Tuesday, December 2, 2014

Gary Winogrand, au Jeu de Paume

Gary Winogrand a photographié l'Amérique, de 1950 jusqu'à sa mort en 1984. Il est l'un des pionners de la street photography, capturant sur le vif la vérité de la rue.


Le Jeu de Paume revient sur le parcours de Gary Winogrand en trois étapes : d'abord de ses débuts aux années 1970, à New York et puis au-delà. A partir de 1971, la période du "déclin" du photographe.


Les deux premières parties de l'exposition sont riches ; elles s'étalent sur les 3/4 des deux étages du Jeu de Paume. Gary Winogrand photographie énormément, c'est ce qu'il préfère ; sa sélection se fait sur un nombre immense de planches-contacts. Il capte ce qui captive les foules, dans les rues, lors de meetings politiques, mais aussi au zoo. Ses photographies montrent rarement le spectacle : les spectateurs sont son spectacle. Les regards de ses sujets dépassent les bords du cadre. De ce fait, les photographies de Gary Winogrand sont pleines de vie, captées en pleine action.


Un extrait d'interview avec des étudiants le montre décontracté, un peu vulgaire, les pieds posés sur la table où se trouve son micro. Il n'explique pas réellement ses méthodes : il décrit plutôt un instinct, affiné par un travail permanent.


La dernière partie de l'exposition montre un changement radical. Gary Winogrand est toujours à l'affut mais son regard se fait plus triste, moins effervescent. Il photographie toujours, mais ne sélectionne plus ses images, surtout à partir du moment où il apprend qu'il est atteint du cancer. La plupart des tirages sont posthume, et le photographe n'a sans doute jamais regardé ses planches-contacts. Les 4/5ème de cette dernière partie de l'exposition sont donc étrangement teintés de morbide.


Quant à moi, j'ai adoré sa période pleine de vivacité, et d'énergie, tout en étant fascinée par la rupture photographique de la fin de sa vie. Une exposition pour fans de photographie et de New York.



Gary Winogrand 
jusqu'au 08.02.2015

1 comment:

Jérôme said...

Un très beau travail de photo de rue que faisait ce monsieur.
Difficile à imaginer aujourd'hui...