Wednesday, November 10, 2010

L'arnaque, de Georges Roy Hill

Luther et Johnny Hooker, petits bandits, dépouillent un plus grand bandit qu'eux, Dyle Lonnegan. Ce dernier se venge, et fait assassiner Luther, qui, avant de mourir et ayant décidé de se retirer du "métier", avait donné à son collaborateur l'adresse d'un "grand arnaqueur", maître en la matière, Henry Gondorff. Hooker, laissé seul, rencontre donc Gondorff, qui vit tranquillement de son bordel et de son casino clandestin. Il accepte, pour venger la mort de Luther, de monter un énorme coup visant à corriger Lonnegan, et ceci avec l'aide de Johnny.



Je n'aurai peut-être pas découvert L'arnaque sans cette 3ème édition de Cinetrafic, qui proposait à nouveau à des blogueurs cinéma de recevoir des DVD parmi une liste donnée; je trouve l'opération sympathique. Cette fois-ci, le film de Georges Roy Hill m'a été attribué, et j'ai aussi eu le droit de tester le système de VOD de Vidéo Futur. Ma critique a pris un peu de temps à émerger, parce Vidéo Futur ne permet pas aux utilisateurs de MacIntosh de se servir de son service VOD... Comme, de plus, il me semblait que le film n'était pas proposé en version originale, j'ai attendu de pouvoir emprunter le DVD à un ami pour remplir mes devoirs. Bouh à Vidéo Futur, mais merci à Cinetrafic de m'avoir permis de récupérer un peu de culture cinématographique.


Le film se scinde en plusieurs parties, chacune distinguée par un carton-titre graphique: the Players, the Set-up, the Hook, the Tale, the Wire, the Shut-out et the Sting. L'aspect dessiné, crayonné, de ces titres me rappelle une esthétique de BD, et de western. En effet, L'arnaque est un peu construit à la manière d'une bande-dessinée; ses décors, et aussi ses personnages sont légèrement caricaturaux, mais attention, dans le bon sens. Je trouve un charme désuet et pourtant moderne à ce genre de films, à la fois impossibles à classer et qu'on repère pourtant au premier coup d'œil. L'arnaque, en apparence, est empli de contradictions charmantes.


Face à un scénario aussi structuré, je pourrais être peu complaisante. Ces chapitres explicitent la narration, et l'interrompent, procédé que je ne trouve pas cinématographique pour un sou. Et pourtant, ici, ces étiquettes contribuent à la gouaille générale. Les personnages ont aussi ceci de contradictoire qu'ils ressemblent à ce qu'ils sont censés être: Robert Redford (Hooker) est blond, beau et impulsif; Paul Newmann (Gondorff) porte avec fierté la moustache, à la fois aristocrate et homme de la rue. Leurs éclats de rire et de colère sont attendus, immenses et peu réalistes. Leur arnaque est de l'ampleur de leurs caractères entiers. En bref, tout semble démesuré, et en même temps terriblement juste, enjôleur.


Est-ce du à l'époque, aux studios, au jeu d'acteur? On situe immédiatement la production du film dans le temps; peut-être est-ce pour cela que je pardonne de nombreux défauts au film. Pourrait-on refaire L'arnaque aujourd'hui? Je ne sais pas si on trouverait maintenant l'accord parfait existant entre une mise en scène simple et épurée, un duo d'acteurs qui détonne, et un décor légèrement kitsch de studio, ainsi que cette verve toute particulière d'un Chicago roublard.


L'arnaque
de Georges Roy Hill
avec Paul Newmann, Robert Redford, Robert Shaw,...
sortie: 1974

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