Mon voisin Totoro, Le tombeau des lucioles, Le château dans le
ciel, Pompoko, Princesse Mononoké, Mes voisins les Yamada, Le voyage de
Chihiro, Ponyo sur la falaise, Le vent se lève, Le conte de la
Princesse Kaguya,... Vous les avez tous vus ? Moi oui, à part les deux derniers. Et je bosse dans l'animation, autant dire qu'une exposition montrant les layouts, dessins préparatoires à l'animation, du studio qui a annoncé cet été mettre fin à sa production de long-métrages après le prochain, Marnie, c'était bien un truc à ne pas manquer.
Les layouts sont des dessins, faits pour chaque plan du film. Ils montrent évidemment le décor, précisent les mouvements de caméra, les déplacements des personnages, et sont annotés par le réalisateur pour donner des indications aux départements chargés des décors, ou de l'animation. D'abord, je m'indigne : est-ce que ce n'est pas la fonction d'un story-board, pré-animé en une animatique, qui sont nommés ici layouts ? En 3D, le layout n'est pas du tout la même chose. Considérations de vocabulaire professionnel mises de côté, la collection réunie par le musée Art Ludique est gigantesque et il vous faudra bien 2/3h pour mettre le nez dans tous les dessins.
L'exposition n'est pas conseillée aux plus jeunes : la technique est mise en avant, et le déroulement de la visite est austère. Je vous recommande d'accepter l'audio-guide compris dans le prix du billet pour avancer dans l'exposition. Les layouts sont regroupés par film et fournis sans explications, juste une liste de termes spécifiques au début de l'exposition. Ces termes étant bien souvent écrits en japonais sur les layouts... il en faut un peu plus pour réellement comprendre le but de ces dessins. Seuls quelqu'uns sont particulièrement bien mis en scène, à côté de l'extrait très court du film dont le layout a été à l'origine. C'est donc mieux aussi si vous connaissez les films et pouvez vous rappeler les scènes juste esquissées par les layouts.
Maintenant, je vous avoue un truc, je profite des expos en laissant bien souvent traîner mes oreilles dans les conversations des gens. Là, c'était du style "Waouh, c'est fou tous ces dessins qu'ils faisaient, aujourd'hui ils font tout sur ordinateur" ; en gros, les gens croient vraiment qu'il n'y a plus un crayon dans les studios d'animation. Alors rétablissons la vérité : 2D ou 3D, ou même papier découpé ou n'importe quelle technique, tradi ou ordi, un film d'animation commence toujours par des recherches, des tâtonnements et non, on n'investit pas dès le départ dans des machines de guerre numériques. Un crayon papier et une gomme, c'est toujours aussi pratique. Art Ludique mise un peu beaucoup sur le fait que les visiteurs de l'exposition sont des passionnés au courant des techniques de production, mais quelques détails et explications n'auraient pas été de trop. J'y reviens, mais je crois bien que le terme même de layout, en sous-titre de l'exposition, prête à confusion.
Pour ceux qui ne sont pas dupes, l'exposition riche de 1300 dessins est immanquable.
à Art Ludique
jusqu'au 1er mars 2015
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