Ellis vit sur le fleuve Mississippi, qu'il explore avec toute l'imagination de ses quatorze ans, et son meilleur ami, Neckbone. Sur un bout de terre au milieu de l'eau, les deux enfants découvrent un bateau perché dan un arbre, et un homme qui se cache en attendant sa petite amie. Mud a besoin d'eux et, fasciné, Ellis traverse le fleuve encore et encore pour lui venir en aide.
Take shelter avait été l'un de mes films préférés de 2012, et nul doute que Mud, troisième long-métrage de Jeff Nichols, se retrouvera aussi sur le podium du bilan de 2013. Le film est tellement formidable que je n'aurais même pas envie de vous en parler, juste vous dire d'aller vivre cette aventure en salle. Comme je suis sympa - et que j'aime bien donner mon opinion -, je vais en mettre un pâté quand même.
L'ambiance est, a priori, celle d'un film très mâle, brutal, en accord avec ce décor du fin fond de l'Amérique nature, avec toute sa sauvagerie. Comme dans Take shelter, le lieu isole les habitants de ce bout du monde, entre la terre et le ciel, accrochés à leur environnement et peu désireux de découvrir ce qu'il y a en-dehors. Leur isolement ne les sépare pourtant pas de vous, de moi, et permettent les symboles d'une grande humanité.
D'un côté, l'île montre le pouvoir du rêve. Un bateau coincé dans les branches d'un arbre, c'est la cabane idéale pour tous les gamins du monde. Ellis et Neckbone sont, sur l'île, des enfants pleins de rêves et d'espoirs; ils croient, avec toute la force de leur innocence, à Mud, à l'amour que ce dernier porte inconditionnellement à Juniper, la plus jolie des femmes, qu'il a rencontrée quand il avait, justement, à peu près l'âge des deux garçons. Mud a une chemise magique qui le protège, des bottes de sept lieues, et son revolver, finalement, à côté de toutes ces amulettes, n'est qu'accessoire. Ellis, malgré ce qu'il sait, ou plutôt ne connaît pas, de Mud, lui offre toute sa confiance et son amitié.
Sur la terre ferme, rien ne prête au rêve. Les parents d'Ellus se disputent, l'oncle qui prend soin et élève Neckbone est un type sans attache; les filles font rêver Ellis, mais comment les aborder, les toucher, du haut de ses quatorze ans? Il n'est pas facile de devoir grandir, et compliqué aussi d'accepter la dure réalité sans les artifices de l'île.
Sous des atours matures et malgré la dureté de son contexte, Mud est en fait un vrai conte à faire rêver les adultes, un rappel foudroyant des idéaux de l'enfance.
Mud
de Jeff Nichols
avec: Matthew McConaughey, Tye Sheridan, Jacob Lofland,...
2 comments:
Je partage ton enthousiasme, autant pour Take Shelter que pour Mud. Deux très grands films.
(Ma seule réserve, c'est la vision qui est donnée des femmes, mais bon)
Les femmes sont surtout effacées, dans ses films, pas forcément traînées dans la boue... si? Je crois que j'ai été transportée par plein de choses, et je n'ai pas trop porté mon attention là-dessus. Ce n'est pas plus mal, ça augure déjà un excellent revisionnage, avec de nouvelles choses à découvrir dans les mêmes images!
Sinon, rien à voir, mais ça me fait toujours super plaisir d'avoir un petit commentaire de ta part, tu es une fidèle lectrice et j'adore avoir tes retours sur des films qu'on a vu en commun!
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