Monday, December 17, 2012

Ernest et Célestine, de Benjamin Renner, Vincent Patar & Stéphane Aubier

Célestine, petite souris orpheline, n'a pas très envie de suivre le destin qu'on lui trace. Elle fuit le monde des rongeurs et se réfugie chez Ernest, ours mal léché, solitaire, qui vit de son côté loin du monde des  autres ours, dans une petite cabane au milieu de la forêt. Ils auraient pu vivre heureux, mais l'amitié entre un ours et une souris dérange fortement dans leurs mondes respectifs. Ils ont en plus de cette provocante alliance, foutu un bazar matériel en partant. Les souris et les ours n'arrêtent pas leur traque.



Je vous avais déjà touché un mot d'Ernest et Célestine. J'espère que vous avez suivi de bout en bout l'excellent blog de Benjamin Renner, qui expose avec énormément de justesse le travail qui existe derrière chaque production d'animation. Il rend également un bel hommage à ses compagnons de travail, et un vibrant remerciement à celle qui a été à l'origine du film, l'auteure Gabrielle Vincent. Son trait  et sa poésie sont joliment respectés par le long-métrage.


C'est une petite merveille de scénario condensée en un peu plus d'une heure de film, ce qui est pile le temps qu'il faut pour raconter cette belle histoire. Je ne crois pas qu'il y ait un seul plan de trop, de ceux pour montrer son savoir-faire, plutôt que de raconter l'histoire; ni de plan qui manque, ceux coupés généralement pour des raisons budgétaires, ou parce que la production aurait demandé un film de telle durée et pas une image de plus. Chaque image a donc parfaitement sa place, et signifie quelque chose pour faire avancer nos deux compagnons vers leur destin. Leur destin qui est donc de vivre ensemble malgré leurs différences, et les regards circonspects des souris et des ours vers leur amitié. Tiens, tiens, ça vous rappelle un thème d'actualité? La notion toute simple de l'admission des différences, de respect d'autrui malgré les dissemblances d'avec soi, est vraiment un message "dessin animé", plein de belles intentions. Il n'empêche qu'il est juste à défendre et pas niais pour un sou dans Ernest et Célestine.


L'animation est de plus formidable, toute légère et sautillante, allant à l'essentiel. C'est-à-dire que d'un coup de pinceau coloré, on retrouve Célestine dans la foule; en gommant les détails inutiles, les gendarmes prennent la forme d'une vague; un flocon de neige n'est pas une particule compliquée, mais juste un petit bout de coton glacé... La poésie menace à chaque seconde de me faire tomber dans le lyrisme... C'est sans compter que l'humour ponctue le récit d'intelligents stratagèmes, qui font autant rire les enfants - et leur font peur, et les émerveillent -  que les parents, sous le charme.


Je n'ai pas envie d'en dire plus, j'ai presque envie de garder ce petit bijou rien que pour moi... tout en espérant cependant que toute la France ira le découvrir au cinéma.


Ernest et Célestine
de Benjamin Renner, Vincent Patar & Stéphane Aubier
avec: Christophe Lambert, Pauline Brunner,...
sortie française: 12 décembre 2012

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