Thursday, March 21, 2013

L'ange du bizarre, au musée d'Orsay

L'étrange, le bizarre, résident en des figures connues, mythologiques souvent, jouant sur les peurs du peuple: les vampires, les fantômes, les sorcières,... l'Enfer et le folie. Il y a aussi des ombres, des silences, la nuit et ses reflets. Baudelaire, Goethe, Milton, en décrivent par la littérature la beauté. Les peintres reprennent également à leur compte ces images, depuis les romantiques au XVIIIème siècle, jusqu'au surréalistes des années 20, en passant par les symbolistes, fin XIXème. L'exposition du musée d'Orsay rassemble de grandes oeuvres peintes, et intercale même en son cours des extraits de films.


J'ai une culture plutôt pourrie en ce qui concerne la peinture. Cependant l'image, en général, me parle, et je sais apprécier une lumière, un cadre, une mise en scène, en mettant à part la technique du pinceau ou du crayon. Et puis, découvrir sur des oeuvres en situation, toutes petites ou très grandes, alors qu'on ne les connaissait que dans des livres, est une chose toujours précieuse.


Pour un peu, en plus, que l'esthétique romantique noire vous intéresse, je vous conseille plus que fortement l'exposition L'ange du bizarre. La mise en scène, à la fois chronologique et thématique, est extrêmement pédagogique. Et l'ambiance qui règne entre la puissance dégagée par le bâtiment du musée d'Orsay, ses tapis qui feutrent l'atmosphère de l'exposition, les chuchotements imposés par le sujet et couverts par les musiques et les sons modernes des extraits de films qu'on entend au loin, donne de la majesté à des tableaux de maîtres.




La modernité des oeuvres m'a frappée tout particulièrement. Les représentations de l'étrange ont finalement peu évolué, et les techniques, proches de la photographie, de certains tableaux datant du XVIIIème siècle sont stupéfiantes. L'écart d'un siècle de peinture est aboli. Reste l'impression toute particulière d'avoir été hors du temps, dans l'antre d'un esprit obscur.

 
L'ange du bizarre - Le romantisme noir de Goya à Max Ernst
au musée d'Orsay
jusqu'au 9 juin 2013

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