En banlieue parisienne, les filles ne survivent qu'en bande. En groupe, elles sont fortes. Mais il y toujours un moment où elles se retrouvent seules, et les hommes, leurs frères, les garçons de la cité, ceux qui trafiquent, prennent le contrôle. Marieme, 16 ans, veut autre chose que cette vie-là mais ce n'est pas un CAP qui va lui permettre d'accéder à l'indépendance et à l'amour. Trois filles, Lady à la tête de la petite bande, recrutent Marieme dans leur groupe. Elle prend le nom de Vic et devient plus forte.
Je n'ai jamais été une grande fan de Céline Sciamma mais plus je vois ses films, plus je lui accorde du talent. Bande de filles confirme encore une fois qu'elle sait porter un regard juste sur un milieu précis, féminin. Elle s'obstine dans sa réalisation lente, qui laisse autant de places aux pauses qu'aux dialogues. Elle est juste, mais parfois trop émotive, pas assez directionnelle ni radicale. A force de vouloir montrer les âmes sensibles qui se cachent derrières des forces de la nature, elle ne se laisse pas aller à la vraie colère, qui n'aurait pas besoin de tant de douceur.
Ainsi dans Naissance des pieuvres, Floriane, sous ses airs de pute, était toujours vierge. Tomboy, c'était Michael, avec le corps de la gentille Laure. Marieme, elle, se bat pour ses copines, raquette, crie et provoque. Mais Marieme veut surtout Ismaël. C'est pour lui qu'elle accepte d'abord l'amitié étrangement offerte de Lady, Adiatou et Fily. Une histoire de coeur la balance au sein d'une bande et c'est l'amitié qu'elle découvre. Son histoire de coeur se change finalement en histoire de cul et elle risque gros. Les copines sont toujours là mais ne peuvent pas l'aider, Marieme est seule à nouveau.
La peinture de cette banlieue dans laquelle les filles apparaissent puissantes, têtes brûlées, marchant sur Paris comme on part en conquête, est vive, surprenante, avisée. Dans le film, Lady se fait trainer dans la boue, son père décide de lui couper les cheveux. Sans ses extensions, en jogging, sans maquillage, Lady n'est plus la reine de son quartier. Tout n'est qu'une question d'apparence. Vic a aussi l'air moins timide, plus libre. Mais elle n'est toujours que Marieme, et elle ne sait pas où elle va.
Celine Sciamma se balade au gré des errances de son personnages, de Marieme à Vic, de l'amour au sexe, de sa banlieue à une autre, toute semblable. Le film se termine dans le même brouillard. Marieme disparait du cadre et on ne sait toujours pas la couleur de son horizon.
La peinture de cette banlieue dans laquelle les filles apparaissent puissantes, têtes brûlées, marchant sur Paris comme on part en conquête, est vive, surprenante, avisée. Dans le film, Lady se fait trainer dans la boue, son père décide de lui couper les cheveux. Sans ses extensions, en jogging, sans maquillage, Lady n'est plus la reine de son quartier. Tout n'est qu'une question d'apparence. Vic a aussi l'air moins timide, plus libre. Mais elle n'est toujours que Marieme, et elle ne sait pas où elle va.
Celine Sciamma se balade au gré des errances de son personnages, de Marieme à Vic, de l'amour au sexe, de sa banlieue à une autre, toute semblable. Le film se termine dans le même brouillard. Marieme disparait du cadre et on ne sait toujours pas la couleur de son horizon.
Bande de filles
de Céline Sciamma
avec: Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsay Karamoh,...
sortie le: 22 octobre 2014
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