Le détective Dave Robicheaux est sur les lieux d'un crime dont la victime est une très jeune femme. En retournant chez lui, il arrête Elrod Sykes, star de cinéma, qui conduit saoul. L'homme, qu'il emmène au poste de police, lui raconte d'étranges visions, d'un légionnaire de la guerre de Sécession accompagné de sa troupe. Il a vu aussi le cadavre entouré de chaînes d'un homme noir dans les marais, alors qu'il était en tournage non loin de là, d'un film produit par le chef de la pègre locale, Baby Feet Balboni. Les événements se lient, Dave se découvre des points communs avec l'acteur alcoolique, piétine dans son enquête, rencontre le légionnaire et parle avec les fantômes.
Bertrand Tavernier a financé son film en France, et l'a entièrement tourné en Louisiane. Tommy Lee Jones incarne cette Amérique, un peu profonde mais pas débile; il respire la moiteur lourde d'une Louisiane inquiétante, trop chaude et lente. Son personnage avance sans hâte dans son investigation, se laissant guider par ses pensées. Ce n'est d'ailleurs pas tant son enquête qui intéresse, mais son rapport à son propre passé, son retour sur lui-même. Peu importe, ou presque, du meurtrier. Le réalisateur se concentre sur son personnage, son entourage et son cheminement intérieur. La femme de Dave Robicheaux est particulièrement caractérisée: silencieuse, presque muette, on sent une douleur mal refermée dans ses yeux, qu'elle tente d'oublier à sa manière, avec douceur et sans parler, aveuglément confiante en son mari.
Ce dernier traîne un passé un peu encombrant, qui se dévoile sans être hurlé. C'est ce passé qui lui permet de comprendre Elrod Skykes et ses délires alcooliques, qui lui rend appréciable la petite amie de l'acteur, qui lui ouvre les portes de la villa de Baby Feet Balboni. Ce passé, dont il ne supporte pas quelques zones d'ombre, que le fantomatique légionnaire l'aide à panser.
Le rythme du film est sans doute ce qui m'a le plus frappée. Bertrand Tavernier prend son temps, ce qui rend plus valables les incursions fantasmagoriques dans cet univers au ralenti comme sous l'emprise d'une drogue. Des notes de blues - un peu trop présentes et trop "couleur locale" - ponctuent l'atmosphère d'une tranquillité moite. Les plans prennent leurs temps, les cadres sont solidement implantés, d'un classicisme à l'opposé de tout ce qu'offre aujourd'hui le cinéma américain. Tommy Lee Jones scande dans un américain aux teintes nègres des phrases dignes du polar le plus sombre et les dialogues sonnent comme une chanson.
Dans la brume électrique est un film d'atmosphère, tout en rythme blues, sans artifice et dominé par une brillante prestation de Tommy Lee Jones perdu dans ses souvenirs.
Ce dernier traîne un passé un peu encombrant, qui se dévoile sans être hurlé. C'est ce passé qui lui permet de comprendre Elrod Skykes et ses délires alcooliques, qui lui rend appréciable la petite amie de l'acteur, qui lui ouvre les portes de la villa de Baby Feet Balboni. Ce passé, dont il ne supporte pas quelques zones d'ombre, que le fantomatique légionnaire l'aide à panser.
Le rythme du film est sans doute ce qui m'a le plus frappée. Bertrand Tavernier prend son temps, ce qui rend plus valables les incursions fantasmagoriques dans cet univers au ralenti comme sous l'emprise d'une drogue. Des notes de blues - un peu trop présentes et trop "couleur locale" - ponctuent l'atmosphère d'une tranquillité moite. Les plans prennent leurs temps, les cadres sont solidement implantés, d'un classicisme à l'opposé de tout ce qu'offre aujourd'hui le cinéma américain. Tommy Lee Jones scande dans un américain aux teintes nègres des phrases dignes du polar le plus sombre et les dialogues sonnent comme une chanson.
Dans la brume électrique est un film d'atmosphère, tout en rythme blues, sans artifice et dominé par une brillante prestation de Tommy Lee Jones perdu dans ses souvenirs.
Dans la brume électrique
de Bertrand Tavernier
avec Tommy Lee Jones, Bertrand Goodman, Peter Sarsgaard,...
sortie française: 15 avril 2009
de Bertrand Tavernier
avec Tommy Lee Jones, Bertrand Goodman, Peter Sarsgaard,...
sortie française: 15 avril 2009