C'est un immeuble entier qu'il s'agit de prendre, afin de démanteler tout un réseau de drogue et de trafiquants. L'immeuble appartient à Tama Riyandi, et il loue les appartements à de petits délinquants; en grimpant les étages, on trouve tout ses collaborateurs, et tout en haut, Tama lui-même, et ses deux hommes de main, l'un le cerveau, Andi, l'autre les bras, surnommé Mad Dog. Une seule équipe d'hommes de la police pour grimper les étages et descendre tout le monde. Sur l'impulsion du lieutenant Wahyu, le jeune sergent Jaka et son équipe, menée par Rama, infiltrent cet immeuble infesté de vermine, avec pour seul objectif de tuer absolument tout le monde.
Le pitch est simple, tout comme l'action, qui consiste en une série d'attaques et de ripostes dans un huis-clos haut de 15 étages. The Raid est un film d'actions, de bastons dans une sorte de tradition asiatique, à base de coups de marteau et de combat au corps à corps, dans des chorégraphies esthétisantes d'arts martiaux maîtrisés. Le réalisateur Gareth Evans, fasciné par l'art du pencak silat, construit son film sur des chorégraphies. Il était présent lors de la grande avant-première qui a eu lieu le 02 avril 2012 - au Pathé Wepler, cinéma où je n'avais pas mis les pieds depuis des mois. Je hais les salles pleines, et c'est encore pire lorsqu'elles sont grandes, et la grande salle du Pathé Wepler est immense. Le public était cependant génial et très réactif. C'était une avant-première de rêve, autant pour la salle que pour le réalisateur probablement. Gareth Evans donc, disait avoir été séduit par cet art martial, à propos duquel il a réalisé un documentaire en Indonésie. Il utilise dans The raid, les mouvements caractéristiques du silat pour chorégraphier les scènes d'action.
L'approche est lente, le mouvement gracile; l'attaque est fulgurante, l'agression violente, et soudaine. La construction globale du film répond à la même discipline. Certes, c'est avant tout de l'action, de l'action, et encore de l'action, mais rythmée par un montage puissant, qui gère les pauses et la vitesse pour donner plus d'impact aux images. Pour autant, le film a du fond, un beau retournement de situation, et ménage des surprises. Mais, comme le demande humblement Gareth Evans, The raid ne doit pas être pris au sérieux. C'est avant un film d'action, du spectacle et la maîtrise d'un genre.
Non content de faire reposer un film entier sur un art martial, le silat, Gareth Evans pense son action également en prenant en compte les spécificités de chacun de ses acteurs. Mad Dog, interprété par un spécialiste du judo, a ainsi vu ses scènes élaborées en fonction. Il y a dans The raid un immense respect de la forme. Le film enchaîne les combats au corps à corps, à la fois pour le bien de sa narration - rapportez vous au pitch du film: "tuer tout le monde" - que pour montrer la beauté des arts martiaux représentés. La violence n'a étrangement que peu de place dans le film. Les coups ne génèrent finalement que peu de sang; les os brisés sont planqués sous le rythme de la musique. Plutôt que l'habituelle confusion des images en plan rapproché, et la cacophonie de la douleur, c'est la clarté qui règne dans ces combats. L'imagination du spectateur fait elle-même la douleur et termine les coups - selon le réalisateur, "it's not design to repulse". Les scènes d'action n'abusent pas des plans courts, presque en flash. Gareth Evans met cela sur le compte de ses mauvaises compétences techniques en terme de montage, mais je crois que cet esprit sobre fait partie de son style.
A la fin du film, quelqu'un dans la salle a demandé "à quand la suite?" et, à vrai dire, j'en aurais bien voulu encore, moi aussi. Mais la question était plus que sérieuse, et Gareth Evans a déjà prévu la suite de The raid pour 2014! Écrit auparavant, mais impossible à réaliser pour cause de manque de financement, le réalisateur a pondu le scénario de The raid et l'a pensé en termes économiques. Cette contrainte le pousse dans ses retranchements, et le choix d'un lieu confiné - un immeuble - et la préparation intense des chorégraphies, avec trois mois d'animatique filmée, lui a plutôt réussi. On attend donc la séquelle de The raid avec impatience.
J'espère que, de votre côté, vous découvrirez déjà The raid en juin avec bonheur. Il faut avant tout prendre le film pour ce qu'il est: un film uniquement de genre, où le scénario est en retrait sur la forme, spectaculaire.
L'approche est lente, le mouvement gracile; l'attaque est fulgurante, l'agression violente, et soudaine. La construction globale du film répond à la même discipline. Certes, c'est avant tout de l'action, de l'action, et encore de l'action, mais rythmée par un montage puissant, qui gère les pauses et la vitesse pour donner plus d'impact aux images. Pour autant, le film a du fond, un beau retournement de situation, et ménage des surprises. Mais, comme le demande humblement Gareth Evans, The raid ne doit pas être pris au sérieux. C'est avant un film d'action, du spectacle et la maîtrise d'un genre.
Non content de faire reposer un film entier sur un art martial, le silat, Gareth Evans pense son action également en prenant en compte les spécificités de chacun de ses acteurs. Mad Dog, interprété par un spécialiste du judo, a ainsi vu ses scènes élaborées en fonction. Il y a dans The raid un immense respect de la forme. Le film enchaîne les combats au corps à corps, à la fois pour le bien de sa narration - rapportez vous au pitch du film: "tuer tout le monde" - que pour montrer la beauté des arts martiaux représentés. La violence n'a étrangement que peu de place dans le film. Les coups ne génèrent finalement que peu de sang; les os brisés sont planqués sous le rythme de la musique. Plutôt que l'habituelle confusion des images en plan rapproché, et la cacophonie de la douleur, c'est la clarté qui règne dans ces combats. L'imagination du spectateur fait elle-même la douleur et termine les coups - selon le réalisateur, "it's not design to repulse". Les scènes d'action n'abusent pas des plans courts, presque en flash. Gareth Evans met cela sur le compte de ses mauvaises compétences techniques en terme de montage, mais je crois que cet esprit sobre fait partie de son style.
La bande-annonce, puisque le film ne sort que dans deux mois
J'espère que, de votre côté, vous découvrirez déjà The raid en juin avec bonheur. Il faut avant tout prendre le film pour ce qu'il est: un film uniquement de genre, où le scénario est en retrait sur la forme, spectaculaire.
The raid
de Gareth Evans
avec: Iko Uwais, Joe Taslim, Yayan Ruhian,...
sortie française: 20 juin 2012
No comments:
Post a Comment