Wednesday, August 11, 2010

Sherlock, BBC

J'étais passée complètement à côté d'une nouvelle série de la BBC, Sherlock, diffusée pourtant depuis le 25 juillet 2010; heureusement, le miracle Twitter a eu lieu, j'ai pu me rattraper. La série se décline pour l'instant en seulement trois épisodes de 90 minutes tout de même. L'accueil anglais fut néanmoins si bon que la chaîne envisage de continuer la série; peut-être sera-t-elle déclinée dans un format plus accessible? Les trois premiers épisodes peuvent se voir indépendamment les uns des autres, chacun correspondant à une enquête ouverte et résolue. Cependant, les liens entre les personnages principaux se construisent depuis le premier épisode, alors autant les regarder tous, et dans l'ordre. Les trois téléfilms sont encore disponibles en visionnage gratuit sur le site de la BBC, profitez-en!




Sherlock reprend bien évidemment le célèbre personnage d'Arthur Conan Doyle, accompagné de son inséparable acolyte John Watson. L'originalité de la série est de situer le contexte dans un temps contemporain, au XXIème siècle. Sherlock utilise donc des moyens modernes, fait fort usage du sms (écrit en bon anglais, que tout le monde se rassure); la police dispose également de toute une armada technologique, etc... Les repères des fans de littérature sont cependant toujours là: ce Sherlock est celui d'Arthur Conan Doyle; obsédé par le travail presque à en être psychopathe, egotiste et pédant, élégant et bohème, il possède un incroyable esprit d'observation et de déduction. Le docteur Watson le rencontre pour la première fois dans le premier épisode, A study in pink, inspiré du roman A study in scarlett, et possède lui aussi les caractéristiques de son personnage original: ancien médecin militaire blessé en Afghanistan, il aspire à une vie plus calme mais se laisse mener dès qu'il s'agit d'action. Les autres éléments sont également là: le 221B Baker Street, Mrs Hudson,  l'inspecyeur Lestrade, le détective Donovan, Scotland Yard, Londres,...


Le premier épisode s'inspire largement d'un livre d'Arthur Conan Doyle, et la série semble vouloir respecter au plus près l'œuvre originale. En replaçant ce mythique héros à notre époque, les créateurs Steven Moffat (scénariste de Dr Who, premier épisode de la trilogie Tintin de Steven Spielberg) et Mark Gatiss (scénariste de Dr Who) lui redonnent un lustre non négligeable. Ils ont beau partir d'un personnage déjà charismatique, ils prennent tout de même le risque de dénaturer une œuvre adulée par des millions de lecteurs à travers le monde. L'adaptation est parfaitement réussie, et les incursions technologiques ne viennent en rien parasiter la logique de Sherlock. L'intégration à l'écran, en mode bande dessinée, de ses sms - il n'y a rien de plus abominable qu'un gros plan sur un écran de téléphone portable -, de ses pensées, est très efficace. Les téléphones portables sont utilisés, mais mis en scène avec simplicité, et les recherches Google n'interviennent pas à outrance non plus. Les rues de Londres sont joliment filmées, si on oublie ces flous grossiers sur des plans de transition - grave abus de masques grossièrement appliqués pour... quoi? Donner une ambiance de brouillard? La charte graphique est très clairement définie: les tons sont froids, l'étalonnage franc, l'ambiance un peu sombre mais pas départie d'humour.


Les deux héros sont brillamment interprétés par Benedict Cumberbatch et Martin Freeman, deux acteurs absolument inconnus de mon bataillon; le premier a remporté une récompense aux British Academy Television Awards en 2005 pour son interprétation dans Hawking - le physicien -, et le second s'est plus affiché dans des petits rôles au cinéma (Love Actually, H2G2,...). Le physique de jeune premier au regard étrange et pénétrant de Benedict Cumberbatch risque fort de me taper rapidement sur le système, mais sa performance est impeccable, et son débit de parole accéléré correspond au personnage de Sherlock Holmes et de sa pensée en marche.  Édulcoré cependant peut-être, par pudeur, Sherlock remplace sa pipe, ses cigares et cigarettes par des patchs de nicotine, et on ne l'a pas encore vu prendre de cocaïne. Le Dr Watson, dans sa simplicité, ancré dans le monde réel, est tout autant crédible.


L'ombre de Moriarty plane déjà au-dessus de Sherlock. Une  éventuelle série pourrait-elle offrir une interprétation du célèbre hiatus qui plongea le héros de Conan Doyle dans l'inconnu durant trois ans? La mort de Sherlock, en 1891, puis sa réapparition en 1894, offre en effet un vide ouvert à toutes les spéculations scénaristiques. Pour le moment, la série de trois épisodes devrait être diffusée à l'automne sur France 4, puis sur France 2.



Sherlock
Avec Benedict Cumberbatch, Martin Freeman, Rupert Graves,...
Mini-série de 3 épisodes de 90 minutes depuis le 25 juillet 2010 sur la BBC


4 comments:

damien said...

Merci pour la découverte.
"les rues de Londres sont joliment filmées, si on oublie ces flous grossiers sur des plans de transition"
Il me semble qu'ils utilisent la technique "tilt shift photography"
exemple:http://www.youtube.com/watch?v=3VwZVmJr9Ig&feature=related

Fanny B. said...

Oui ça y ressemble... C'est super moche, non? On voit quasiment les limites du masque (je pense que c'est fait en post-prod, pas moyen qu'ils aient un objectif rien que pour ça?). Et si c'est pour l'effet "miniaturisation" je trouve ça raté.

damien said...

L'idée de rendre un Londres miniature comme vue à travers la loupe de Sherlock Holmes était sympa.
Mais effectivement, le résultat est assez moyen.

Anonymous said...

Si vous voulez mieux comprendre sherlock, voyez la démystification de la surdouance: http://leblogdelazebrette.blogspirit.com/tag/surdou%C3%A9s

Et après avoir lu ce blog, seulement après, vous pourrai mieux juger si c'est crédible cette comparaison:

Plusieurs personnes sont (et ont été) sherlcok holmes dans la vrai vie. Voyez leurs points communs :

Étudiez leur biographie, ils ont tous ces points communs :

--- »ils sont trop conscients de la réalité pour se mentir à eux-mêmes, ils acceptent la possibilité de mourir d’un jour à l’autre sans que ça ne les empêchent de bien vivre

--- »ils vivent intensément « moi-ici-maintenant », ne laissent jamais les autres leurs dicter quoi penser, et ils ont tant à donner.

--- »Les gens pensent que c’est du génie ou de la surdouance, mais tout le monde peut faire ce qu’ils font, à condition que le monde trouve que ça vaut la peine de travailler pour se dépasser soi-même et être en contact avec le monde en passant par en-dedans de soi-même.

Pour sherlock holmes, c’était la criminologie.

Ils sont morts : Pour Nietzche, c’était la philosophie et la poésie. Pour Mozart et Jimi Hendrix et John Lennon, c’était la musique. Pour Claude Rifat, c’était les rêves conscients. Pour Henry Blake, c’était les chevaux. Pour Mère Theresa, c’était l’amour, pour Jesus aussi. Pour Vincent Van Gogh, c’était la peinture.

Ils vivent encore : Pour Shaun Ellis et Helen Jeffs, ce sont les loups. Pour Lydia Renoir (alias Johanne Verdon) ce sont les romans et elle est aussi une clinicienne naturopathe. Pour Patch Adams, c’est la médecine. Pour Michel Lauzière, c’est la création d’instruments de musique avec des moyens impensés. Pour Jill Pruetz, c’est la primatologie. pour Lynn V Andrews, c’est le chamanisme amérindien.

On pourrait peut-être même s'entendre pour dire que ce sont des chamans occidentaux complets.

Peut-être me trompe-je pour certaines personnes nommées surtout celles qui sont encore vivantes… elles seules le savent.