Lily est nouvelle dans cette université. Un petit groupe fusionnel de filles, mené par Violet, la prend immédiatement sous son aile, lui inculquant ses valeurs de compassion, d'hygiène et d'amour. Pour elles, le suicide est un mal à proscrire et anticiper, décelable à l'odeur et combattu par la danse. Tandis que Lily se laisse influencer par le charisme de Violet, tout en menant une vie plus indépendant auprès de divers petits amis, Violet elle-même est déçu par son prince charmant, un garçon légèrement retardé, et se laisse aller à la déprime qu'elle combat pourtant chez les autres.
J'ai un paquet de critiques en retard, alors les reviews de la semaine seront brèves, et ça m'arrange bien car j'ai été quelque peu dubitative face à Damsels in distress, et écrire à propos de ce film me paraît casse-tête. La séance n'a pas été déplaisante, joliment colorée, intemporelle malgré le style assez rétro des héroïnes et leurs rêves innocents. Violet n'a d'autre but que de se battre contre la mélancolie, terminer sa vie avec un abruti et lancer une nouvelle mode de danse qui rendrait heureux le monde entier. Ses deux fidèles comparses suivent sagement ses directives. Lily, elle, a l'air plus normale, avec son uniforme jean/Converse qui fait espérer un univers moins rose bonbon. Cependant, elle reste sous la coupe de Violet, et si elle s'émancipe avec des garçons, c'est aussi pour se mettre à leur service et ne pas plus contester leurs avis parfois absurdes que ceux de Violet, nettement barrés.
La frontière est mince entre innocence, niaiserie assumée et débilité profonde. On penche parfois un peu trop vers cette dernière extrémité. Rien ni personne ne vient contester en vrac le drôle d'engagement de Violet et de ses copines contre le suicide, leur bataille contre le journal de l'université et son rédacteur en chef en particulier, leur position défensive à l'encontre de l'abolition des confréries et de leurs recrutements élitistes. Dans ce monde un peu trop rose, s'enchaînent les saynètes toutes bien identifiées par un titre sur fond noir, comme pour bien souligner qu'on accumule les sujets avec comme vague fil rouge la dépression de de Violet et les frasques sexuelles de Lily.
J'aurais pu me contenter de ces vignettes descriptives d'une université américaine si j'avais été dans mon canapé, et avec la possibilité d'aller me verser un verre de vin entre deux clichés. Mais il ne suffit pas d'aligner des bouts de pellicule d'une durée approximative de dix minutes pour réussir à faire un long-métrage.
Damsels in distress
de Whit Stillman
avec: Analeigh Tipton, Greta Gerwig, Megalyn Echikunwoke,...
sortie française: 03 octobre 2012
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