Thursday, December 9, 2010

Raiponce, de Byron Howard et Nathan Greno

Il était une fois, une bergère, un prince, l'un qui sauve l'autre, et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Tout le monde connaît l'histoire de Rapunzel, des frères Grimm, dans ses grandes lignes. Dans cette version Walt Disney, le prince devient bandit, et la fille aux cheveux longs est la princesse, enlevée à ses parents, dont les cheveux redonnent la jeunesse à sa kidnappeuse qui élève Raiponce comme sa fille. Flynn Rider, poursuivi par la garde royal et traqué par un cheval du nom de Maximus, tombe par hasard sur la tour où est enfermée Raiponce. Après un instant de confusion, Raiponce décide de ne rendre son butin à Flynn que s'il l'emmène à la fête des lumières de la ville, fête qui célèbre sans qu'elle le sache son anniversaire, celui de la princesse disparue.



Cinquantième film d'animation des studios Walt Disney, Raiponce renoue avec la coutume des chansons. Les personnages chantent donc leurs espoirs, réussissent à convaincre en chansons et conquissent également les spectateurs. Les chansons m'ont avant tout surprise, je ne m'attendais pas à un tel traitement; et puis, finalement, comme elles ne sont pas omniprésentes, et que certaines peuvent être rigolotes, je suis tombée sous le charme. Les chansons servent l'histoire, participent à la facile diffusion des sentiments exprimés, et ne sont pas départis d'humour; elles concentrent tout l'univers Disney. Au-delà de ces chants - mais qu'est-ce qui me prend de débuter mon avis par là? -, le scénario est aussi bien mené, toujours dans la tradition rire et émotion, humour et happy ending.


Ce qui s'éloigne de la tradition par contre, c'est le relief - non, je ne dirais pas la 3D. Je crois que je vais même me mettre à parler de stéréoscopie, histoire que tout soit clair. Et avec une histoire pleine de cheveux, la technique, je peux vous assurer que c'est de la dentelle. D'ailleurs, dès que le film s'ouvre, la chevelure grisonnante de la méchante kidnappeuse se laisse entrevoir sous une cape noire. J'ai noté aussi des yeux prêts à pleurer extrêmement chouettes, et des textures de tissu à tomber de son siège. Mais je m'égare dans des considérations moins artistiques. La stéréoscopie donc, fait ce que j'attends d'elle: elle donne une certaine profondeur aux décors, élargit le champ de vision, et n'abuse pas des surgissements et des effets de surprise que l'œil, peu habitué à voir ainsi derrière une paire de lunettes, trouverait probablement aujourd'hui géniaux mais, blasé qu'il sera - l'œil - dans quelques années, trouvera plus tard ringards. Les réalisateurs ont donc eu la bonne idée de mettre la technique à leur service, plutôt que de succomber sous ses griffes. Avant tout, Raiponce est une belle histoire.


Le personnage du cheval Maximus est celui qui m'a certainement le plus tapé dans l'œil - cet œil s'en prend décidément plein la figure. Osé, de coller la narine d'un cheval au sol, comme un cochon cherchant des truffes! Personnifié, Maximus n'en reste pas moins animal, ne parle pas, et fait confiance à son instinct. Les personnages qui lui volent naturellement la vedette, Flynn et Raiponce, se partagent les caractéristiques de deux opposés qui finiront, fatalement, par s'attirer. Raiponce est enthousiaste, impétueuse, entière. Elle donne son rythme au film, portée par son envie de voir la fête des lumières, poursuivie par sa kidnappeuse, par ses émotions aussi. Le tempo du film est dominé par son désir de liberté, et son sentiment de culpabilité. Loin d'être uniforme, le caractère de Raiponce est subtil et partagé. Dans ce dernier Walt Disney, les gentils ne sont pas complètement gentils et les méchants ont aussi une part de bonté, ou leur méchanceté est suffisamment subtile pour avoir l'air d'autre chose. Flynn démontre bien cette absence de manichéisme: il fait donc partie des gentils, mais est tout de même un incorrigible voleur, parfaitement prétentieux et imbu de sa personne.


En français - car oui, j'ai vu Raiponce en français et pas en version originale, la faute aux programmateurs de salles qui décident que les plus de 15 ans ne vont jamais au cinéma avant 19h -, c'est Romain Duris qui prête sa voix à Flynn, et son caractère est merveilleusement retranscrit. C'est le casting français parfait pour le brigand et le film ne perd donc absolument rien dans sa version française. Comme c'est lui qui raconte l'histoire - et je dois avouer que j'accepterais volontiers que Romain Duris me raconte plus souvent des histoires -, c'est probablement un casting bien plus important que celui de Raiponce, interprété par Mandy Moore dans la version originale... Je doute que cela soit un choix irremplaçable - Maéva Méline, inconnue au bataillon en français. Je n'ai découvert qu'au générique de fin qu'Isabelle Adjani prêtait sa voix à la méchante kidnappeuse. Et je retournerai volontiers au cinéma après 19h juste pour Ron Perlman, qui donne la sienne à une grosse brute du côté des méchants.


Ce dernier Disney est donc à ne pas rater, en vo ou en vf, en relief ou pas. N"hésitez pas à compléter avec un tour à la galerie Arludik, où Glen Keane expose - ça ferait un très beau cadeau de Noël, en passant.



Raiponce
de Byron Howard et Nathan Greno
avec (en français): Romain Duris, Maéva Méline, Isabelle Adjani,...
sortie française: 1er décembre 2010

2 comments:

Farfadette said...

Comme je redescend a toulouse j'irai le voir avec la petite je lui ai promis ! mais les extraits sont réellement bien donc on risque pas d'etre décu !
je vois que le theme a changer par ici !!

Fanny B. said...

Se servir d'un enfant pour aller voir Raiponce, roooh, la belle excuse! Héhé, l'enfant en profitera, mais n'hésitez pas à aller voir ce film entre "grands" aussi, il fonctionne à tous les âges.

Et oui, le thème a un peu changé... Ca te plaît?