Agathe reprend l'avion pour la banlieue parisienne, à Montreuil, les cendres de son mari brusquement décédé entre les bras. Ses voisins et amis sont présents autour d'elle pour l'aider à faire son deuil mais étrangement, ce sont les deux inconnus, une mère et un fils islandais, croisés à l'aéroport qui, par leur comportement détaché, la réconfortent le plus.
Plus qu'une longue histoire narrative, ce sont des tableaux qui composent le film de Solveig Anspach. Il y a ces photographies qui reviennent: Agathe, fermement accrochée à l'urne funéraire, la dégaine rock'n'roll de la mère, Anna, qui du haut d'une grue et pétard au bec, trouve l'inspiration pour composer ses poèmes, la silhouette longiline d'Ulfur, le fils, la tête aussi dans les nuages,... Et les saynètes s'enchaînent, chacune un peu triste, racontant la tristesse d'une mère coincée en France mais qui y trouve son parti, et d'Agathe, qui reste elle aussi bloquée dans son deuil.
Chaque séquence part de ces grandes mélancolies, et les détruit un peu plus à chaque fois, à grands coups d'absurdités. Ainsi Agathe se retrouve à embrasser maladroitement son voisin, amant platonique du vivant du mari, ou à prendre son bain auprès d'une otarie. On n'oublie jamais son chagrin, simplement expulsé à petites doses de quotidien farfelu.
Le procédé fonctionne avec bonheur sur une durée pas trop longue. De temps en temps, ce genre de bouffée de fraîcheur et de bonne humeur, de jolis sentiments dans un décor qu'on pourrait trouver minable - Montreuil, c'est pas rose partout -, bien réalisé, sachant rester simple, fait plaisir à voir. Je m'embêterais sans doute à ne voir que ce genre de films, et j'espère toujours que les réalisateurs adeptes d'historiettes passent ensuite à des projets plus ambitieux... Mais dans ses limites, Queen of Montreuil se défend.
Le procédé fonctionne avec bonheur sur une durée pas trop longue. De temps en temps, ce genre de bouffée de fraîcheur et de bonne humeur, de jolis sentiments dans un décor qu'on pourrait trouver minable - Montreuil, c'est pas rose partout -, bien réalisé, sachant rester simple, fait plaisir à voir. Je m'embêterais sans doute à ne voir que ce genre de films, et j'espère toujours que les réalisateurs adeptes d'historiettes passent ensuite à des projets plus ambitieux... Mais dans ses limites, Queen of Montreuil se défend.
Queen of Montreuil
de Solveig Anspach
avec: Florence Loiret-Caille, Didda Jonsdottir, Úlfur Ægisson,...
sortie française: 20 mars 2013
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