David est le nouvel ergothérapeute d'une riche clinique suisse, tenue par un médecin lunatique. Le personnel de l'établissement s'en tient cependant à des consignes strictes, qui permettent aux patients de se construire des repères précis. David remplace au pied levé une collègue pour accompagner Madame Hansen acheter des chaussures en ville. Cela n'arrange pas ses plans, car il avait prévu de prendre son après-midi pour organiser l'anniversaire du frère de sa petite amie. Finalement, David, Madame Hansen, et Céline et son frère Hugo partent tous les quatre en ville pour respecter plus ou moins l'organisation de chacun et concilier les emplois du temps. Mais la balade thérapeutique prend des chemins de traverse.
Le premier long-métrage d'Alexandre Astier s'éloigne radicalement de l'univers de Kaamelott. Évidemment, on cherche tout de même des rapports - oui, "je". On/je retrouve quelques tics de réalisation, pas adaptés à un format long, et surtout à ce scénario, qui cherche à fouiller un passé voilé par la maladie. Car Madame Hansen a subi un choc, un traumatisme qui a effacé de sa mémoire certains éléments, et continue à obscurcir ses journées. Pour un tel sujet, documenté, axé sur la maladie et le souvenir, je ne suis pas certaine que couper sur un personnage à chaque phrase serve la mise en scène... mais ce petit défaut m'a gênée sur le début du film, et j'ai ensuite oublié la caméra. Peut-être est-ce que je recherchais avec trop d'insistance la petite bête pour faire le lien avec la série qui a lancé Alexandre Astier, avant de me laisser finalement entraîner dans l'histoire?
En excluant le CV du réalisateur de mon esprit, je n'ai pas aimé le film pour autant. Et ce n'est pas la mise en scène qui pêche, ni les acteurs - Astier lui-même joue trop de regards exaspérés, mais Adjani est parfaite, distante, bourgeoise, avec de touchants accès de désespoir - mais bien le scénario, mûri semble-t-il depuis des années, mais bâclé dans ses dernières touches.
Imaginez un film d'horreur. C'est la nuit, les lumières de la maison sont éteintes, la porte de la chambre grince, on entend des pas à l'étage inférieur... Et cette imbécile d'héroïne sort de son lit en pyjama, et arpente la maison sans appuyer sur un seul interrupteur? QUI, mais QUI fait ça? La nuit, je flippe, la première chose que je fais pour supprimer les ombres qui vont m'induire en erreur, c'est allumer la lumière, non? Bon, alors revenons à David et Madame Hansen... Le type est ergothérapeute. Son boulot, c'est de s'occuper de gens qui ont perdu leurs repères et de les ré-habituer au quotidien. Il embarque une patiente qui a une mémoire de poisson rouge, il l'abandonne toutes les deux secondes toute seule. Il répond, en rechignant, certes, mais positivement tout de même à chacun de ses demandes. Il s'étonne qu'elles soient absurdes, que Madame Hansen ne se souvienne plus de son prénom, il perd sa patience quand elle utilise un langage peu châtié. David arrive dans la clinique, mais ce n'est pas son premier job pour autant?
Imaginez un film d'horreur. C'est la nuit, les lumières de la maison sont éteintes, la porte de la chambre grince, on entend des pas à l'étage inférieur... Et cette imbécile d'héroïne sort de son lit en pyjama, et arpente la maison sans appuyer sur un seul interrupteur? QUI, mais QUI fait ça? La nuit, je flippe, la première chose que je fais pour supprimer les ombres qui vont m'induire en erreur, c'est allumer la lumière, non? Bon, alors revenons à David et Madame Hansen... Le type est ergothérapeute. Son boulot, c'est de s'occuper de gens qui ont perdu leurs repères et de les ré-habituer au quotidien. Il embarque une patiente qui a une mémoire de poisson rouge, il l'abandonne toutes les deux secondes toute seule. Il répond, en rechignant, certes, mais positivement tout de même à chacun de ses demandes. Il s'étonne qu'elles soient absurdes, que Madame Hansen ne se souvienne plus de son prénom, il perd sa patience quand elle utilise un langage peu châtié. David arrive dans la clinique, mais ce n'est pas son premier job pour autant?
Impossible de croire à ses actions quand le personnage est aussi peu fouillé. Encore, agirait-il exprès pour créer un nouveau choc et aider sa patiente à faire face à son traumatisme... pourquoi pas? Mais David semble se laisser dépasser par les évènements, sans prendre une décision de médecin. David et Madame Hansen n'ont aucune prise sur un scénario qui se déroule sans eux, une route qui s'ouvre et qu'ils suivent sans même y prendre garde. Du coup, la scène grandiose, l'apothéose de cette thérapie incontrôlée prend un aspect risible, grandiloquent et ridicule... ratée.
Je sais, j'arrête avec Kaamelott... mais la série prouve qu'Alexandre Astier sait tenir un sujet sur la longueur (6 saisons! 5 ans!). Encore faut-il qu'il apprenne à condenser, à maîtriser les 90 minutes que le cinéma lui offre... Disons que David et Madame Hansen est son coup d'essai; il a des choses à dire, le sujet n'est pas inintéressant, mais son premier long-métrage ne tient pas encore la route.
Je sais, j'arrête avec Kaamelott... mais la série prouve qu'Alexandre Astier sait tenir un sujet sur la longueur (6 saisons! 5 ans!). Encore faut-il qu'il apprenne à condenser, à maîtriser les 90 minutes que le cinéma lui offre... Disons que David et Madame Hansen est son coup d'essai; il a des choses à dire, le sujet n'est pas inintéressant, mais son premier long-métrage ne tient pas encore la route.
David et Madame Hansen
d'Alexandre Astier
avec: Alexandre Astier, Isabelle Adjani, Julie-Anne Roth,...
sortie française: 29 août 2012
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