Friday, January 7, 2011

Sound of noise, de Johannes Stjärne et Ola Simonsson

Amadeus Warnebring est né dans une famille de musicien; au contraire de son frère, devenu chef d'orchestre réputé, Amadeus a pris en grippe la musique; il est devenu policier et allergique à toutes sortes de mélodies. Sanna aime la musique, à sa manière. Elle s'indigne devant ceux qui "polluent" de leurs bruits l'espace musical. Avec son compagnon, elle décide de jouer une partition étrange, et engage quatre autres compères, batteurs fous qui ne vivent que pour leur son, pour faire entendre au monde sa musique. La première mélodie est jouée dans une salle d'opération d'un hôpital, avec pour instruments des scalpels et des machines, ainsi que le corps endormi d'un homme qui traite là ses hémorroïdes... Évidemment, c'est Amadeus qui est chargé de l'enquête.



Encore un film de 2010, c'est le dernier, promis. Deux suédois sont à la réalisation de ce long-métrage étrange, qui a pour base un de leurs courts-métrages primés de nombreuses fois. Cette allongement de durée se ressent dans le rythme exagérément découpé en chapitres du film. Johannes Stjärne et Ola Simonsson, probablement plus à l'aise avec les histoires courtes, ponctuent l'action de gros titres et la séparent en quatre morceaux qui, finalement, auraient aussi bien pu agir efficacement séparément. Il n'y a pas de montée en puissance, de crescendo ni de point d'orgue. Chaque mesure se joue sur le même tempo, et la répétition lasse d'autant plus que la surprise du concert à l'hôpital n'a plus la même force lorsqu'elle est répétée dans une banque ou lors d'une soirée de première.


Le film charme cependant par son humour nordique; imperturbable, le visage de Sanna ne se déride jamais au vu des excentricités des siens. Très sérieusement, chacun tape sur des tuyaux, s'émeut du bruit d'une statue qui se brise, reste impassible alors que la loi est enfreinte de la manière la plus déjantée qui soit. Cependant, cette absurdité systématique a tendance à me laisser de marbre, trop prévisible.


Johannes Stjärne et Ola Simonsson commettent l'erreur d'en faire un peu trop, de jouer et rejouer sur les mêmes notes d'humour glacial, et d'ajouter en plus des détails qui perturbent la narration. Sanna agit étrangement sur Amadeus, et lui ôte la capacité d'entendre les bruits et les paroles des choses et des gens sur lesquels son petit groupe a "joué". Ce détail, pas des moindre, ajoute à la confusion qui existe dans les buts des différents personnages; Amadeus souhaite le silence, Sanna souhaite être entendue, le groupe de musique souhaite faire du bruit, et la population veut écouter de la belle musique tout en supprimant la cacophonie. Les intentions de chacun sont mal définies et leurs relations deviennent improbables.


Si le sujet est donc audacieux, et l'humour bien présent, il semblerait que le format choisi d'une heure et 42 minutes ait été difficile à soutenir pour les deux réalisateurs, plus habitués au court-métrage.


Sound of noise 
de Johannes Stjärne et Ola Simonsson
avec: Bengt Nilsson, Sanna Persson, Magnus Björeson,...
sortie française: 29 décembre 2010

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