Viviane a passé trente ans mariée et malheureuse. Elle souhaite divorcer mais en Israël, devant le tribunal hébraïque, seul le mari peut approuver sa requête et il s'y refuse.
Le procès ne se déroule que dans deux décors, deux pièces: la salle d'attente et la salle de procès. Toutes les deux sont blanches, nues et les éléments de décor sont pratique: des tables et des chaises d'écoliers. Cette sobriété résonne avec la simplicité apparente de la demande de Viviane: elle est malheureuse, elle n'est pas amoureuse; ses enfants sont grands et ont quitté le nid familial, elle veut divorcer et reprendre sa liberté. Son procès durera cinq années.
Le huis-clos, l'absence d'éléments nouveaux qui pourraient clore l'affaire (les témoins se succèdent et racontent toujours le même quotidien, banal, sans joie mais sans peine visible: le mari ne bat pas sa femme, les enfants sont bien éduqués, etc...) ne sont jamais ennuyeux. Au contraire, la longue attente, l'absurdité des témoignages, points de vue extérieur sur l'intimité d'un couple, donnent peu à peu l'image d'une société machiste. Même sans l'appui de la religion, les hommes se sentent au-dessus des femmes et ne se rendent pas compte du mal qui leur est fait, pas par violence physique, mais par un simple manque de considération, aussi destructeur. Le cas, bloqué par le tribunal hébraïque en Israël, est aussi universel: partout dans le monde les femmes peuvent se sentir prisonnières de la loi masculine.
Simon Abkarian est parfait en mari d'humeur égale, juste ennuyé par les lubies de sa femme pendant cinq ans, mais c'est Menashe Noy, qui interprète l'avocat de Viviane, s'emportant, prenant parti pour une femme, qui se détache. Et évidemment, Ronit Elkabetz, dans sa souffrance silencieuse, aux mains des hommes, est toujours aussi belle et fait passer dans ses regards tourmentés toutes ses rancoeurs et son petit espoir.
Le procès de Viviane Amsalem
de Shlomi & Ronit Elkabetz
avec: Ronit Elkabetz, Menashe Noy, Simon Abkarian,...
sortie française: 25 juin 2014
No comments:
Post a Comment