Barbara, qui travaillait dans un hôpital de Berlin, est mutée en province par le gouvernement communiste de la RDA. Son amant, qui y vit, doit la faire passer en Allemagne de l'Ouest. Mais, en attendant, Barbara ne doit pas éveiller les soupçons. Elle travaille beaucoup et se lie le moins possible à ses collègues et voisins. C'est sans compter sur André, le médecin-chef, et son attention particulière. Charmé par la jeune femme, pourtant froide et distante, par son œil professionnel et vif, par son mystère aussi, André semble la suivre, presque la surveiller.
Je sais, j'y ai mis le temps, pour aller le voir, ce film. Il est sorti il y a quelques semaines déjà, et, même si les critiques, autant côté presse que côté blogs, chantaient ses louanges, je sentais que ce n'était pas un film pour moi. J'aime bien dire ça: "j'avais raison." Barbara est un film subtil, joli, brillamment interprété. Ce n'est juste pas le genre de film qui m'emballe à 100%. Je reconnais volontiers qu'il est bon. Je lui mettrais 5 petites étoiles, s'il fallait le noter - et on dirait que 5 petites étoiles, ce serait la note suprême. Je dois humblement avouer, également, que cette belle mise en scène correspond peu à ma sensibilité.
Du coup, comment faire une critique? Soit je reste dans l'objectivité, et je note la peinture de l'Allemagne coupée en deux, subtile, historique sans être démagogue; le jeu des acteurs, notamment de Nina Hoss, qui interprète une femme fermée, endurcie, en apparence; Ronald Zehrfeld, qui joue André, la perce joliment à jour, découvre ses secrets, et sa tendresse. Le vent, la mer, l'horizon et la promesse de la liberté sont d'autres impalpables personnages bien présents. La balance entre ce qui se trame, caché, ce qui ne se dit pas et ce que l'on devine, est parfaite. Je n'aime pas, parfois, être trop laissée dans l'ignorance des passés des personnages. Les indices qui sont donnés sont dans Barbara juste suffisants pour se faire une idée de la vie du personnage principal, de son amour trop loin, des changements qui la bouleversent.
Mais ce discours resterait factuel. J'aime être emballée par un film, que son ambiance me baigne jusqu'à la fin du générique et même après. Est-ce que la froideur simulée de Barbara me glace également? Est-ce que les pudiques attentions d'André, qu'on peut interpréter comme de la suspicion dans ce contexte de Guerre Froide, ne me suffisent pas pour exprimer une passion provinciale qui commence? J'aime un peu plus de feu, de bruit et de colère dans un film.
De sa douce manière, Barbara est cependant un film à ne pas manquer, quoique j'en dise!
Barbara
de Christian Petzold
avec: Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Rainer Bock,...
sortie française: 02 mai 2012
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