Isabelle a dix-sept ans cet été là. Elle rencontre un garçon qui lui fait vivre sa première expérience sexuelle. A la rentrée des classes, elle continue ses découvertes charnelles en se faisant payer. Elle rencontre dans des chambres d'hôtels, dans des voitures sur des parkings déserts, des hommes charmés par son corps juvénile. L'hiver arrive... sur une année, en quatre saisons, Isabelle grandit.
L'adolescence est un moment de moins en moins innocent. Isabelle est une jeune fille qui devient femme, en ayant anticipé déjà toutes les postures que ce nouvel âge impose: les talons, la cambrure, le chemisier de soie et le sexe. Quand ce monde s'ouvre finalement à elle, elle est déçue, ou du moins, peu touchée. Alors elle va plus loin, peut-être pour ressentir quelque chose, peut-être pour se venger de ses rêves d'enfant.
On n'a pas accès à ses réflexions, ni à son ressenti. On ne fait que suivre d'un oeil évidemment intrusif ses pas jusqu'à des chambres d'hôtel. Ozon fait le choix de ne pas montrer du sexe sale, des relations qui pourraient tourner au désastre; la prostitution d'Isabelle se fait dans des conditions plutôt "saines" physiquement. Ce qui importe vraiment au réalisateur, au-delà des explications, c'est de montrer la fascination pour le sexe, et l'addiction étrange dans laquelle tombe Isabelle.
Autour d'elle, son petit frère, son seul confident, et celui qui receuille sa vérité. Les autres n'ont droit qu'au mensonge: sa mère, sa meilleure amie, son petit ami qu'elle décide d'adopter, pour faire comme tout le monde, ou pour tenter de comprendre les autres.
Jeune et jolie, concentré sur son actrice et ses silences, reste toujours sobre, ne s'emporte jamais. Et même son compte à rebours (été, automne, hiver, printemps... et été) sonne juste, au rythme du contretemps d'Isabelle.
Jeune et jolie
de François Ozon
avec: Marine Vacth, Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot,...
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