Lili doit passer trois mois avec son père alors que sa mère et son ami partent pour raisons professionnelles. Lili n'est pas ravie de passer ces trois mois avec son père, mais elle se rebelle carrément quand il lui interdit de garder Hagen, son chien. Le gouvernement taxe les propriétaires de chiens qui ne proviennent pas de race pure et son père ne veut pas payer. On ne peut pas non plus dissimuler Hagen, déjà remarqué par les voisins. Le chien finit abandonné sur le bord de la route. Lili le cherchera, alors qu'Hagen apprend à survivre, avec ses congénères traqués par la fourrière, puis récupéré par des trafiquants, vendu et remis à un dresseur de chiens de combat.
Dans des rues vides, comme après une épidémie façon 28 jours plus tard, une petite fille roule à vélo. Soudain, une horde de chiens se met à ses trousses. Voilà la bande-annonce hypnotique de White god, une image qu'on retrouve sur l'affiche du film. Pour en arriver là, l'introduction est poussive : une gamine revêche, un père aimant et intraitable, une affection reportée sur un chien. La petite fille est une adolescente qui rêve aussi de garçons et qui joue de la trompette. La presse parle aussi d'un gouvernement répressif, compare les chiens bâtards aux gitans, mais c'est déjà interpréter le film qui ne dit rien de tout cela. Les éléments disparates sont rapprochés laborieusement autour de Lili, pour mettre en place ce qui fait vraiment le film, quarante minutes avant sa fin.
La peur de centaines de chiens rassemblés en bataillon autour d'un leader qui se fiche bien de leur sort et ne suit que son propre but est glaçante. De bâtards réprimés, les chiens se changent en armée organisée. Ils ne combattent pas pour leur liberté, ou dans un but éthique ; non, Hagen est devenu un tyran qui les utilise pour sa vengeance personnelle. Quelques incohérences baladent Lili au devant ou à la poursuite des chiens, sans qu'on comprenne vraiment pourquoi elle se sent investie d'une mission.
La fin du film et sa conclusion sont ouvertes sur un destin sanglant des chiens, un instant soumis. C'est aussi beau que les rues vides et la brutalité des retournements de dominés/dominants.
White god
de Kornel Mundruczó
avec : Zsófia Psotta, Sándor Zsótér, Lili Horváth,...
sortie française : 3 décembre 2014
No comments:
Post a Comment