Ca ne ressemble à rien, ce pitch, hein? Si vous regardez la bande-annonce, elle non plus ne ressemble à rien. Mais on sent qu'il y a de l'idée. Rien que celle des corps qui dansent, n'osent s'approcher puis se touchent dans la violence, gentille, maîtrisée, pour le jeu, et puis qui dégénère, c'est un joli potentiel.
Elle et lui laissent en suspens du sexe pas consommé. Ils auraient dû, des années auparavant, coucher ensemble, ne l'ont pas fait. Du coup, pour se rapprocher, il y a d'abord plein de mots. Pour se justifier, des comparaisons banales: le père qui meurt (Œdipe, même pas planqué), le partage qui est une bataille familiale, concrétisée par leurs gestes en couple. Ils se donnent des excuses pour se rapprocher. Les dialogues se déclament comme au théâtre, mais la scène dure chaque fois un peu trop longtemps pour qu'on apprécie le choc qui suit. Les bagarres deviennent plus violentes, plus physiques, et quand on arrive, enfin, au sexe... plus rien. Elle et lui s'endorment et ne luttent plus, alors que ça devrait enfin devenir intéressant. Les acteurs, Sara Forestier et James Thiérrée, se donnent à fond. Mais leur énergie n'est pas mise en valeur par leurs conversations, et encore moins par une image prise à l'arrachée.
La caméra a été oubliée dans la chorégraphie de ces fameuses séances de lutte. On a l'effort et l'investissement des acteurs, mais le cadre oublie de les mettre en valeur, préférant la confusion et le chaos. Tout cela pour aboutir à un retour aux conventions, un amour qui s'apaise et la tendresse qui prendra le pas. Le générique, baclé en comic sans ms, met un point final ironique à ce qui aurait du rester un exercice de style, mais s'étale salement en longueur.
Mes séances de lutte
de Jacques Doillon
avec: Sara Forestier, James Thiérrée,...
sortie française: 06 novembre 2013
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