Un metteur en scène auditionne une dernière actrice pour sa Vénus à la fourrure, adaptation d'un roman autrichien fondateur du masochisme. Après avoir vu des dizaines de mauvaises candidates, celle-ci, arrivée in extremis, sous la pluie, lui semble plus vulgaire encore, incapable de comprendre le texte. Pourtant, l'actrice le convainc de l'écouter. Sur scène, elle le subjugue, et un jeu de rôle s'instaure entre eux deux, actrice, metteur en scène, et personnages incarnés.
Encore un film bavard: cette fois-ci, les dialogues se déroulent en huis-clos, entre deux personnages et sur une scène de théâtre. L'abondance de blablas est donc tout à fait justifiée. Et, si les dialoguistes ne sont pas ceux de Je fais le mort (on oublie la rigolade et on s'éloigne du petit peuple dans le style oratoire), ils sont également hors-pairs. Quant aux acteurs, Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric, ils sont tout simplement phénoménaux.
Polanski filme sa femme, à la fois muse, insupportable actrice, fantasme fictif et incarnation ultra charnelle de LA femme, de manière superbe, illuminée. Il y a un degré fou d'ironie, de lectures à plusieurs degrés, dans La Vénus à la fourrure. Mathieu Amalric pourrait être l'alter-ego de Roman Polanski, réalisateur enfermé cherchant, coûte que coûte, à continuer à mettre en scène. Face à lui, une actrice, ou une muse. Les deux personnages restent parfois dans leurs rôles, mais soudain, prennent une dimension plus imagée; ils sont aussi les personnages de la pièce mise en scène dans le film; et aussi deux images, l'une palpable, d'un réalisateur en plein doute, et l'autre évaporée, une incarnation d'un démon féminin de l'esprit du réalisateur.
Ce méli-mélo d'idées est géré par Roman Polanski comme un jeu. C'est un amusement pour lui de sauter d'un personnage à l'autre, de l'idée du film à celle du théâtre. Si le film est un exercice de style, le réalisateur ne se laisse jamais trop emporter par la technique, et laisse ses acteurs raconter leur histoire. Parfait.
Ce méli-mélo d'idées est géré par Roman Polanski comme un jeu. C'est un amusement pour lui de sauter d'un personnage à l'autre, de l'idée du film à celle du théâtre. Si le film est un exercice de style, le réalisateur ne se laisse jamais trop emporter par la technique, et laisse ses acteurs raconter leur histoire. Parfait.
La Vénus à la fourrure
de Roman Polanski
avec: Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric
sortie française: 13 novembre 2013
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