Monday, June 1, 2009

Jusqu'en enfer, de Sam Raimi

Christine Brown est employée de banque; un job tout à fait honorable pour cette ancienne reine de la ferme, même si ses futurs beaux-parents ne reconnaissent pas sa réussite sociale. Plus que tout, Christine cherche à se démarquer et à évoluer, espérant obtenir le poste d'assistante manager libre. C'est pour ces raisons qu'elle refuse à une vieille gitane un rallongement de son prêt. La vieille femme, humiliée, la retrouvera à la fin de sa journée, pour lui jeter un sort. Au terme de 3 jours de tours joués par un démon taquin, ce dernier emmènera Christine aux Enfers. A moins que Christine ne se débarrasse de lui, aidée par un médium.

On entre dans le film dans un rythme effréné et un premier contact avec le Lamia, pour ensuite calmer l'action et retrouver des années plus tard notre jeune employée de banque propre sur elle. Le contraste est évidemment facile, mais sans doute indispensable pour que le spectateur anticipe la suite des événements en se basant sur la première scène du film. Un véritable calvaire attend Christine Brown. On ne patiente pas longtemps avant que l'action ne redémarre, dans une scène magnifique au cours de laquelle notre héroïne réussit plusieurs fois à éloigner la vieille gitane, qui revient toujours à la charge alors qu'on espère qu'elle soit battue à plates coutures. Ses incessants retours amorcent un comique horrifique que Sam Raimi tiendra tout du long. Les autres scènes mettant en jeu Christine Brown et le Lamia garderont cet esprit d'épouvantable farce.


A un rythme idéal, alternant les séquences effrayantes, et celles, plus calmes, qui font avancer l'histoire vers une résolution en fanfare, Sam Raimi trouve l'harmonie parfaite pour ne jamais laisser son spectateur se détendre de trop, mais juste suffisamment pour qu'il soit encore une fois pris par la même panique que ses personnages. Sa mise en scène est soignée, efficace et l'utilisation des ombres et de la musique servent à anticiper l'horreur de ses scènes d'action. La joie du spectateur, teintée de répugnance, à l'arrivée de ces scènes qui témoignent de l'humour sadique du réalisateur, est concrètement la preuve de la réussite du film.


Sam Raimi s'amuse dans son film à faire peur et à faire rire. On a peur, parce qu'il maîtrise les codes de l'horreur, du suspense et de la surprise, et on rit, parce qu'il inclut à tout cela de l'exagération et du grand guignol. A voir absolument, pour peu que l'on aime se faire peur.




Jusqu'en enfer
de Sam Raimi

avec Alison Lohman, Justin Long, Jessica Lucas,...

sortie française: 27 mai 2009

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