Irene se fait appeler Miele, quand elle prépare des doses mortelles de barbituriques à ses "clients". Ces derniers sont prêts de mourir et accélèrent avec elle le processus. Un jour, Miele vend son produit à un médecin, dont elle découvre qu'il est en excellente santé. Cet homme la pousse à s'interroger sur les raisons de sa propre vie, sa solitude, ses mensonges.
Sur les épaules de Jasmine Trinca, la responsabilité de tout le film. Elle le porte superbement, sans pathos malgré le sujet, tragique. Elle se montre forte, pour encaisser les maladies, les regards qu'on lui porte, écouter les derniers soupirs, puis s'effacer. Elle est aussi fragile, cachant derrière sa solitude - elle habite en bord de mer, dans une petite maison battue par les vents, ne rencontre son amant que dans des lieux isolés, vit dans le mensonge d'une calme vie d'étudiante -, une blessure secrète. Elle-même ne se rend pas bien compte qu'elle se refuse de vivre pleinement, convaincue de faire le bien pour les autres, de s'y dévouer pour eux.
L'homme qu'elle rencontre songe au suicide, et balaie donc tous ses principes: Irene se demande si Miele ne serait pas une assassine, plutôt qu'une infirmière. Heureusement, le film ne répond pas totalement à cette question, laissant au spectateur sa propre opinion. Le choc pour Irene la sort de ses silences, au fil des discussions avec ce mort en bonne santé, lui aussi terriblement seul.
Miele est l'histoire d'une amitié entre deux générations, deux manières d'envisager la vie. Irene a peur de l'avenir, son "client" est amer de son passé. Les deux personnages confrontent leurs visions du monde, à quelques décennies d'écart. L'un et l'autre survivront.
Miele
de Valeria Golino
avec: Jasmine Trinca, Carlo Cecchi, Libero De Rienzo,...
sortie française: 25 septembre 2013
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