On continue avec quelques séries, dont j'ai vu cette fois un peu plus que seulement les pilotes. La dernière fois, je mentais en annonçant fièrement me débarrasser de séries pas digne de mon regard, mais pour celles-ci, mon opinion ne changera plus. Je revendique une purge des séries dès leurs trois premiers épisodes, car si on doit attendre d'être passionné au dernier épisode de la saison, ça fait pas mal de minutes passées à s'embêter pour pas grand chose. La sélection du jour est moins drôlatique que la dernière fois.
Je n'avais déjà pas été submergée d'émotions en regardant la version anglaise de Sherlock Holmes, je n'aime évidemment pas non plus cette version US. On joue sur les mêmes principes: Sherlock a un esprit supérieurement rapide, qu'il a besoin de nourrir d'enquêtes compliquées... et Watson, sans vouloir vraiment le supporter, lui apporte son aide. Cette fois, cependant, Sherlock se trouve à New York, et Watson se révèle être une femme. C'est absolument tout ce qu'il y a de nouveau. On tire les mêmes ficelles, Sherlock révèle après avoir suivi son premier mouvement impérieux ce qui l'a poussé vers la vérité, avec de jolis flash-backs et des gros plans sur des détails infimes... La résolution des enquêtes est donc "elementary, my dear Watson", tout en étant aussi vachement "what the fuck?!"
Il ne suffit d'intégrer un personnage féminin un peu sexy pour révolutionner Sherlock Holmes, je m'en tiendrais éventuellement à la série britannique qui a le mérite d'avoir été la première à intégrer l'univers technologique et les nouveaux médias à l'univers poussiéreux de l'enquêteur le plus imbu de sa personne de toute l'histoire de la littérature.
Last resort
L'équipage d'un sous-marin américain se balade tranquillement dans l'océan. Bientôt, retour à la maison, repos, pour se féliciter d'une mission tranquille. Mais un ordre arrive soudain de plus haut, que le capitaine refuse d'accepter. Il s'agit d'envoyer un missile nucléaire sur le Pakistan, et l'ordre arrive via un étrange code qui ne voit pas confirmation. Ayant refusé de coopérer, l'équipage se replie sur une île semble-t-il paradisiaque, Sainte Marina, la coupant du monde, ennemis de leur propre pays et en possession d'une arme nucléaire.
Le pitch pourrait me plaire, si il se lançait sur la piste d'une nouvelle société, en petit comité et en totale autarcie. Il semblerait plutôt qu'elle s'oriente vers un scénario plus prévisible, entre difficultés à se faire accepter sur ce nouveau territoire, et l'obstination perpétuelle à rentrer aux Etat-Unis, retrouver femme, enfants, chien, maison, confort. L'équipage, malgré l'hallucinante réaction de son gouvernement, s'accroche à sa terre. Quel dommage, alors qu'on a l'occasion de balayer le passé d'un revers de la main, d'essayer de bâtir une société sans mensonge ni hypocrisie. D'autant plus que l'île est un paradis, juste peuplé d'un petit escroc qu'il serait facile de réduire en purée. Je peux encore me tromper, mais j'ai bien peur que mon scénario rêvé ne se réalise pas.
666 Park Avenue
Rachael et Dave tombent sur un job de rêve, qui leur permet de quitter leur appartement minable et de s'installer dans un magnifique édifice en plein Upper East Side new-yorkais. Ils doivent s'occuper de gérer l'immeuble, et d'être, en quelque sorte, leur syndic exclusif, ce qui leur permet de continuer leurs vies professionnelles tout en profitant d'être logés. La famille propriétaire de l'immeuble les accueille avec chaleur, et les locataires leur semblent aussi sympathiques. Tandis que Dave passe ses journées à travailler à l'extérieur, Rachael profite de son chômage pour explorer leur nouvel environnement et trouve matière à exploiter sa passion pour l'architecture dans ce bâtiment ancien. Mais les nouveaux employeurs de Rachael et de Dave ne sont en vérité pas si aimables, et les locataires de l'immeuble ont passé un pacte avec eux, jouant leur âme.
La série a un excellent potentiel pour d'une part développer la confiance du couple envers ses employeurs, et aussi mettre en danger l'amour que Rachael et Dave se portent, sur la longueur; d'autre part et à plus court terme, l'immeuble permet de faire intervenir de nouveaux locataires à chaque fois, pour une nouvelle intrigue qui se dénouera rapidement. Bref, on trouve du rythme épisode par épisode, et de la cohérence sur toute la saison. L'ambiance horrifique est bien dosée, jouant facilement des clichés - lampe qui fonctionne par intermittence, vieille cave abandonnée - et met de la modernité dans le vieux mythe satanique. La famille Doran possède la bonne sophistication glaciale, et le joli couple formé par Rachael et Dave la juste dose d'innocence et de glamour. C'est le coup de cœur de ma rentrée des séries - même si y'a plus de saison, je vous l'accorde.
Elementary
saison 01 depuis le 27 septembre 2012 sur CBS (US)
Last resort
saison 01 depuis le 27 septembre sur ABC (US)
666 Park Avenue
saison 01 depuis le 30 septembre 2012 sur ABC (US)
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