Dans les années 60, sur une petite île isolée du reste du monde, Sam, détesté de son camp scout, orphelin, décide de fuir avec l'amour de sa vie, rencontré un an plus tôt lors d'une rencontre de deux minutes, Suzy, première d'une famille de quatre enfants, étrange petite fille incomprise par ses deux parents avocats dont le couple bat de l'aile.Ward, chef scout, est désemparé: comment peut naître l'envie de fuir son camp? Le commandant Sharp, qui gère la sécurité sur l'île, se met à la recherche des deux enfants, accompagné de tout le camp scout et des parents affolés de Suzy. Sam et Suzy eux, avancent sur les chemins de l'île, vers une destination inconnue.
Moonrise Kingdom était présenté en ouverture à Cannes cette année. Sorti durant la semaine du Festival, on est donc en plein dans l'actualité - comme très souvent sur ce blog, avec quelques jours de décalage, héhé... Après un long-métrage d'animation - primé à Annecy en 2010, Festival 2012 J- pas beaucoup! -, intitulé Fantastic Mr Fox, Wes Anderson reste dans le domaine du fantasque, presque du conte. Comme d'habitude, allez-vous me dire. Moonrise Kingdom se distingue cependant de La vie aquatique, ou d'A bord du Darjeeling Limited, voire même, mais un peu moins de La famille Tenenbaum, à cause de la jeunesse de ses personnages principaux. L'univers de Wes Anderson est toujours plus ou moins empreint de nostalgie, mais c'est la première fois qu'il met en scène de bout en bout des enfants, La famille Tenenbaum s'intéressant à des enfants grandis. De film en film, Wes Anderson semble continuer à développer son univers bien particulier, en évoluant vers des thèmes qui lui tiennent plus à cœur. Après un film d'animation, pour public adulte autant qu'à destination des plus jeunes, Moonrise Kingdom cible les mêmes tranches d'âge - de 7 à 77 ans -, avec cette fois une esthétique de film live.
On retrouve cependant des plans typiques de dessins animés. Les murs tombent comme par enchantement pour laisser passer la caméra - compliqué à faire dans un décor réel, mais simple à imaginer lorsqu'on dessine les backrounds nécessaires à un dessin animé! - et les panoramiques latéraux sont composés comme à partir d'un story-board. On retrouve même dans Moonrise Kingdom des idées de silhouettes, de marionnettes, de personnifications animales typiques de l'animation. Wes Anderson, par ailleurs, travaille ses films live en pré-production de la même manière qu'en animation, en posant sur une animatic des voix et des bruitages, pour penser son tournage avant d'en démarrer la production. Jamais cette manière de filmer ne m'a autant frappée que dans Moonrise Kingdom, même si cette esthétique très wes-anderson-ienne ne surgit pas sans préavis.
Effectivement, il existe un "style" Wes Anderson. Impossible de ne pas reconnaître au premier coup d’œil ses couleurs saturées, ses regards un peu sombres, le sérieux de ses personnages enfants ou adolescents - ou adulescent, pour peu que le personnage ait plus de trente ans et toujours son âme de gosse. Moonrise Kingdom n'échappe donc pas à la règle et pousse encore un peu plus loin ces caractéristiques. Un film de Wes Anderson n'est jamais cependant la caricature de son réalisateur. Chaque nouveau film est enchanteur et développe sa propre thématique.
Du narrateur à cette histoire d'amour folle, de ce lieu perdu dans l'espace et dans le temps, les personnages déguisés et pince-sans-rire - le rôle qui échoit à Tilda Swinton, Social Action, est hilarant -, il n'y a rien, rien qui m'ait déplu dans cette peinture pourtant un peu triste d'un monde apparemment parfait, pourtant acide, dans lequel les adultes sont des enfants qui ont abandonné leurs rêves. La délicatesse du propos, le découpage parfait du film sur un rythme dansant, tout dans Moonrise Kingdom me ravit.
Voilà pourquoi je ne raconte pas plus ce joli conte, et que je ne cherche même pas à le décortiquer. Il suffit de se laisser emporter...
Moonrise Kingdom était présenté en ouverture à Cannes cette année. Sorti durant la semaine du Festival, on est donc en plein dans l'actualité - comme très souvent sur ce blog, avec quelques jours de décalage, héhé... Après un long-métrage d'animation - primé à Annecy en 2010, Festival 2012 J- pas beaucoup! -, intitulé Fantastic Mr Fox, Wes Anderson reste dans le domaine du fantasque, presque du conte. Comme d'habitude, allez-vous me dire. Moonrise Kingdom se distingue cependant de La vie aquatique, ou d'A bord du Darjeeling Limited, voire même, mais un peu moins de La famille Tenenbaum, à cause de la jeunesse de ses personnages principaux. L'univers de Wes Anderson est toujours plus ou moins empreint de nostalgie, mais c'est la première fois qu'il met en scène de bout en bout des enfants, La famille Tenenbaum s'intéressant à des enfants grandis. De film en film, Wes Anderson semble continuer à développer son univers bien particulier, en évoluant vers des thèmes qui lui tiennent plus à cœur. Après un film d'animation, pour public adulte autant qu'à destination des plus jeunes, Moonrise Kingdom cible les mêmes tranches d'âge - de 7 à 77 ans -, avec cette fois une esthétique de film live.
On retrouve cependant des plans typiques de dessins animés. Les murs tombent comme par enchantement pour laisser passer la caméra - compliqué à faire dans un décor réel, mais simple à imaginer lorsqu'on dessine les backrounds nécessaires à un dessin animé! - et les panoramiques latéraux sont composés comme à partir d'un story-board. On retrouve même dans Moonrise Kingdom des idées de silhouettes, de marionnettes, de personnifications animales typiques de l'animation. Wes Anderson, par ailleurs, travaille ses films live en pré-production de la même manière qu'en animation, en posant sur une animatic des voix et des bruitages, pour penser son tournage avant d'en démarrer la production. Jamais cette manière de filmer ne m'a autant frappée que dans Moonrise Kingdom, même si cette esthétique très wes-anderson-ienne ne surgit pas sans préavis.
Effectivement, il existe un "style" Wes Anderson. Impossible de ne pas reconnaître au premier coup d’œil ses couleurs saturées, ses regards un peu sombres, le sérieux de ses personnages enfants ou adolescents - ou adulescent, pour peu que le personnage ait plus de trente ans et toujours son âme de gosse. Moonrise Kingdom n'échappe donc pas à la règle et pousse encore un peu plus loin ces caractéristiques. Un film de Wes Anderson n'est jamais cependant la caricature de son réalisateur. Chaque nouveau film est enchanteur et développe sa propre thématique.
Du narrateur à cette histoire d'amour folle, de ce lieu perdu dans l'espace et dans le temps, les personnages déguisés et pince-sans-rire - le rôle qui échoit à Tilda Swinton, Social Action, est hilarant -, il n'y a rien, rien qui m'ait déplu dans cette peinture pourtant un peu triste d'un monde apparemment parfait, pourtant acide, dans lequel les adultes sont des enfants qui ont abandonné leurs rêves. La délicatesse du propos, le découpage parfait du film sur un rythme dansant, tout dans Moonrise Kingdom me ravit.
Voilà pourquoi je ne raconte pas plus ce joli conte, et que je ne cherche même pas à le décortiquer. Il suffit de se laisser emporter...
Moonrise Kingdom
de Wes Anderson
avec: Jared Gilman, Kara Hayward, Bruce Willis,...
sortie française: 16 mai 2012
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