Tamara Drewe revient dans le petit village "bouseux" (c'est elle qui le dit) où a vécu sa mère, histoire de retaper rapidement sa maison et de la revendre dans la foulée. Ancien petit laideron au nez proéminent, elle ne résiste cependant pas à s'exhiber un peu, exposant sa réussite - elle est journaliste pour The Independant -, son nez refait, et ses fesses moulées dans un mini-short. Une petite communauté d'écrivains prend ses quartiers d'été là, dans une ferme magistralement tenue par la femme d'un auteur à succès. Les romanciers en font leur muse; Beth Hardiment, gérante de la ferme, y voit une rivale prête à lui chiper son mari volage; Andy, homme à tout faire, retrouve son amour d'enfance, tandis que deux gamines, dont Jody, qui s'ennuient à mourir, l'espionnent pour se divertir; d'autant plus que Tamara finit par s'installer avec un jeune batteur de rock rencontré à un festival du coin, le joli Ben qui balade ses yeux cernés de noir et son chien Boss avec un air revêche dans le village.
Toutes les générations se croisent, de Jody, adolescente énervée haïssant les adultes, à l'exception de son héros, le magnifique Ben, à Beth et son mari Nicholas, couple empâté, sans amour, Stephen Frears se fait le chic de tirer le pire des clichés de chacun. Les personnages sont ainsi savoureux, à moitié caricaturaux, mais aussi un peu subtils. L'air de rien, le réalisateur s'interroge sur un couple à quatre, sur un couple - plus classique - à trois, sur l'amour en général et sur la création artistique en particulier. Tamara, de peste, d'inconnue, se transforme en muse. Elle inspire les écrivains, qui s'approprient ses péripéties et les retombées de ces dernières sur la paisible vie de bourg. Et que fait-on de cette muse, qui inspire tant de monde? Se l'accapare-t-on, et faut-il, pour l'avoir entièrement, la coucher dans son lit? Sera-t-on plus inspiré alors? Ce sont les questions que se pose Nicholas Hardiment, dont le succès semble fortement dépendre des femmes et de son sexe errant.
Tamara elle-même, après avoir écoulé son premier but - retaper et vendre la maison de sa mère décédée -, écoulé son deuxième objectif - parader devant ses ex tortionnaires -, en trouve un troisième. Et d'art il est encore question. Elle se satisfait d'abord de piges pour un journal sérieux, mais dans lequel elle ne publie que des chroniques légères. Au sein de la petite communauté d'écrivains, de villageois et pièces rapportées - Ben, le rockeur, qui détonne un peu dans la campagne anglaise, si ce n'est pas pour se rouler dans la boue au milieu des groupies et des guitares -, son cœur balance et s'en inspire. Dans ce contexte alors, elle peut se mettre à travailler à l'écriture d'un roman.
Bien entendu, cette mise en scène du processus de création est subtile. Stephen Frears s'amuse surtout, des quiproquos, des échanges de salive et des espoirs de chacun. Cette communauté restreinte permet mille facéties, un peu simplistes, mais efficaces. Ainsi, c'est en pleine besogne sur le trône qu'un romancier glane des informations confidentielles sur l'avenir du couple Hardiment; la jeune Jody, enamourée de Ben le rockeur, présente toutes les caractéristiques d'une adolescente en pleine crise, prête à tout pour voler un slip de son bien-aimé; et quand le drame éclate, c'est au beau milieu d'un champ de vaches énervées...
Du roman graphique de Posy Simmonds, Stephen Frears a gardé quasiment tous les cadres, ajoutant sa touche de couleur bucolique. Sa campagne est fraîche, bourgeoise, mais ose montrer le fumier et la boue. On est loin de la cité londonienne, ses briques rouges et ses maisons qui se ressemblent, loin du drame social de Prick up your ears ou de My beautiful Laundrette; loin aussi du spectacle de Mrs. Henderson presents ou de The Queen. Quoiqu'il en soit, Stephen Frears sait faire aimer la beauté des paysages anglais.
La comédie légère croustille donc, agréablement, sans atteindre les sommets, mais en s'approchant joliment de la réussite.
Tamara elle-même, après avoir écoulé son premier but - retaper et vendre la maison de sa mère décédée -, écoulé son deuxième objectif - parader devant ses ex tortionnaires -, en trouve un troisième. Et d'art il est encore question. Elle se satisfait d'abord de piges pour un journal sérieux, mais dans lequel elle ne publie que des chroniques légères. Au sein de la petite communauté d'écrivains, de villageois et pièces rapportées - Ben, le rockeur, qui détonne un peu dans la campagne anglaise, si ce n'est pas pour se rouler dans la boue au milieu des groupies et des guitares -, son cœur balance et s'en inspire. Dans ce contexte alors, elle peut se mettre à travailler à l'écriture d'un roman.
Bien entendu, cette mise en scène du processus de création est subtile. Stephen Frears s'amuse surtout, des quiproquos, des échanges de salive et des espoirs de chacun. Cette communauté restreinte permet mille facéties, un peu simplistes, mais efficaces. Ainsi, c'est en pleine besogne sur le trône qu'un romancier glane des informations confidentielles sur l'avenir du couple Hardiment; la jeune Jody, enamourée de Ben le rockeur, présente toutes les caractéristiques d'une adolescente en pleine crise, prête à tout pour voler un slip de son bien-aimé; et quand le drame éclate, c'est au beau milieu d'un champ de vaches énervées...
Du roman graphique de Posy Simmonds, Stephen Frears a gardé quasiment tous les cadres, ajoutant sa touche de couleur bucolique. Sa campagne est fraîche, bourgeoise, mais ose montrer le fumier et la boue. On est loin de la cité londonienne, ses briques rouges et ses maisons qui se ressemblent, loin du drame social de Prick up your ears ou de My beautiful Laundrette; loin aussi du spectacle de Mrs. Henderson presents ou de The Queen. Quoiqu'il en soit, Stephen Frears sait faire aimer la beauté des paysages anglais.
La comédie légère croustille donc, agréablement, sans atteindre les sommets, mais en s'approchant joliment de la réussite.
Tamara Drewe
de Stephen Frears
avec Gemma Arterton, Roger Allam, Bill Clamp,...
sortie française: 14 juillet 2010
No comments:
Post a Comment