Petit débriefing du weekend? J'ai donc été à deux séances du Carrefour de l'animation, qui se déroulait au Forum des images. Premier constat, le Forum des images, malgré sa situation claustrophobique, est un espace plutôt dément. Les salles sont larges, confortables, et pas bondées. Second constat, le Carrefour de l'animation ne connaît pas la même fréquentation qu'Annecy. Il y a vachement moins de monde, mais beaucoup plus d'enfants. L'animation redevient un truc pour gosses, que les adultes daignent leur montrer. Du coup, aux séances un peu cérébrales, personne. C'est assez triste pour ce petit festival pourtant sympathique et parisien qui présente pourtant d'excellentes choses dans un espace de qualité. Selon ce que j'ai compris, on peut voir plusieurs séances pour 5€ la journée, pensez-y l'an prochain!
J'ai donc assisté à la rencontre avec Juan Pablo Zaramella, présentée par Philippe Moins, co-directeur du Festival Anima Bruxelles. Ce dernier a l'air fort sympathique - à droite sur la photo - mais n'a pas réussi à conduire le débat de manière très enlevée, en patientant notamment tous les deux mots pour que la traductrice chuchote à l'oreille de Juan Pablo Zaramella. Quelques questions conventionnelles un peu barbantes ont donc introduit une sélection de courts-métrages du réalisateur indépendant - il auto-finance chacun de ses films avec des travaux pour la publicité. Il aurait été sympathique de s'arrêter après ou avant chaque court-métrage pour entendre quelques mots à leurs propos, mais Juan Pablo Zaramella a rapidement parcouru son listing avant de nous laisser en tête à tête avec l'écran. Même si cette séance a donc été mal conduite, cela n'ôte rien à la qualité des films présentés par l'Argentin. Je me suis encore surprise à déjà connaître deux de ces films. L'ensemble est souvent réalisé en stop motion avec le point commun d'être très drôle et décalé.
Juan Pablo Zaramella travaille actuellement sur un projet de série, mettant en situation l'homme le plus petit du monde au quotidien. Je suis curieuse d'en voir le résultat. Philippe Moins et Juan Pablo Zaramella ont également évoqué Maria Veronica Ramirez, productrice à la télévision argentine, et a priori LA figure phare de la distribution du cinéma d'animation argentin. Il est toujours bon d'identifier à droite et à gauche qui prend part à la promotion de ce cinéma trop méconnu. Cette séance était aussi l'occasion de découvrir un festival, Anima
Bruxelles, qui me changerait d'Annecy... même si la perspective d'aller
se les geler dans le nord en plein mois de février n'est pas
réjouissant. Mais je n'ai pas tenté d'autre festival qu'Annecy, c'est
quelque chose qui me tenterait bien, à l'occasion.
La séance de court-métrages du lendemain était une sélection faite par Philippe Moins, justement. Ils me semblent fortement portés sur le sexe, ces Belges. Les sélections à Annecy sont très souvent déprimantes, et ont pour sujet la guerre, la mort, et autres sujets joyeux. La sélection de Philippe Moins comportait un fort taux d'hormones jeunes, vieilles, féminines et masculines, toutes bousculées dans tous les sens. Night of the loving dead, d'Anna Humphries, Si j'étais un homme, de Margot Reumont, Chambre 69, de Claude Barras - joli retournement de situation alors qu'on pense que l'action est bien pudique - Oh Willy, d'Emma de Swaef - personnages de tricot et lumières superbes, mais incompréhensible fin, après une narration qui enchaîne la nudité, la mort, du caca et un vomi - Villa Antropoff, de Vladimir Leschiov et Tram, de Michaela Pavlatova ont tous évoqué ou eu pour thème le sexe. Ce qui nous laisse seulement trois court-métrages, A different perspective, de Chris O'Hara, Rhapsodie pour un pot au feu, de Charlotte Cambon de la Valette, Stéphanie Mercier, Soizic Mouton et Marion Roussel - court-métrage bien connu qui a beaucoup tourné sur le web - , et Junkyard, de Hisko Hulsing, qui ont abordé des sujets différents.
De cette liste exhaustive, je suis surtout contente d'avoir enfin pu découvrir Tram, qui a remporté cette année les suffrages à Annecy et que je n'avais pas encore vu dans son intégralité. A different perspective, avec son jeu sur les couches et l'image en elle-même, m'a aussi beaucoup plus. Junkyard m'a beaucoup énervée par contre. Le dessin y est très joli, mais l'histoire d'une folle banalité, et le réalisateur se permet d'y passer trop de temps, pour au final refuser de prendre parti. Le film, selon moi, dénotait dans cette sélection. Pour terminer tout de même sur une note gaie, je vous recommande tout de même de guetter la prochaine édition du festival, qui ouvre au public parisien un univers particulier.
Juan Pablo Zaramella: son site web
Anima Bruxelles: édition 2013 du 8 au 17 février
le Carrefour de l'animation au Forum des images
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