Thursday, May 5, 2011

Y'a plus de saison des séries - The Kennedys

Je ne comprends pas ce qui se passe dans la production américaines, ça fout en l'air tout mon système de titres ingénieux pour parler des séries. En ce moment, je ne suis plus que How I met your mother, The Big bang theory et Brothers and sisters, plus par habitude et parce que je n'ai pas grand chose à me mettre sous la dent que parce que ça me passionne. Une seule série a démarré ces derniers temps, et je vous en toucherai un mot ainsi que d'une autre série qui lui ressemble - teaaasiiing! En attendant, j'ai avalé rapidement les 8 épisodes de la mini-série The Kennedys, qui devait être diffusée aux Etats-Unis et au Canada sur History Channel/History Television. Après moults rebondissements, et pour cause de vérité historique douteuse, la diffusion s'est finalement faite quelques mois plus tard sur ReelzChannel. Avec tout ça, impossible de saisir le début de la série, et j'ai pour une fois attendu toute la saison pour la regarder.


Evidemment, avec un titre pareil, ça parle du destin incroyable de la famille Kennedy, de l'élection de John Fitzgerald Kennedy à la présidence des Etats-Unis en 1960 jusqu'au décès de son frère Robert Francis Kennedy, assassiné le soir de la primaire des élections pour l'investiture du Parti démocrate en 1968. Huit années, huit épisodes, pour montrer à la fois l'ascension d'une famille au pouvoir, les racines de leur ambition, incarnées par le père Joseph Patrick Kennedy, et les chutes successives de ses neuf enfants, depuis Joseph Patrick Kennedy Junior, tué durant la 2nde Guerre Mondiale jusqu'à Rosemary Kennedy, lobotomisée à l'âge de 23 ans. Je vous laisse entre les mains de Wikipédia pour les détails, mais je cite tout de même aussi les femmes, dans l'ombre, souffrant de leur manque d'influence, pourtant si présentes aux yeux du public: Rose Fitzgerald, la mère, qui regarde en silence son mari la tromper tout en organisant ses campagnes politiques; Jacqueline Bouvier, qui deviendra Jackie Kennedy, femme de John Fitzgerald Kennedy, première dame des Etats-Unis, réputée pour sa bonté et son dévouement, et ses toilettes; et Ethel Skakel, qui deviendra Ethel Kennedy, mariée à Robert Francis Kennedy, qui se sentira toujours exclue du clan, ambitieuse politiquement et frustrée par les plans des Kennedy, qui ne poussent pas son Robert sur le devant de la scène.


Navrée pour cette avalanche de prénoms qui se ressemblent tous, mais le fameux clan Kennedy est bien connu pour sa force numérique - en plus, John est appelé Jack, merci bien. Et en huit épisodes, le scénario de la série ressemble à ce résumé: fouilli, succint, qui donne des pistes à des idées intéressantes mais qui, par manque de temps, de place, laisse le spectateur frustré par le manque de développement des détails. Effectivement, pour montrer à la fois la main d'un père qui mène le destin de ses fils, les déchéances qui permettent à John Fitzgerald Kennedy de briller, ses difficultés, l'Histoire et les personnes cachées dans l'ombre d'un président, il aurait fallu soit concentrer un peu plus le scénario - et le renommer LE Kennedy, plutôt que LES Kennedys -, soit en faire une série de longue haleine. A chaque épisode est évoqué un évènement historique et un détail personnel, sautant d'un couple à l'autre selon les épisodes, ne restant jamais deux épisodes de suite sur le même évènement et/ou détail. Du coup, on perd l'intrigue, on attend sagement le déroulement connu de l'Histoire, sans s'attacher à personne, intéressés par la vérité historique pourtant controversée.


Nous confusionnent encore plus les nombreux flash-backs, censés éclairer un présent de narration par un passé souvent proche. Du coup, on saute de mois en mois, et la différence de temps est si courte qu'elle n'est plus vraiment valable en tant que flash-back. C'est loin d'être confus, car tout le monde connaît plus ou moins les évènements, mais il est agaçant de perdre cette notion de chronologie. On s'attarde notamment sur la relation entre John Fitzgerald Kennedy et sa femme, Jackie Kennedy, leur rencontre, leur amour pas bien soudé. Leur relation est elle distillée tout au long de la série, d'abord appuyée par ces fameux flash-backs, puis en sous-intrigue permanente. Mais, comme les deux époux ne se croisent que rarement, leur vie sentimentale, censée soutenir l'intrigue principale, ne joue pas bien son rôle.


Jackie Kennedy annonçait aussi le grand retour de Kathie Holmes sur nos petits écrans. Elle offre un visage triste en permanence - on ne peut pas dire que son physique de petit chien battu ne soit pas exploité -, une présence peu charismatique - au contraire de la véritable Jackie Kennedy, adulée par les foules - et rate donc son grand retour. Cette Jackie Kennedy ne prend pas la moindre décision, se laisse happer par le clan et efface son caractère pour se façonner comme on l'attend d'elle, vague rappel de ce que l'on lit dans les magazine people de Kathie Holmes et de l'influence d'un mari scientologue... Ce sont finalement les tous petits rôles qui ont le plus de force, probablement parce que les caractères de leurs personnages se concentrent en une seule facette bien développée. C'est le cas pour Ethel, jolie femme enthousiaste et politiquement engagée, bien plus que Jackie Kennedy qui semble s'intéresser à la politique uniquement pour son mari et pas pour elle-même; Ethel, frustrée, mais amoureuse, s'incline et reste également dans l'ombre; croit toucher la lumière à la mort de John Fitzgerald Kennedy, et retombe aussi vite dans les oubliettes. La mère, Rose Fitzgerald, est également un personnage charismatique, pleine de rancœur, obligée de regarder son mari et ses amantes, reportant son affection sur ses fils, la perdant au profit de son mari, prenant sa vengeance lorsqu'il devient impotent et dépendant d'elle...


Enfin et pour terminer, un mot sur l'utilisation de la musique. Le budget devait être explosé, par cette jolie image, de nombreux figurants et des stars au casting; un seul thème a donc été composé, réutilisé à toutes les sauces sur tous les plans... Quand on regarde huit épisodes en 3 ou 4 fois, la redondance de cette musique saute aux oreilles et gâche le tout. La série The Kennedys est loin d'être mauvaise, mais, vu le foin qu'il y a eu autour, et avec un pareil sujet, propice à un excellent scénario, c'est très décevant.


The Kennedys
mini-série de 8 épisodes de 45 min
avec: Gref Kinneat, Kathie Holmes, Barry Pepper,...
diffusée sur ReelzChannel (US) en avril 2011

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