Wednesday, September 25, 2013

Les amants du Texas, de David Lowery

Bob et Ruth s'aiment, mais sont séparés par la prison. Bob s'est livré à la police, en prenant toutes les charges sur lui, quant c'est Ruth qui a tiré sur un policier. Leur complice, Freddie, est mort dans le drame. Ruth venait juste d'apprendre à Bob qu'elle était enceinte. Elle élève donc seule leur fille, pendant quatre ans, puis Bob s'échappe de prison. Ils se sont toujours dit qu'ils s'attendraient et se retrouveraient.

Sur un pitch et dans un décor de western, en plein milieu du Texas, donc, peu d'éléments tiennent du polar. La fuite de Bob est éludée, et David Lowery se concentre sur le personnage féminin de Ruth, entre l'attente angoissée et confiante, son amour de mère et sa solitude d'ex bandit. Le flic touché par une balle, quatre ans auparavant, est devenu un ami; et il souhaiterait un peu plus, mais s'est rapproché de Ruth en douceur. Quand les évènements s'accélèrent, elle devine ses sentiments, tiraillée entre son passé et un possible avenir, moins aventureux.

La construction du film se fait dans l'attente. La musique, forcément folk, s'envole de temps à autres pour donner l'impression qu'un dénouement est proche... mais ce n'est qu'un petit billet froissé qui passe, une menace qui s'élève sans prêter tout de suite à conséquence. Peu de dynamisme donc, ce qui est étonnant de la part d'un jeune réalisateur - Les amants du Texas est le premier film réalisé par David Lowery -, qui a un passé de monteur (33 films, longs ou courts, à son actif sur imdb). A force de rester sur ce rythme trop doucereux, on finit par se laisser bercer et profiter de belles lumières, de la campagne texane.


Et l'image est certainement maîtrisée; elle reste dans une verve toute émotionnelle, jouant de lumières en contre-jour, de soleils couchants et de nuits bleutées. Le montage suit aussi les flux et reflux amoureux, aux dépens de la chronologie. La séquence d'intro mêle étroitement une dispute, une réconciliation, et le braquage, sur le même lieu, mais dans des ambiances différentes et avec une caméra qui ne cesse d'avancer et de reculer au même rythme que le couple. Dommage que cette manière de réaliser ne soit pas, durant les 90 minutes que durent Les amants du Texas, cassée; car on ne peut pas se contenter d'un simple exercice de style, aussi réussi soit-il.

Après Ma vie avec Liberace, qui m'a aussi semblé un peu moelleux, il semblerait que j'exclue en ce moment tout sentimentalisme de mes coups de coeur cinématographiques. Un peu plus d'action dans la prochaine chronique?


Les amants du Texas
de David Lowery
avec:  Rooney Mara, Casey Affleck, Ben Foster,...
sortie française: 18 septembre 2013

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