A la fin des années 70, le contexte est tendu entre les Etats-Unis et l'Iran. Les Iraniens réclament aux Américains leur ancien shah, pour le juger dans leur pays. La révolution prend de la force et l'ambassade des américaine à Téhéran est prise d'assaut. De cette sauvage prise d'otages, six Américains réussissent à fuir et se réfugient dans la maison de l'ambassadeur canadien.Cependant, les Iraniens reconstituent les documents détruits avant la fuite des Américains et ne vont pas tarder à se rendre compte qu'il leur manque six otages... Aux Etats-Unis, on organise l'exfiltration des six évadés. Plusieurs idées, toutes plus mauvaises les unes que les autres, sont évoquées. La moins pire reste celle d'un spécialiste au sein de la CIA; Tony Mendez est alors chargé de monter son projet et de rapatrier, quasiment seul, les six Américains enfermés à l'ambassade canadienne de Téhéran.
Mince... Je ne voulais pas résumer le contexte historique, comme le fait Ben Affleck dans son film, en présentant d'un côté l'Iran, son shah, et de l'autre les Etats-Unis, leur engagement,... Raté. Le film est tiré d'éléments réel, qui se sont déroulés en 1979. Mais, quand on se concentre sur l'essentiel, c'est-à-dire cette traque des Iraniens pour récupérer des otages, et la course contre le temps des Américains pour exfiltrer leurs citoyens, on se fiche légèrement de savoir pourquoi les premiers se soulèvent contre les seconds. Argo perd du temps à résumer la situation, évidemment en voix off, pour introduire son action. On plisse alors tout de suite le front pour tenter, vainement, de retenir les quinze noms et tous les visages; d'ailleurs, le personnage d'Hamilton Jordan, chef du gouvernement de Jimmy Carter, reste anonyme durant tout le film. Sa fonction est relativement compréhensible, mais son nom flou. Heureusement, on oublie rapidement les mélis-mélos des qui, des quoi, comment et pourquoi, pour se concentrer sur un protagoniste principal, et un objectif précis.
Je ne sais jamais si on me prend pour une imbécile, en m'expliquant ainsi une actualité pas si vieille, et qui a même presque stagné depuis les années 80. Ou si c'est vraiment essentiel, de savoir la vérité... Car Argo reste avant tout un film, qui joue avec nos nerfs à merveille; les rebondissements bien placés augmentent le stress du spectateur, fatalement accroché aux pas de Tony Mendez, à son engagement humain auprès de ces six personnes pas forcément reconnaissantes; et quand le dénouement approche, peu importe la vérité; peu importe que le sauvetage ait vraiment eu lieu de justesse ou pas, du moment qu'on angoisse en même temps que les personnages du film. En faisant monter la tension, Ben Affleck réussit un excellent film de fiction, et la portée politique de son film est la même, que l'histoire se soit réellement déroulée dans cet ordre ou pas.
Les touches d'humour accentuent la fiction et créent quelques bulles de détente indispensables. Attention, on reste toujours sérieux, même en riant; pas de blague potache, mais des mises en situations ubuesques qui déroutent les personnages et font sourire le spectateur. Quelques bons mots, et références bien placées dans les dialogues suffisent pour qualifier le film d'intellectuel. Ben Affleck demande de nouveau au spectateur de participer activement à son film, pour le meilleur cette fois-ci.
Heureusement tout de même, on n'est pas obligé de réfléchir à chaque plan au risque de terminer avec le cerveau ébouillanté. Non, le déroulement de l'action se déroule sans accroc, et on est plongé dans cet univers des années 70 - beau travail sur les costumes et les décors, les premiers étant fidèles à l'époque, et les seconds effacés au maximum, dans cette veine terriblement bureaucratique qui caractérise ces années-là et qui interdit toute excentricité - et on vibre en même temps que le processus de libération s'enclenche. Les à-côtés du fil rouge de l'histoire ne sont pas oubliés, sans trop peser dans la balance: et le personnage de Tony Mendez, interprété par Ben Affleck lui-même, ouvre la porte d'une personnalité complexe, qui vit aussi en dehors de son travail au secret.
Si ce n'est cet agaçant ancrage dans une actualité réelle et passée - est-ce que le film survivra à l'épreuve du temps, alors qu'il fait référence à des évènements précis? -, Argo est un excellent film à la portée plus idéologique encore que politique, et surtout une fiction de premier choix.
Heureusement tout de même, on n'est pas obligé de réfléchir à chaque plan au risque de terminer avec le cerveau ébouillanté. Non, le déroulement de l'action se déroule sans accroc, et on est plongé dans cet univers des années 70 - beau travail sur les costumes et les décors, les premiers étant fidèles à l'époque, et les seconds effacés au maximum, dans cette veine terriblement bureaucratique qui caractérise ces années-là et qui interdit toute excentricité - et on vibre en même temps que le processus de libération s'enclenche. Les à-côtés du fil rouge de l'histoire ne sont pas oubliés, sans trop peser dans la balance: et le personnage de Tony Mendez, interprété par Ben Affleck lui-même, ouvre la porte d'une personnalité complexe, qui vit aussi en dehors de son travail au secret.
Si ce n'est cet agaçant ancrage dans une actualité réelle et passée - est-ce que le film survivra à l'épreuve du temps, alors qu'il fait référence à des évènements précis? -, Argo est un excellent film à la portée plus idéologique encore que politique, et surtout une fiction de premier choix.
Argo
de Ben Affleck
avec: Ben Affleck, Bryan Cranston, John Goodman,...
sortie française: 7 novembre 2012
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