Saturday, August 11, 2012

Nus et culottés, sur Fr5

Les fois où j'allume la télévision, aux dépens d'un bon DVD, c'est surtout pour me mettre un bruit de fond, mais pas n'importe lequel. Je ne zappe quasiment qu'entre Arte et France5, histoire de coller parfaitement à mon image de fille bobo-pédante-parisienne-
hautaine. Ah si, pardon, le matin, à la salle de sport, je me tape parfois Télé-matin sur Fr2, dont je n'écoute pas forcément le son, mais qui m'indigne par sa réalisation abominable, à grands coups d'effets spéciaux - noir et blanc ou sépia, cadrage dans le retour moniteur, flou artistique, caméra placée derrière les techniciens... bienvenue dans les années 80. Côté nouveautés, je suis complètement à la ramasse. Mais, un peu comme pour Bref, j'arrive à capter quelques programmes intéressants en profitant du replay de nombreuses chaînes, et notamment donc, mes deux chaînes préférées qui proposent surtout des immersions dans la nature ou dans la France profonde. Je suis fan de Petitrenaud et de Silence, ça pousse, oui oui. Et aussi des documentaires animaliers ou sur la nature sauvage. Ces émissions ont toujours un côté daté et revu, mais ils me parlent. Je me sens néanmoins plus en phase avec la nouvelle émission que propose France5, Nus et culottés, diffusée depuis 3 jeudis de manière hebdomadaire.
Deux jeunes hommes partent d'un coin de France - une plage, un forêt,... -, sans vêtement, sans argent, sans rien d'autre en fait qu'un baluchon qui leur permet de balader trois caméras. Deux visent nos deux héros du bout d'un bâton, et la dernière permet de découvrir leur vision du monde, ou se pose pour quelques séquences mises en scène par eux-mêmes. Aucun technicien ne les suit. Ils démarrent donc parfaitement nus, et, avec leur culot - d'où le nom de l'émission -, ils vont en Angleterre boire le thé avec un Lord - un exemple parmi d'autres. Ils se donnent donc un but un peu fou, juste histoire de parcourir les routes et de rencontrer des gens et de partager avec eux. En échange de la bonté de ces derniers, Nans et Mouts leur laissent des petits cadeaux, fabriqués ou trouvés en chemin. Ils leur apprennent qu'il est possible de sortir de sentiers battus. Cet échange de générosité permet de découvrir avec un œil différent la campagne et les autochtones français - et anglais, pour la dernière émission.


Le concept risque de s'user. Effectivement, on démarre toujours en fin de journée, avec l'idée de trouver un endroit où dormir; le lendemain, il faut trouver des vêtements puis, en cinq ou six jours, atteindre le but défini au départ. Ce schéma pourrait se passer des deux premières parties, qui détournent du voyage lui-même. On ne peut pas aller bien loin quand on a froid et qu'on est à poil, alors Nans et Mouts font du sur place pendant deux jours assez vains. Ça permet néanmoins à la chaîne de flouter quelques culs et donc de se donner un coup de frais.


Heureusement, il y a les rencontres. Des bouseux quotidiens prennent une dimension mystique, lorsqu'ils s'agit d'offrir de leur temps, de partager leur table, de faire découvrir leur vie. J'ai retenu pour le moment une nuit incroyable, de rires, de danses des canards, de fête avec toute une famille pourtant rude au premier contact; certains se plient en quatre et parcourent tout le village, frappant aux portes avec les deux voyageurs, pour leur dénicher une roue de vélo, et finissent par leur fabriquer un vélo entier avec une remorque roulante, mettant la main à la pâte... Un couple leur abandonne leur maison, le temps d'un dîner qu'ils avaient planifié avec leurs enfants! Cette confiance, les sourires de chacun, vont à l'encontre d'une vision souvent pessimiste du monde, où l'on préfère généralement se méfier, où l'on ne communique pas, par excès de prudence.


Il faut aussi dire que les deux jeunes hommes possèdent une candeur incroyable, sans jamais être niais. Ils sont prêts à tout prendre, du sandwich maison au petit tour dans le golf. Ils partent du principe qu'on apprend de tous, que ce soit une toute petite chose, un regard, une poignée de main, le travail à la fourche ou une chose plus palpable, de la brosse à dents au dîner. Dans le dernier épisode, où les deux compères embarquent pour l'Angleterre, un homme raciste au possible est vu à travers leur yeux comme un trésor, un humain ayant perdu la foi et auquel ils peuvent rendre un peu d'espoir. Ils voient en lui sa main tendue vers eux, et pas son acidité envers les Anglais... Le positivisme de Nans et de Mouts fait plaisir à voir, ne jouant en plus jamais de la simplicité des gens, mais sublimant leur gentillesse.


Je vous conseille d'allumer la télévision pour découvrir Nus et culottés, à défaut d'aller au cinéma, et plutôt que de regarder toutes les autres inepties que les productions peuvent nous pondre, et qui repassent en boucle en été. Quant à moi, ça me donne un certain crédit jeunesse de les regarder, à côté de Petitrenaud!



Nus et culottés
avec: Nans Thomassey, Guillaume Mouton
saison 01 sur France 5, tous les jeudis

2 comments:

DjcdreamS said...

"coller parfaitement à mon image de fille bobo-pédante-parisienne-hautaine"

->mouahahaha...t'as changé à ce point là ? :p

Fanny B. said...

Héhé, disons que c'est ce qui pourrait transparaître sur ces pages. Sinon, évidemment que je préfère me rouler dans la boue devant des concerts de hardrock en pleine cambrousse et dormir sous une tente ;p