Guillaume adore sa mère, qui le lui rend mal, en apparence, mais l'aime quand même, plus que ses deux frères. Il grandit en voulant lui plaire. Elle désirait une fille? Bien, il est donc une fille et grandit en copiant sa mère en tous points, déplaisant à son père. Il se convaincs lui-même. Sauf que Guillaume est un garçon.
Guillaume Gallienne, humoriste, journaliste, comédien, réalisateur à présent. Son spectacle
a fait mouche, il l'adapte lui-même au cinéma. Sur les planches, il incarne tous
les personnages; je n'ai pas eu la chance, pas assez avant-gardiste, de
le découvrir au théâtre. Je ne comparerai donc pas les
performances, celles du comédien de théâtre, de l'acteur de cinéma, de l'écrivain ou du réalisateur. J'ai pris le film tel que je le découvrais, en même temps que l'acteur et que le réalisateur.
Il est pourtant difficile de mettre de côté l'investissement intense de Guillaume Gallienne dans son film. L'histoire est auto-biographique, s'adresse directement à sa mère, et mêle intensément le théâtre et le cinéma. Pareille fusion n'a jamais été vue, ni entre une mère et un fils, ni entre un vecteur et un autre. Le public en direct, celui qu'on touche devant l'écran; l'immédiateté de la scène, la lente digestion du cinéma; on voit de l'un et de l'autre dans le film, on ressent la proximité du spectateur tout autant qu'on se détache de la chair quand on découvre le personnage, et non pas l'homme, sur l'écran de cinéma. Une bête capture du comédien au théâtre aurait été fidèle, mais peu cinématographique. Guillaume Gallienne réussit son passage devant, au premier plan, et derrière la caméra.
Sa mise en scène entremêle la scène, où il apparaît au milieu des projecteurs, cerné par l'obscurité, seul devant les yeux invisibles qui le scrutent; et il réapparaît dans son passé, plus ou moins fictionnel, de construction plus classique. On passe de la scène, où le véritable comédien se produit, aux souvenirs, dans lesquels l'acteur se met à interpréter son enfance. Il joue sa vie, son rôle, celui de sa mère, qui apparaît, véritablement, à la fin du film. Entre réalités et fantasmes, Guillaume Gallienne s'en sort avec subtilité et une grande sensibilité.
Le jeune garçon qui désirait plus que tout plaire à sa mère, et donc être comme elle, n'accepte pas sa masculinité. Jusqu'à sa rencontre avec sa femme, il se croit de sexe féminin; quand il commence à comprendre qu'il est un homme, il se résigne à être homosexuel. S'il est homme, il peut au moins faire comme les femmes? Mais, peu attiré physiquement, il se heurte à un mur. Le cerveau de Guillaume est un réseau embrouillé de pensées contradictoires, de croyances et d'interrogations. Il se force à être qui il n'est pas. Le film est un parcours du combattant pour arriver à se connaître; pour le spectateur, une véritable thérapie: on peut tous relativiser nos petits problèmes en les comparant à celui, de taille, d'identité, de Guillaume.
Et s'il s'en sort, alors nous aussi. Les garçons et Guillaume, à table!, pari réussi pour Guillaume Gallienne, soulagement dans la salle face à cette bouffée de peine qui s'envole avec optimisme.
Sa mise en scène entremêle la scène, où il apparaît au milieu des projecteurs, cerné par l'obscurité, seul devant les yeux invisibles qui le scrutent; et il réapparaît dans son passé, plus ou moins fictionnel, de construction plus classique. On passe de la scène, où le véritable comédien se produit, aux souvenirs, dans lesquels l'acteur se met à interpréter son enfance. Il joue sa vie, son rôle, celui de sa mère, qui apparaît, véritablement, à la fin du film. Entre réalités et fantasmes, Guillaume Gallienne s'en sort avec subtilité et une grande sensibilité.
Le jeune garçon qui désirait plus que tout plaire à sa mère, et donc être comme elle, n'accepte pas sa masculinité. Jusqu'à sa rencontre avec sa femme, il se croit de sexe féminin; quand il commence à comprendre qu'il est un homme, il se résigne à être homosexuel. S'il est homme, il peut au moins faire comme les femmes? Mais, peu attiré physiquement, il se heurte à un mur. Le cerveau de Guillaume est un réseau embrouillé de pensées contradictoires, de croyances et d'interrogations. Il se force à être qui il n'est pas. Le film est un parcours du combattant pour arriver à se connaître; pour le spectateur, une véritable thérapie: on peut tous relativiser nos petits problèmes en les comparant à celui, de taille, d'identité, de Guillaume.
Et s'il s'en sort, alors nous aussi. Les garçons et Guillaume, à table!, pari réussi pour Guillaume Gallienne, soulagement dans la salle face à cette bouffée de peine qui s'envole avec optimisme.
Les garçons et Guillaume, à table!
de Guillaume Gallienne
avec: Guillaume Gallienne, André Marcon, Françoise Fabian,...
sortie française: 20 novembre 2013
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