Wednesday, April 4, 2012

Néon, who’s afraid of red, yellow and blue?, à la Maison Rouge

Personne ne l'avait vu venir, une exposition le jour des sorties cinéma! Aujourd'hui sur nos écrans, il y a My week with Marilyn, de Simon Curtis, qui ne m'avait que peu convaincue. Et rien de très excitant face à cela, alors j'irai peut-être découvrir Sur la piste du Marsupilami dont j'entends beaucoup, beaucoup de bien. Tout ça pour dire qu'aujourd'hui, on ne parle pas cinéma, mais culture moderne! Peut-on réellement parler d'un art du néon? Des enseignes urbaines à la lumière blafarde des bureaux, le néon, créé en 1912 par un physicien et chimiste français du nom de Georges Claude a été réutilisé à d'autres fins, purement plastiques, par des artistes depuis les années 40. Le néon se tord, s'écrit et s'illumine, pour des résultats souvent très sobres et fascinants, mis côte à côte. Alors, who's afraid of red, yellow and blue?


Très chouette dans sa mise en scène, par le commissaire d'exposition David Rosenberg, l'exposition Néon de la Maison Rouge classe les œuvres d'abord par leur déformation. Les néons commencent par nous parler, et écrivent des mots, pour délivrer des messages. La disposition des lettres, en rond, en italique, la typo choisie, le choix de faire se refléter la phrase dans une vitre, jouent avec l'idée délivrée par le texte. Certains mots viennent se heurter les uns aux autres, dans le chaos et l'espace; d'autres, plus fréquemment, s'isolent; certains construisent des poèmes, d'autres restent solitaires et s'agrémentent d'un trait, d'un point, de tout ce qui peut donner sa signification à ce mot unique.


Des œuvres géométriques se collent ensuite dans un angle d'une pièce pour tracer un simple cercle, un carré. D'autres utilisent l'impératif des flèches et des directions. Certaines installations créent la profondeur, utilisent les miroirs et les reflets.


Enfin, c'est la lumière, juste elle, qui est utilisée, pour colorer l'espace. Les trois couleurs primaires se mêlent pour donner d'autres teintes. A la fin de l'exposition, la lumière se brise, les néons illuminent leurs cimetières, ou s'éteignent, un à un.


L'ensemble est souvent très minimaliste. Peu d’œuvres adjoignent à la lumière d'autres objets, et ne dessinent pas non plus des portraits. On pourra regretter l'absence de plus nombreuses enseignes, mais ce choix se comprend parfaitement, car la cohérence de l'exposition est d'exposer de l'art, et pas des néons de tous les jours. Il aurait été bon cependant de souligner le quotidien du néon, pour le faire mieux contraster avec celui des artistes proposant une œuvre unique à partir de ce maintenant banal néon.


La Maison Rouge est un lieu de choix pour une exposition. Vaste, et peu fréquenté, elle s'agrémente encore d'un sous-sol, légèrement étouffant, mais qui est un cadre idéal pour de l'art moderne. Les expositions profitent de tous les recoins, des larges pièces, du sous-sol confiné, mais aussi de l'entrée même du musée, ou de l'espace restaurant (Rose Bakery, pour les connaisseurs), et du patio. Les œuvres trouvent leur place sans s'étouffer les unes sur les autres.


On ne s'attarde pas trop, et l'on n'a pas besoin de mettre le nez sur ces néons souvent assez ironiques, et lisibles simplement et de loin; leur cumul cependant, à la Maison Rouge, forme un bel ensemble très significatif.



Néon, who’s afraid of red, yellow and blue?
jusqu'au 20 mai 2012

3 comments:

Mingou said...

Je suis peut-être la seule, mais j'ai trouvé cette exposition sans grand intérêt... (la seule chose qui m'ait vraiment interpelée, c'est ce film dans lequel les néons s'éteignent un à un et tombent par terre dans un grand fracas : très drôle)

Fanny B. said...

Est ce que tu as regardé tout le film jusqu'au bout? Moi oui, et j'attendais un twist final... Et en fait il n'y en avait pas! A l'image de l'expo: plutôt ironique...

Mingou said...

Oui, j'ai regardé le film jusqu'au bout. Il y avait un gamin qui était fasciné et ne voulait pas partir...
Du grand n'importe quoi mais captivant.