Tina part pour la première fois de sa vie, à 34 ans, en vacances avec un petit ami. Elle laisse derrière elle, torturée de remords, sa possessive maman. Mais le voyage en caravane planifié par Chris promet d'être merveilleux, et ils prévoient du sexe torride entre deux visites du musée du crayon à celui du tramway. Sur leur route cependant, de petites contrariétés mettent Chris en boule. Il y réagit de manière... plutôt radicale. Et Tina, après le premier choc, sent que l'instinct de meurtre ne la dérange pas tant que ça. Après tout, elle a elle aussi tué son chien Poppy l'année passée, et elle peut recommencer, du moment qu'on ne leur gâche pas les vacances!
Après l'étrange Kill list, Ben Wheathley remet le couvert. De nouveau, ses personnages sont d'une extraordinaire banalité. On plonge volontiers dans la tristesse d'une middle class anglaise sans avenir mais contente de sa condition. Le petit pavillon occupé par Tina et sa mère, leurs occupations au tricot, le thé bu à tout moment de la journée, et l'excitation de découvrir le monde, au-delà des frontières de leur village, en caravane, sont délicieusement conforme à l'image que l'on peut se faire de la province profonde, crétine et heureuse. Le réalisateur tourne en dérision leur quotidien et les petits bonheurs qui les en sortent, tendrement.
La tendresse laisse cependant la place assez rapidement à l'horreur. Mais elle est tellement folle et absurde qu'on en rit encore. Sans cesse, Ben Wheatley fait montrer la nausée pour ensuite la changer en rire jaune. Le couple devient Bonnie et Clyde en nettement moins sexy, plus cru, plus vrai? Le réalisateur ose tout montrer à la caméra, mais met une distance en tenant un propos au second, voire troisième degré. Du coup, les images parfois pas bien agréables à regarder, qu'il ne fait surtout pas mettre devant les yeux d'un enfant, restent drôles, et pas glauques.
Y'a-t-il un message derrière tout ça, sur une société moche, sur l'instinct humain, sur la bêtise non éduquée? Je reste encore uen fois surprise de ce que me montre Ben Weathley, conquise sans comprendre exactement son but.
Y'a-t-il un message derrière tout ça, sur une société moche, sur l'instinct humain, sur la bêtise non éduquée? Je reste encore uen fois surprise de ce que me montre Ben Weathley, conquise sans comprendre exactement son but.
Touristes
de Ben Wheatley
avec: Steve Oram, Alice Lowe, Eileen Davies
sortie française: 26 décembre 2012
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