Monday, May 31, 2010

Lucian Freud, l'atelier - Dreamlands - Ellen von Unwerth

Il n'y a pas grand chose au cinéma ces derniers temps, et les semaines qui arrivent s'annoncent maigres. Pour continuer à se nourrir d'images, les cinq jours qui suivent vont être chargés d'expositions, et précéderont une semaine au Festival d'animation d'Annecy... J'ai hâte!!






Lucian Freud, petit-fils de Sigmund, britannique né à Berlin en 1922, est exposé au Centre Pompidou dans une galerie qui a pour fil rouge le thème de l'atelier. Le peintre met en effet en scène le processus de son travail dans ses tableaux, mise en abîme qu'il explore avec brio notamment dans ses autoportraits. On distingue les murs caractéristiques de son lieu de travail, empâtés de ses gouaches, ses pinceaux, toiles et chevalets; ses paysages sont cernés des embrasures des fenêtres de son atelier; ses personnages sont modèles et posent en toute franchise. Lucian Freud peint les corps, peint son corps, comme des reflets criants de vérité. Ses sujets posent dans des cadres volontairement artificiels et composés, de face, au centre de la toile, dans des perspectives tordues. 


La scénographie de l'exposition, à l'image de la volonté du peintre, est nue et sans artifice. Un peu étrange, mais pas dérangeant comme peut l'être la nudité sans fard, le parcours de l'exposition clôt cette dernière par un petit film signé Tim Meara qui montre l'atelier de l'artiste. Ce film, fade, a simplement le mérite de montrer les décors qu'on retrouve sur les toiles. On comprend alors où l'œil de Lucian Freud vient chercher, avec justesse, son inspiration.


Lucian Freud réfléchit ses toiles, et ses peintures ont un temps de gestation lent et long. Ce temps apparaît dans des couches de gouache superposée, caractérisant son œuvre. Apprécier ou pas, là n'est pas la question; mais sa réflexion, ainsi visible, est certainement passionnante.



J'ai profité de mon ticket d'entrée pour faire un tour dans l'exposition Dreamlands. La scénographie y est nettement plus étudiée: moquettes sombres et claires ou rouge sang atténuent les bruits; les visiteurs sont environnés de musiques féériques et joyeuses qui rappellent les foires; le parcours, labyrinthique, joue sur ses parois semi-opaques, derrière lesquels on distingue d'autres merveilles. De Dali à Walt Disney, de Paris à Dubaï, les photos, films, dessins, maquettes,... témoignent de ces explorateurs modernes qui, dans un monde où la terre a déjà été explorée en tous sens, ont encore cette folie imaginative qui leur permet de rêver d'autres mondes utopiques, tels que Christophe Colomb a pu imaginé en mettant pour la première fois les pieds en Amérique.



Enfin, histoire de revenir au cinéma, l'exposition des photographies d'Ellen von Unwerth au Bon Marché est magnifiquement, et bourgeoisement, mise en scène. Ses portraits, suspendus, sont démesurés dans leur taille. On ne peut nier que la photographe ait l'œil de l'expert. Mais ses lumières trop contrastées, la scénarisation de sujets, crue et toujours tournée vers le sexe et la gloire, manque de poésie et de vérité.


Lucian Freud, l'atelier
jusqu'au 19 juillet 2010


Dreamlands
jusqu'au 09 août 201


Cinema, d'Ellen von Unwerth
jusqu'au 19 juin 2010

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