Jasmine a tout perdu quand son mari, financier véreux, s'est fait pincer. Elle ressasse les souvenirs de bijoux, de propriétés grandioses, de fourrures, de fêtes. Mais elle se retrouve face à la réalité à San Francisco, chez sa soeur Ginger, sans le moindre sou et sans avenir, même pas de présent. Tandis que Jasmine tente de retrouver la voie royale de l'oisiveté luxueuse, Ginger se demande si son bonheur avec Chili, simple garagisten est à sa hauteur.
Ca fait des années que je dénigre Woody Allen. Les derniers films qu'il a réalisé et que j'ai aimés datent sans doute d'avant ma naissance. Depuis, je me suis obligée à regarder, sans comprendre l'engouement. A chaque sortie, je me jure de ne plus aller voir un Woody Allen, ce n'est définitivement pas mon truc. Soudain cependant, avec Blue Jasmine, les critiques osent être d'accord avec moi (faut m'écouter, les gars) et admettent que, précédemment, il s'était paumé, le Woody. Avec ce dernier film, il reprend son ton cynique et son humour noir, ou plutôt jaune, puisque c'est de cette couleur qu'il nous fait rire.
Ce retournement de situation m'a fait ricaner, les éloges sur Cate Blanchett, que j'aime beaucoup, n'ont pas suffi à me convaincre. Non, je ne voulais pas aller voir Blue Jasmine. C'est la présence au générique de Louis C.K. qui m'a donné l'envie. Woody Allen lui doit donc une fière chandelle (parce que mon avis compte beaucoup pour lui). Bon, je ne crie pas non plus au chef-d'oeuvre et d'ailleurs, le personnage qu'interprète Louis C.K. est, comme d'autres choses, bâclé, peu crédible en fou du sexe pourtant tendre... et marié.
Les clichés véhiculés par Woody Allen, sont tout de même jubilatoires, si on les prend avec la bonne dose d'ironie. Blue Jasmine se balade allègrement, au fil des pensées de son héroïne, entre une vie déchue et les souvenirs du bonheur. L'image restant la même dans les deux temporalités - San Francisco n'est pas moins colorée que Los Angeles, la pauvreté et la richesse se ressemblent beaucoup, sauf dans les attitudes -, on s'étonne de passer en un dixième de seconde dans un fantasme de richesse perdue et dans une vie simple.
Et, pour la première fois depuis longtemps, Woody Allen se place du bon côté: il met toute sa tendresse dans le personnage de Ginger, naïve à l'extrême, respirant la joie de vivre, pas rancunière pour un sou; et il a pour son personnage principal, celui de Jasmine, un regard acide. Il n'hésite pas à la surcharger de défauts, d'impatience, d'une dose de schizophrénie et d'immoralité. A la fin du film, les pauvres, donc les gentils, ont droit au bonheur, tandis que la méchante, la riche, se retrouve seule et encore plus perdue qu'au début. C'est basique, mais la balance penche du bon côté.
Et, pour la première fois depuis longtemps, Woody Allen se place du bon côté: il met toute sa tendresse dans le personnage de Ginger, naïve à l'extrême, respirant la joie de vivre, pas rancunière pour un sou; et il a pour son personnage principal, celui de Jasmine, un regard acide. Il n'hésite pas à la surcharger de défauts, d'impatience, d'une dose de schizophrénie et d'immoralité. A la fin du film, les pauvres, donc les gentils, ont droit au bonheur, tandis que la méchante, la riche, se retrouve seule et encore plus perdue qu'au début. C'est basique, mais la balance penche du bon côté.
Blue Jasmine
de Woody Allen
avec: Cate Blanchett, Sally Hawkins, Alec Baldwin...
sortie française: 25 septembre 2013
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