Friday, September 23, 2016

Poesia sin fin, d'Alejandro Jodorowsky

Alejandrito est à présent dans la capitale. Il grandit, s'affranchit de ses parents et assume son envie de poésie, rencontre sa muse et ses amis artistes.


Dans la continuité de La Danza de la realidad, Alejandro Jodorowsky poursuit son histoire. Son dernier film racontait l'enfance. Des éléments de cirque, la brutalité du régime chilien, sur lequel le petit Alejandro n'avait pas de prise, baladaient le spectateur dans un univers proche de l'imaginaire d'un gamin. Avec Alejandro adolescent et jeune adulte, qui se cherche lui-même, les préoccupations du réalisateur sont plus personnelles. Dans ce film se construit Alejandro adulte, par ses égarements, ses tentatives et une nouvelle émancipation clôture le film et un nouveau chapitre de sa vie.


La ville de Santiago, où le réalisateur a filmé, sur les lieux mêmes où il a vécu, est toujours un fantasque théâtre. S'affranchissant de la reconstitution historique, Alejandro Jodorwsky utilise des panneaux en noir et blancs, en accord avec sa vie dans laquelle le mélange des genres artisitiques a toujours eu la part belle. Il vit au milieu de danseurs, de peintres, de sculpteurs, de poètes, qui tentent et osent s'exprimer. Lui-même ne suit aucune convention cinématographique. Le jeune Alejandrito, poète, expérimente ; le réalisateur, à presque 90 ans, est tout autant dans l'excitation de la nouveauté. 


Il a cependant l'expérience des années, et son film n'est pas un terrain d'expérimentations chaotiques. Il reflète très exactement le bouillonnement de sa jeunesse. L'art s'exprime alors avec force et violence, se mêlant au sexe et à la fête. Les gris de la stagnation s'opposent aux éclatantes couleurs de la nouveauté. Alors que sa mère chante toujours, les pas de chacun des personnages ressemblent tous à une danse.


Ses fils interprètent, l'un le jeune Alejandrito, l'autre son père ; que sa muse est jouée par Pamela Flores, qui est aussi sa mère dans le film, Alejandro Jodorwsky s'amuse comme un gamin à aimer à la folie et tuer ses modèles, et donne l'opportunité à ses fils d'en faire de même.


Aussi jubilatoire soit-il, Poesia sin fin assume plus que La Danza de la realidad, la voix de son réalisateur. Profondément centré sur son cheminement intérieur, Alejandro Jodorwsky rend hommage aux rencontres qui ont fait de lui un artiste.


Poesia sin fin
d'Alejandro Jodorowsky
avec :  Adan Jodorowsky, Pamela Flores, Brontis Jodorowsky,...
sortie le : 5 octobre 2016

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