Tuesday, October 26, 2010

Brune/Blonde à la Cinémathèque française

Les femmes et leur cheveux et leur représentation au cinéma, selon les pays, selon les époques... Personnellement, je ne vois pas en quoi le cinéma aurait pu influencer l'image de la blonde et de la brune dans nos sociétés, ce serait plutôt le contraire, non? Le cinéma se ré-approprie la culture de la rue, elle-même nourrie d'images, de personnalités, et de l'influence des médias et de l'économie. L'exposition Blonde/Brune est cependant un joli moyen de se replonger dans des extraits de grands films, en se recentrant sur de belles femmes qui jouent de leurs charmes et de leurs cheveux.



On pourrait donc imaginer ces messieurs se ruant dans les escaliers de la Cinémathèque française pour admirer en prétextant la culture, le septième art, les grands cinéastes, et se rincer l'œil de ces jeux de cheveux au vent, de mains dans des chevelures, d'œillades malicieuse sous une frange faussement sage. Que nenni, l'exposition est toute pleine de filles probablement préoccupées par l'influence de leur coiffeur dans leur vie. Attention, ceci n'est pas une critique, c'est un simple constat. Tout dans l'exposition et sa scénographie est pensé au féminin, écrin d'actrices et de spectatrices anonymes venues fouler le tapis rouge et sous les lustres immenses.


La mise en scène est vraiment parfaite. On entre sous les écrans, qui répètent à l'infini - oui, bon, trois fois - la même scène - quel est le film? J'ai dû manquer l'affichette qui le présentait - d'une femme courant sur un pont, ses cheveux noirs flottant derrière elle; elle se retourne, sourit à la caméra... La suite, de petits salons de coiffure une place présentent des films, différentes cultures. On reste prudent, on n'ose s'asseoir, profiter, seul, de la chaise unique plantée devant l'écran. Puis les rideaux frangés cachent de petites alcôves qui ont pour titre rivales, sacrifice, métamorphose: ces lieux secrets protègent des images se rapportant à chaque thème, tandis que de grands écrans diffusent aussi des extraits tout autour. Il est un peu facile d'isoler la blonde, la brune, les ciseaux, les perruques, etc et de les assembler pour leur donner un faux air de parenté. Quelques peintures, gravures, œuvres expérimentales complètent. Évidemment, on voit Truffaut, Almodovar, Lynch, Bunuel, Hitchcock, Godard, Bergman, du grand, du reconnu, du grand classique. Je n'y crois pas vraiment, toujours, mais c'est joli à voir. Où sont les rousses dans tout cela par contre, on ne sait pas. 


L'exposition est assez courte, et se termine avec un vrai bonus, six courts-métrages avec pour thème... la chevelure. Sur ceux-là, trois, étrangement, ont choisi de traiter le cheveux sans le montrer, caché sous un voile; Pablo Trapero, Yousry Nasrallah, Abderrahmane Sissako sont les réalisateurs qui ont choisi ce traitement, pas si original finalement, puisque la sélection cache donc à 50% la chevelure à mettre en valeur, comme si ce qui était le plus dissimulé était plus beau. Nobuhiro Suwa choisit lui la perruque, une manière aussi de cacher la vraie nature du cheveux; mais son sujet est joli, original, quoiqu'un peu longuet, un comble pour un court-métrage. Isild le Besco est restée terre à terre, avec un très court court-métrage au pied de la lettre. La plus jolie réussite est celle d'Abbas Kiarostami, filmée comme un documentaire de casting, proposant à une fillette de couper tous ses cheveux pour un rôle, la gloire et la célébrité. Le titre du film est No. Je m'interroge sur l'exercice, quel scénario aurais-je imaginé?


A noter, si vous allez voir un film chez MK2 en ce moment, vous avez un ticket gratuit pour voir l'exposition, et ceci jusque début novembre, profitez-en!


à la Cinémathèque française
jusqu'au 16 janvier 2011

2 comments:

Stéphanie L. said...

Alors je songe y retourner car dimanche les salles étaient blindées et j'ai une approche de l'expo totalement différente du coup.

J'ai trouvé l'ensemble très pompeux mais impossible d'approcher la salle de projection ni même les petites installations vidéos.

Donc je te donnerai ma "vraie" critique après cela :D

Fanny B. said...

J'aime bien le côté pompeux de la scénographie, je préfère ça qu'un truc faussement dépouillé/vide. Par contre, le côté pompeux "ouiii, on a que des grands cinéastes présentés, des films que vous voyez dans TOUTES les expos et on met bout à bout des extraits avec des cheveux comme si ça avait vraiment un sens profond"... erk.

J'y ai été lundi soir, c'était vraiment calme, pas grand monde; en effet en weekend... y'a souvent trop de gens!

Par contre, même si j'avais raté l'expo à cause de la foule, je ne pense pas qu'elle vaille le coup d'y retourner... Y'a que les courts-métrages originaux de la fin qui sont réellement intéressants.