Sergey arrive dans un internat pour sourds-muets. Très vite, il se familiarise avec les trafics, la violence, les vols et la prostitution. Une véritable mafia opère au sein de l'internat et il y trouve sa place, jusqu'à ce qu'il tombe amoureux d'Anna. La jeune fille ne l'accepte, comme les autres, que contre de l'argent et provoque sa chute dans cette société modèle réduit.
On ne peut pas passer à côté du parti pris radical de Myroslav Slaboshpytskiy, qui plonge totalement le spectateur dans l'univers de ces jeunes sourds-muets: pas de dialogues compréhensibles, pas de sous-titres pour les échanges qui ont tout de même lieu entre les personnages. Lorsqu'on approche, rarement, d'un être doué de parole, la caméra reste au loin, ou regarde depuis l'extérieur, derrière une vitre fermée, de sorte qu'on n'entende jamais le moindre mot. Il n'y a pas de musique non plus. Le monde sonore n'est que bruits, chocs, air brassé dans des mouvements de bras et de corps. Le film n'en est pas pour autant opaque. Les corps s'expriment; il ne nous manque que des détails, des identifications dont on a absurdement l'habitude: les noms des gens, des lieux, des rires.
Ce manque rend le scénario plus terrible encore qu'il ne l'est. Les trafics, les billets verts, la liberté chèrement achetée, n'est pas le quotidien habituel de gamins à peine majeurs. Il est ahurissant que naisse un sentiment fort et doux dans cette violence. L'amour de Sergey est unilatéral: ce serait croire aux contes de fées que de voir Anna y succomber aussi. La réponse, la seule connue par Sergey, est la bataille.
Sans musique pour calmer le jeu, sans parole pour s'expliquer, que des gestes et des moulinets de bras, accompagnés de fureur sur le visage, de cous tendus, de veines battantes, The tribe est physiquement douloureux à regarder. Et aussi bouleversant et passionnant.
Ce manque rend le scénario plus terrible encore qu'il ne l'est. Les trafics, les billets verts, la liberté chèrement achetée, n'est pas le quotidien habituel de gamins à peine majeurs. Il est ahurissant que naisse un sentiment fort et doux dans cette violence. L'amour de Sergey est unilatéral: ce serait croire aux contes de fées que de voir Anna y succomber aussi. La réponse, la seule connue par Sergey, est la bataille.
Sans musique pour calmer le jeu, sans parole pour s'expliquer, que des gestes et des moulinets de bras, accompagnés de fureur sur le visage, de cous tendus, de veines battantes, The tribe est physiquement douloureux à regarder. Et aussi bouleversant et passionnant.
The tribe
de Myroslav Slaboshpytskiy
avec: Grigoriy Fesenko, Yana Novikova, Rosa Babiy,...
sortie francaise: 1er octobre 2014
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