Wednesday, November 2, 2011

La couleur des sentiments, de Tate Taylor

Skeeter, après quatre années passées à la fac, revient dans la petite ville de Jackson, Mississippi, avec des rêves de journalisme plein la tête. Ses anciennes compagnes d'école sont restées là et semblent avoir bien changé; elles se réunissent au club de bridge pour papoter maison, enfants, mari absent et difficultés à trouver une bonne digne de ce nom. Dans sa propre maison comme en dehors, elle se rend doucement compte du racisme ambiant. Sa nounou, qui l'a élevée, a subitement disparu de la circulation; on se moque des Noirs devant eux. Skeeter a elle besoin d'aide pour son nouveau boulot; elle doit répondre à des demandes de ménagères dans un journal. Pour cela, elle demande de l'aide à Aibileen, une négresse qui élève les enfants des autres. Peu à peu lui vient également l'idée de réunir ses souvenirs pour en faire un manuscrit à proposer à une célèbre maison d'édition. Mais les deux femmes risquent gros à vouloir changer la morale.


Attention, Disney inside! Voilà un feel good movie dans lequel il pleut lorsque les choses se passent mal et qui termine éclaboussé de soleil. Tout fonctionne merveilleusement bien, depuis la gentille et téméraire Skeeter mal fagotée et mal coiffée, à la vilaine Hilly, maîtresse de maison qui ne voit pas le mal à regarder sa bonne de haut parce qu'elle est d'une autre couleur de peau. Même si on a peur de se perdre un peu, dans un scénario qui semble parfois s'égarer entre le combat contre le racisme, le non-mariage de Skeeter, la maladie de sa mère et un personnage excentrique et sans préjugés qui vit en banlieue de Jackson, on reste tout à fait concentré sur le sujet, et chaque digression rappelle le fil rouge.


A part ça, on s'emmerde sacrément. Les bons sentiments, les gentils et les méchants, on cerne tout très vite et on attend la fin. Convenu, évident, le film oublie de se mettre des bâtons dans les roues, peut-être en essayant de faire le parallèle entre le monde d'aujourd'hui et celui des années 60? Il n'aurait pas été de trop d'ajouter une pointe d'acidité. Lorsqu'on arrive au bout du film, cela ne signifie pas que les générations à venir auront oublié tout racisme.


Mince. Je n'ai strictement rien à dire sur ce film. Je vous ai raconté pourquoi je n'avais pas envie d'aller voir le Tintin de Spielberg au cinéma? Je suis persuadée que, vu les moyens employés, le scénario sera parfait, entraînant, rebondissant, humoristique et proche du Tintin de Hergé; l'image va être superbe, spectaculaire, en relief ou sans les lunettes. Tintin va être intelligent, le Capitaine Haddock borné, les Dupont/d rigolos, et Milou canin. Les critiques sont toutes enthousiastes, Tintin est réussi. Mais certainement sans surprise, qui s'attendait réellement à découvrir une grosse bouse? Le couleur des sentiments tape moins dans l'aventuresque sur cinq continents, mais, dans le fond, accomplit le même exploit. On en a exactement pour l'argent qu'on y a mis, au centime près.


Comment dire d'un film bien fait qu'il est nul? Je ne me suis pas embêtée en voyant La couleur des sentiments. Mais je ne suis pas non plus sortie de la salle avec ce petit plus qui rend une séance inoubliable.


N'oubliez pas le concours jusqu'au 3 novembre pour voir Une séparation, un film qui raconte vraiment quelque chose!



La couleur des sentiments 
de Tate Taylor
avec: Emma Stone, Jessica Chastain, Viola Davis,...
sortie française: 26 octobre 2011

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