Friday, January 6, 2012

Films d'aéroport #2

Voyage de retour, et un boeing 767 dans lequel on sert un repas très mauvais. Le casse-croûte du matin d'Amsterdam à Paris, c'est un sandwich au "fromage", et par fromage je veux dire "beurre et raisins" (WTF?!) accompagné d'un "sandwich" cette fois, au poulet, que je n'ai pas mangé, étant végétarienne, mais dont je tiens à préciser la composition: deux tranches de pain froides entourant des rondelles rougeaudes, qui ne me paraissaient pas correspondre à une définition honnête de "poulet", même en hollandais. Considérations culinaires de côté, j'ai été sur-classée en "éco-confort", c'est-à-dire que j'ai eu plus de place pour mes jambes, le coccyx douloureux tout de même au bout de 4 heures, et 3 films imposés dont je n'étais séparée que par 6 crânes, et dont les multiples écrans suspendus me renvoyaient des couleurs toutes différentes. Le service était donc nettement moins bon qu'à l'aller, comme si à la douleur de la rentrée, une compagnie aérienne que je ne citerai pas, grinçait de rire à la vue de ma déconfiture.


On a commencé la séance par un film de 2011 manqué au cinéma, et je ne m'en mords pas les doigts: Le stratège, de Bennett Miller. Brad Pitt y interprète Billy Beane, ancien espoir du baseball, reconverti sans avoir percé en manager d'une petite équipe minable et dont le gouffre financier ne fait que s'accentuer. Billy est évidemment rongé par ses souvenirs et ses regrets de joueur. Seul contre tous, il tentera de monter une équipe qui donne sa chance à de jeunes espoirs déjà presque brisés, qui auraient terminé aussi pitoyablement que lui s'il n'avait pas été les chercher. Même sur un écran de type mauvais - et même sur deux écrans de type mauvais, et très mauvais, dont les couleurs différaient totalement -, l'image du film a la saleté du "vrai" et d'un contexte économique au rabais. Lorsque le décor est banlieusard, et les personnages sont sous l'eau, la photographie d'un film a souvent cette tendance immonde à verdir, affadir, et à éclairer blafard. Le stratège cumule ces tares et un scénario cousu de fil blanc, un personnage principal qui tient sur des bases d'un regret vécu dans l'enfance et l'adolescence et dont il n'est pas débarrassé une fois adulte. Brad Pitt développe les tics d'un Billy Bean rongé de remords d'avoir laissé passé sa chance et de s'être laissé influencé par le monde financier qui n'avait pas misé sur lui. Son interprétation agaçante est sans cesse à l'écran, puisqu'il est seul contre tous. Non content d'être un mauvais film, Le stratège est un très mauvais film d'aéroport qui ne raccourcit pas le trajet.


Ensuite, il y a eu Crazy, stupid, love, déjà vu, revu avec bonheur. J'ai guetté avidement le moment où Ryan Gosling, sur l'ordre d'Emma Stone, ôte sa chemise, pour me laver les yeux de la triste figure de Brad Pitt. Crazy, stupid, love est un film parfait pour l'avion, car le rire n'y dépend pas de la qualité de l'image.


Durant Jane Eyre, de Cary Fukunaga, vu à l'aller, je me suis endormie car il était 4h du matin à Paris. J'ai toujours aussi hâte de revoir ce film au cinéma.



 Le stratège
de Bennett Miller
avec: Brad Pitt, Jonah Hill, Kerris Dorsey,...
sortie française: 16 novembre 2011

 
Crazy, stupid, love
 de John Requa et Glenn Ficcara
avec: Steve Carell, Julianne Moore, Ryan Gosling,...
sortie française: 14 septembre 2011
 Jane Eyre
de Cary Fukunaga
avec: Mia Wasikowska, Michael Fassbender, Jamie Bell,...
sortie française: 06 juin 2012

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