Oui, je sais, je suis connue pour snober les blockbusters et les divertissements, préférant les films intellectuels et laids. Et pourtant, comme tout le monde, je suis un être complexe et je surkiffe (comme une jeune qui va bien) cette grosse production des studios Disney. Même pas pour baver sur Johnny Depp, qu'on aimait toutes il y a quinze mais bon, même Photoshop ne lui rendra pas ses abdos de jeunesse (pas vrai Ryan?). Non, j'aime Pirates des Caraïbes... justement parce que je suis une snob qui aime les scénarios bien bâtis, et les quelques fulgurances qui apparaissent très visiblement sous la façade disneyenne.
Le premier film lance la licence Pirates des Caraïbes. L'histoire est très simple, inspirée d'une bête attraction des parcs Disney. Tiens, l'air de rien, elle a toujours été dans mon top 2 (oui, parce que mon podium n'a pas plus de marches), cette attraction. Pourtant, c'est juste un trajet assez pépère dans un bateau, et à part quelques descentes même pas si vertigineuses que ça, on regarde des pirates se pinter sur la plage, hein. Donc, un scénario basé là-dessus... c'est une bête histoire de pirates. On dit Disney, on dit donc évidemment happy end, et histoire d'amour dans l'aventure. Il y en a pour les filles, pour les garçons, pour tous les goûts.
Le petit plus de Pirates des Caraïbes, c'est que nos pirates ne vont pas chercher un trésor, ils vont se débarrasser de celui qu'ils ont sur les bras. Je vous passe les détails, un certain Jack Sparrow motivé par l'idée de récupérer son navire, le Black Pearl, tombé en même temps que le trésor maudit, aux mains de Barbossa; Elizabeth Smith, une jeune aristocrate, captive sur le Black Pearl, et son amoureux transi, un simple forgeron, William Turner, qui s'attache aux pas de Jack Sparrow pour sauver sa belle. Vous avez les principaux personnages et un but assez simple qui embarque tout le monde. Johnny Depp met en place son personnage, qui tranche franchement avec l'idée du pirate idéal - pour moi, le Barbe-Rouge de Jean-Michel Charlier et de Victor Hubinon. Jack Sparrow est un capitaine sans navire, qui évite mieux les coups qu'il n'en donne. Il est parfaitement imbu de sa personne, égoïste, et chacune de ses actions est en sa propre faveur. L'acteur réussit pourtant à le rendre attachant, et surtout très drôle.
Le deuxième épisode est négligeable, juste divertissant et, sur ce point, très réussi. L'intrigue change peu, évidemment le but n'est pas le même, mais les personnages restent chacuns campés dans leurs rôles respectifs. Elizabeth aime William, William aime son papa, Jack Sparrow n'aime que lui.
Toute la saga vaut pour le troisième film, réalisé par Gore Verbinski, comme les deux premiers volets. Jack Sparrow se retrouve dans un genre de purgatoire, au Bout du Monde, sur une terre sèche et blanche. Il délire complètement, des crabes soulèvent son navire... Cette scène est un miracle dans le monde très codifié de Disney. On y sous-entend une grosse masse de drogue quelque part, ou alors un pied de nez à Dieu, qui n'a pas la main-mise sur les pirates dans leur vie après la mort. Ce film est magique, pourtant incompris de bien des spectateurs...
... qui attendaient sans doute Penelope Cruz, dans le quatrième film. Alors là, déception. Jusqau'au bout du monde se terminait sur l'image de Jack Sparrow, repartant vers l'horizon dans un canot. On l'imaginait récupérer par la ruse le Black Pearl - vous avez remarqué qu'en anglais, les bateaux sont féminins? Je trouve l'idée très belle, comme si les pirates, souvent des hommes, il faut l'avouer, étaient mariés à leurs navires -, et paf, se gorger d'eau et retomber en enfance. J'imagine que soudain, les producteurs ont voulu renouveler le casting. Plus d'Elizabeth, plus de William, mais une certaine Angelica sortie de nulle part, et un nouveau réalisateur, Rob Marshall. Pff. Je n'en parle même pas, tellement je ne l'aime pas. Peut-être souffre-t-il de la comparaison avec le précédent opus?
Pour revenir sur ce troisième film, il y a aussi ces subtilités de scénario, qui remettent en question les liaisons entre tous les personnages déjà connus. Elizabeth et William doutent de leur amour, ce qui nous change des deux tourtereaux niais, tandis que Jack se tâte: et si Elizabeth valait le coup? Le coup de se calmer, de changer, de questionner son mode de vie... L'histoire d'amour est toujours là - cible féminine -, au plein coeur de l'aventure - cible masculine, mais les codes sont ébranlés. Jusqu'au bout du monde est merveilleusement écrit, un compromis parfait entre le truc conventionnel et une folie douce.
Est-ce que le cinquième volet de la sage sera du même acabit? Il y aura un nouveau scénariste, Jeff Nathanson, et de nouveaux réalisateurs, Joachim Rønning et Espen Sandberg. En tout cas, je serai là pour juger...
Le deuxième épisode est négligeable, juste divertissant et, sur ce point, très réussi. L'intrigue change peu, évidemment le but n'est pas le même, mais les personnages restent chacuns campés dans leurs rôles respectifs. Elizabeth aime William, William aime son papa, Jack Sparrow n'aime que lui.
Toute la saga vaut pour le troisième film, réalisé par Gore Verbinski, comme les deux premiers volets. Jack Sparrow se retrouve dans un genre de purgatoire, au Bout du Monde, sur une terre sèche et blanche. Il délire complètement, des crabes soulèvent son navire... Cette scène est un miracle dans le monde très codifié de Disney. On y sous-entend une grosse masse de drogue quelque part, ou alors un pied de nez à Dieu, qui n'a pas la main-mise sur les pirates dans leur vie après la mort. Ce film est magique, pourtant incompris de bien des spectateurs...
... qui attendaient sans doute Penelope Cruz, dans le quatrième film. Alors là, déception. Jusqau'au bout du monde se terminait sur l'image de Jack Sparrow, repartant vers l'horizon dans un canot. On l'imaginait récupérer par la ruse le Black Pearl - vous avez remarqué qu'en anglais, les bateaux sont féminins? Je trouve l'idée très belle, comme si les pirates, souvent des hommes, il faut l'avouer, étaient mariés à leurs navires -, et paf, se gorger d'eau et retomber en enfance. J'imagine que soudain, les producteurs ont voulu renouveler le casting. Plus d'Elizabeth, plus de William, mais une certaine Angelica sortie de nulle part, et un nouveau réalisateur, Rob Marshall. Pff. Je n'en parle même pas, tellement je ne l'aime pas. Peut-être souffre-t-il de la comparaison avec le précédent opus?
Pour revenir sur ce troisième film, il y a aussi ces subtilités de scénario, qui remettent en question les liaisons entre tous les personnages déjà connus. Elizabeth et William doutent de leur amour, ce qui nous change des deux tourtereaux niais, tandis que Jack se tâte: et si Elizabeth valait le coup? Le coup de se calmer, de changer, de questionner son mode de vie... L'histoire d'amour est toujours là - cible féminine -, au plein coeur de l'aventure - cible masculine, mais les codes sont ébranlés. Jusqu'au bout du monde est merveilleusement écrit, un compromis parfait entre le truc conventionnel et une folie douce.
Est-ce que le cinquième volet de la sage sera du même acabit? Il y aura un nouveau scénariste, Jeff Nathanson, et de nouveaux réalisateurs, Joachim Rønning et Espen Sandberg. En tout cas, je serai là pour juger...
Pirates des Caraïbes
de: Gore Verbinski, Rob Marshall, bientôt Joachim Rønning & Espen Sandberg
avec: Johnny Depp, Orlando Bloom, Keira Knightley, Penelope Cruz,...
sorties françaises: 2003, 2006, 2007, 2011,... et prochainement en 2015
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