître ensuite, et être expliqués, le spectateur sent les choses arriver, et pressent le dénouement réconciliateur.


L'image reste jolie, douce, lente comme un film asiatique. Mais en deux heures de film, la contemplation ne suffit pas à faire oublier les ficelles trop visibles de l'action.






Departures
de Yojiro Takita

avec Masahiro Motoki, Tsutomu Yamazaki, Ryoko Hirosue,...

sortie française: 03 juin 2009

Sunday, June 14, 2009

Annecy 2009 - quelqu'uns des films vus


Tout à fait hystérique, narration dadaïsque, ça tient plus que la route en long-métrage, c'est Panique au village.


Vu en relief donc, mais après Panique au village, ce n'est pas vraiment de l'humour qui fonctionne.




Petite conférence de ces messieurs de Pixar sur l'idée du nouveau court-métrage qui viendra avant les projections de Up; et puis petit making-of de Up. Des speechs bien préparés, illustrés, rigolos, intéressants... Que du bon!



On se prévoit une autre projection dès que ça sort?



Vue aussi, la plus ou moins sélection de Jean-Pierre Jeunet de courts-métrages, précédée d'une projection d'un court-métrage d'Emile Cohl, Les allumettes fantastiques (1912), tout juste restauré, et accompagné au piano par Serge Bromberg (à gauche sur la photo).


Une association réusie de courts-métrages du génial studio 4°C. Certains sont illisibles si séparés des autres, mais l'ensemble est cohérent et homogène, et enfle pour finir en fanfare. J'y ai lu une apologie du génie créateur planqué derrière des évènements du quotidien. Oui, rien que ça.



J'ai eu un véritable engouement pour ce film; à développer très vite donc, dès que je serais allée le revoir. En deux mots, un univers à la Alice au Pays des merveilles, et jouissif en relief (même si les lunettes font mal au nez, et qu'on ne peut pas trop bouger la tête sous peine de voir double).


Des courts-métrages en vrac, dont celui-ci, simple et réussi.


Sagan om den lille dockpojken... C'était drôlement moche, et en même temps vachement rigolo, alors il fallait qu'il ait sa petite vignette.


Un bon petit court-métrage absurde, au graphisme simplissime.

Bravo Ben, chouette film de fin d'études, chouette musique, chouette idée, chouette personnage. Et en plus vous pouvez le regarder .


Slavar a gagné un prix, même deux. Je l'ai presque vu, mais en fait je m'étais endormie, parce que trop de soleil, trop de courts-métrages vus, il est indispensable de fermer les paupières de temps en temps. Je regrette de l'avoir fait pile à ce moment-là.


Lost and found, un joli film au rythme lentissime et contemplatif, au discours conventionnel mais toujours vrai, et si joliment dit, si joliment montré... Des studios Aka.



Sur un autre rythme, Jazzed éclate de couleurs et de musique.


Chicken wings sert une seule idée, retranscrite simplement, et possède un seul rebondissement... Hilarant.


Un jeu délirant empli de codes cartoonesques.


Et un petit dernier pour la route, sans parole.

Annecy 2009 - quelques photos

Bob était là en guest star dans une petite expo marrante.



Merci Lou pour nous avoir emmené dans un restau perdu dans la montagne, où on a mangé une grosse fondu en regardant les bouquetins (ou les mouflons?) gambader dans les rochers, et le soleil se coucher derrière le lac... Classe.



Et puis on n'a pas que glandé, on a aussi regardé des films, en relief s'il vous plaît. Les lunettes, c'est lourd sur le nez au bout d'une heure.

Thursday, June 11, 2009

Etreintes brisées, de Pedro Almodovar

Harry Caine n'a pas toujours porté ce nom, n'a pas toujours été seulement écrivain et scénariste, ni aveugle; dans une autre vie, des années auparavant, il partageait ce pseudonyme avec son véritable nom, Mateo Blanco. Il était réalisateur, et voyait. Mateo Blanco est mort avec la femme qu'il a aimé passionnément, Léna, une jeune femme à la fois opportuniste et naïve, vivant avec un vieil homme dont la jalousie détruira le couple. Harry Caine revit ces souvenirs, assailli par les questions du jeune Diego, le fils de Judit Garcia, son amie et ancienne directrice de production.


Mateo Blanco resurgit avec la réapparition d'un jeune fanatique, témoin derrière sa caméra et pour assouvir le voyeurisme de son père, des amours du réalisateur qu'il admire. Pedro Almodovar joue avec les différents points de vue de chacun des personnages, et leurs yeux cachés derrière les lentilles, ou devant les écrans. Mais, bien entendu, que ce soient les images d'Harry Caine, celles de l'admirateur éperdu, ou celles du réalisateur Pedro Almodovar, sont toutes les mêmes, ultra colorées, pleines de couleurs chaudes, de cadres bien posés; des femmes, belles, moins belles, mais toutes sublimées de lumière. Le scénario mêle également la fiction et la réalité, les histoires d'Harry Caine et celle de du passé de Mateo Blanco.


Ces enchevêtrements savants auraient pu donner lieu à un film génial, plein de sous-couches et de niveaux de lecture. Mais Pedro Almodovar livre un film plat, et rend son historie fade. Les souvenirs d'Harry Caine, l'histoire de Mateo Blanco refont surface sans heurt, sans danger, pour tomber dans l'oreille de Diego. Le récit de la passion tragique n'a pas autant de lyrisme dans les images que sur le papier (ou sur l'écran...). Penelope Cruz a beau se démener pour paraître ingénue, légère et entière, le film ne la sublime qu'elle en tant qu'actrice, et pas son personnage.


On ne s'ennuie pas en regardant ce dernier opus de Pedro Almodovar. Mais, sans risque, son film ne transcende pas non plus, et ne s'imprime pas au fond des rétines. L'impression, étrange et diffuse qu'il reste après la séance, est celle d'avoir vu un énième film d'un réalisateur trop encensé.




Etreintes brisées de Pedro Almodovar avec Penelope Cruz, Blanca Portillo, Lluis Homar,... sortie française: 20 mai 2009

Saturday, June 6, 2009

Looking for Eric, de Ken Loach

Eric, dans une tentative folle et inconsciente de se tuer, fonce sur les routes anglaises, et fait plusieurs fois le tour d'un rond-point, en sens inverse. Depuis qu'il s'est séparé de Lilly, il ne tourne plus rond, et ses amis le voient bien. Postiers pour la plupart, comme lui, ils débordent d'amitié, et tentent de l'aider, de le faire rire. Mais Eric est à bout, ne tient pas le rythme des lettres qu'il trie, n'arrive plus à se faire aimer ou respecter de ses deux beaux-fils. A l'un d'eux, il pique l'herbe que l'adolescent planque sous le plancher de sa chambre, et la fume en parlant à son héros, à Eric Cantona, affiché en grand sur son mur. C'est lors d'une de ces discussions solitaires que Cantona lui répond, en chair et en os et en français. Eric, poussé par son homonyme, lui raconte, se raconte, et revoit sa vie par flash-backs, sa vie avec Lilly. Des années et des années de séparation, mais il n'a toujours pensé qu'à elle. Eric, poussé, possédé par Cantona, se reprend en main, surmonte sa peur de revoir l'amour de sa vie, la mère de leur fille devenue grande, et maman.


Alors, Ken Loach ferait dans le drame amoureux, en oubliant le social? Non, car le réalisateur place Eric dans sa ville, dans sa poste, dans son bar, au milieu de ses amis fidèles, tous pris par la même fièvre du football, puissant catalyseur de leurs émotions et éternel sujet de toutes les conversations. Ses amis soutiennent Eric, qui reprend son rôle de père, quand son fils se met dans une situation dangereuse. Il reprend sa place dans sa famille, et relève la tête au milieu de ses amis. Ces derniers se serrent les coudes pour lui. Le football, pour ces gens pas trop riches, c'est un brin de rêve, de fierté, et aussi un acteur de la vie politique. Ken Loach met les beaux-fils d'Eric dans la situation de jeunes, presque délinquants, mais pas tout à fait perdus encore. La voilà, la situation sociale. Voilà une micro-société dépeinte, dans toute la force de son optimisme.


Ce contexte social est cependant amené tout en subtilité, car c'est le renouveau d'Eric lui-même qui est mis en avant. Ken Loach, pour parler de la société anglaise, par avant tout d'un homme anéanti depuis des années déjà, et qui, arrivé à bout de force, tente de reprendre goût aux choses simples. Cantona est là pour asséner ses proverbes et incarner la force et la volonté qui existent encore tout au fond d'Eric. Jamais le Cantona, bien réel, n'indique la marche à suivre; c'est là qu'on reconnaît qu'il est un fantasme, un support imaginaire; c'est toujours Eric qui prend les décisions, inspiré par son prophète.


Cela donne des situations incongrues, entre réalisme d'un contexte social embrouillé, et fantasmagories naissant dans l'herbe ou dans l'alcool. Cantona, superbe, fait preuve d'une gentillesse étonnante derrière son imposance et son statut d'idole. Ses dialogues, parfois en français, sont évidemment plein d'humour. Ken Loach fait rire, émeut beaucoup aussi, et enseigne, l'air de rien. Quant à sa narration, elle est juste parfaite, et surprenante. Le film est une succession de séquences chronologiques, entrecoupées de flash-backs habilement introduits par des conversations entre Eric et son mentor. Peu à peu le passé se dévoile, alors qu'Eric change et évolue pour avancer vers son avenir.


C'est un film surprenant et plaisant que Ken Loach, un nouvelle fois, offre aux spectateurs.





Looking for Eric
de Ken Loach
avec Steve Evets, Eric Cantona, Stephanie Bishop,...
sortie française: 27 mai 2009

Monday, June 1, 2009

Jusqu'en enfer, de Sam Raimi

Christine Brown est employée de banque; un job tout à fait honorable pour cette ancienne reine de la ferme, même si ses futurs beaux-parents ne reconnaissent pas sa réussite sociale. Plus que tout, Christine cherche à se démarquer et à évoluer, espérant obtenir le poste d'assistante manager libre. C'est pour ces raisons qu'elle refuse à une vieille gitane un rallongement de son prêt. La vieille femme, humiliée, la retrouvera à la fin de sa journée, pour lui jeter un sort. Au terme de 3 jours de tours joués par un démon taquin, ce dernier emmènera Christine aux Enfers. A moins que Christine ne se débarrasse de lui, aidée par un médium.

On entre dans le film dans un rythme effréné et un premier contact avec le Lamia, pour ensuite calmer l'action et retrouver des années plus tard notre jeune employée de banque propre sur elle. Le contraste est évidemment facile, mais sans doute indispensable pour que le spectateur anticipe la suite des événements en se basant sur la première scène du film. Un véritable calvaire attend Christine Brown. On ne patiente pas longtemps avant que l'action ne redémarre, dans une scène magnifique au cours de laquelle notre héroïne réussit plusieurs fois à éloigner la vieille gitane, qui revient toujours à la charge alors qu'on espère qu'elle soit battue à plates coutures. Ses incessants retours amorcent un comique horrifique que Sam Raimi tiendra tout du long. Les autres scènes mettant en jeu Christine Brown et le Lamia garderont cet esprit d'épouvantable farce.


A un rythme idéal, alternant les séquences effrayantes, et celles, plus calmes, qui font avancer l'histoire vers une résolution en fanfare, Sam Raimi trouve l'harmonie parfaite pour ne jamais laisser son spectateur se détendre de trop, mais juste suffisamment pour qu'il soit encore une fois pris par la même panique que ses personnages. Sa mise en scène est soignée, efficace et l'utilisation des ombres et de la musique servent à anticiper l'horreur de ses scènes d'action. La joie du spectateur, teintée de répugnance, à l'arrivée de ces scènes qui témoignent de l'humour sadique du réalisateur, est concrètement la preuve de la réussite du film.


Sam Raimi s'amuse dans son film à faire peur et à faire rire. On a peur, parce qu'il maîtrise les codes de l'horreur, du suspense et de la surprise, et on rit, parce qu'il inclut à tout cela de l'exagération et du grand guignol. A voir absolument, pour peu que l'on aime se faire peur.




Jusqu'en enfer
de Sam Raimi

avec Alison Lohman, Justin Long, Jessica Lucas,...

sortie française: 27 mai 2009