Monday, December 12, 2016

Premier contact, de Denis Villeneuve

12 vaisseaux venus d'on ne sait où se posent en 12 endroits du globe. Partout autour du monde, des équipes gouvernementales tentent de communiquer avec les extra-terrestres. Louise Banks, linguiste au Montana, fait partie de l'équipe américaine.



Hello again, avec sans doute un des derniers films de 2016.  Je me demande actuellement si ça vaut le coup de faire un bilan de l'année, vu le nombre de films manqués surtout en fin d'année. On s'oriente en 2017 vers beaucoup moins en quantité et beaucoup plus de qualité, comme avec ce film de Denis Villeneuve qui surprend toujours par ses choix, et ne déçoit jamais.


Il va avec Premier contact vers la science-fiction : E.T. venus de l'espace, vaisseaux posés comme des œufs ou des monolithes géants au-dessus de la Terre, ambiance étrange et gravité sens dessus-dessous, l'apparition des aliens bouleverse l'ordre mondial et la guerre contre l'envahisseur est imminente ; sur ce dernier point reposera tout l'enjeu du film, puisque Louise Banks joue contre le temps pour apprendre le but, hostile ou pas, des extraterrestres.


Mais tout d'abord, il y a cette ambiance apocalyptique et menaçante. Le scénario se déroule au Montana, se concentrant sur un seul des douze vaisseaux posés sur Terre. Le Montana, un Etat assez inconnu du grand public (français du moins ?), à la frontière du Canada. Le vaisseau est posé au milieu de nulle part, et fait d'un seul bloc sombre. Autant dire que le décor ne perturbe pas trop le spectateur. Certes impressionnant, le paysage et le vaisseau n'en restent pas moins arides. Aux alentours, seul le camp militaire installé avec ses tentes se dresse dans une grande plaine. L'austérité de ce décor contraste avec des plans Terence-Malickiens plongeant dans les émotions de Louise Banks. Mise en scène plus contestable, mais jolie manière de se re-concentrer sur le vrai sujet du film.


Un mot tout de même sur ces aliens, que Louise Banks rencontre avec émotion et le spectateur aussi. Denis Villeneuve joue avec les nerfs de la linguiste en retardant ce moment, comme si elle avait le souffle court (impression renforcée par la lourde combinaison ridiculement orange qui l'étouffe) ; les plans, accompagnés d'une musique grinçante, sur un long couloir sans ornement, n'en finissent pas, puis la brume semble ne pas vouloir se dissiper... Évidemment qu'on a envie de rencontrer enfin les extraterrestres ! Seront-ils humanoïdes, ou semblables à des robots ? Je ne vous gâche pas la surprise, mais la sobriété élégante de ces aliens est une belle trouvaille. A tel point qu'une fois qu'on les connait, il nous importe peu de les voir plus. De nouveau, c'est le choc que vit Louise Banks qui est au cœur de l'histoire.


Son défi est d'appréhender le langage extraterrestre le plus rapidement possible, avant que le public ne prenne peur, que les gouvernements ne s'impatientent et ne prennent les armes. Le temps et la communication mènent de bout en bout le scénario. Tiens donc, est-ce que ces deux thèmes ne seraient pas ceux d'une histoire de couple ? Est-ce que nos E.T. ne seraient pas qu'une excuse pour parler de tout autre chose, des humains avant tout ? La question est rhétorique puisque la réponse est "bien sûr !" et fait les meilleurs films. La subtilité est de distiller au fur et à mesure l'information, pour que tout ne prenne sens que doucement, à la manière dont Louise Banks décode le langage alien. Pas à pas.


Un grand film de science-fiction, un beau film sur l'humanité.


Premier contact
de Denis Villeneuve
avec : Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker,...

sortie le : 7 décembre 2016

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