La Cinémathèque française accueille une exposition autour de l'univers de Tim Burton, jusqu'au 05 août 2012. On aura l'occasion d'en reparler, car je m'y rendrai évidemment. En attendant, on peut encore se délecter de la masterclass qu'il a donné le 05 mars. Ça devient une habitude pour la Cinémathèque de proposer à ses visiteurs de rencontrer l'artiste exposé pour fêter l'ouverture d'une exposition ou une rétrospective. C'était déjà le cas avec Steven Spielberg, il y a de cela quelques mois. Cette fois, Tim Burton répondait aux questions de Matthieu Orléan, et de la salle. On ne peut pas à proprement parler d'une masterclass, car Tim Burton ne donne pas un cours... Mais les questions posées permettent toutefois de découvrir un réalisateur très humble et reconnaissant de pouvoir exercer son métier, et de faire le tour d'une œuvre tortueuse. La masterclass est toujours visible, en VO ou en VF, ici. Je l'ai vue seulement ce weekend, et, de la même manière que j'avais relevé les moments clés de de celle de Steven Spielberg, j'ai pris des notes tout au long de mon visionnage de celle-ci.
On démarre avec un extrait d'un des meilleurs films de Tim Burton, datant de 1994, Ed Wood, le biopic du réalisateur basé sur le livre Nightmare of ecstasy. La discussion rebondit sur cet extrait tout naturellement, mais, plutôt que de décortiquer la séquence, Tim Burton en profite pour évoquer son propre rapport au cinéma et à l'art en général. L'exposition de la Cinémathèque propose effectivement de découvrir l'ensemble de son œuvre, et pas seulement du côté cinématographique. Elle met le doigt sur la grande diversité de l'art de Tim Burton, qui dessine, se passionne pour les marionnettes, écrit... La masterclass revient donc sur les inspirations de l'artiste, sa jeunesse à Burbank, en Californie. Tim Burton, malgré son grand succès, ressemble toujours avant tout à un fana de cinéma, nourri d'images et de rêves d'enfant. Le choix de ses acteurs en est la preuve; il rend perpétuellement hommage à ceux qui ont donné sa majuscule au Cinéma Hollywoodien.
Matthieu Orléan revient également, toujours pour parler de l'envie de Tim Burton à faire du cinéma, sur quelques bobines tournées il y a de cela des années, par l'artiste alors au collège, et jamais diffusées. Humble, Tim Burton s'excuse d'abord de la piètre qualité de ces vidéos, et explique sa manière de s'échapper du système éducatif en y répondant avec des images. Il remercie l'époque, qui lui a permis alors, de continuer à faire du cinéma, et d'en vivre.
Vers 19 minutes, on commence à s'intéresser concrètement à la manière de travailler de Tim Burton. Il en profite pour évoquer ses débuts professionnels chez Disney, et l'utilisation du dessin qui en découla. Mattieu Orléan gère vraiment bien son interview, enchaînant dans l'ordre sur le rapport du réalisateur à ses acteurs, puis sa manière de tourner dans des décors naturels ou en studio, jusqu'à la musique de Danny Elfman.
A 29 minutes, on enchaîne sur les projets de cette année de Tim Burton. Son prochain film, Dark Shadows, n'est que nommé, et Tim Burton parle plutôt du remake de son court-métrage tourné en 1984, Frankenweenie, qui devrait sortir fin 2012. Tourné en stop motion, ce film montre encore une fois l'amour du réalisateur pour l'animation. Il explique son bonheur de voir les marionnettes prendre vie.
A 32 minutes, alors que Matthieu Orléan se tourne vers la salle pour laisser la parole aux spectateurs, on entend une question qu'aucun journaliste professionnel n'oserait sans doute poser "pourquoi le cinéma?" Tim Burton répond avec honnêteté que l'art lui permet de se libérer de ses névroses, autant que s'il allait chez un psy trois fois par semaine. A 38 minutes, Matthieu Orléan reprend la main en rebondissant sur l'évocation du film Edward aux mains d'argent, et demande à Tim Burton s'il cherche à faire passer dans ses films un message satyrique sur l'Amérique. A 42 minutes, on se tourne de nouveau vers la salle, qui, décidément, semble subir une réelle attraction pour les long-métrages d'animation de Tim Burton, plus que pour ses films "live action". Ce sont ceux-là qui semblent mieux faire passer l'univers fantasque du réalisateur, et marquer le plus les esprits.
A 51 minutes, la dernière question revient vers l'exposition qui fait en quelque sorte le bilan actuel de la carrière de Tim Burton. Ce qui en, c'est la grande humilité de l'artiste, et son attachement au passé du Cinéma, à ses moments forts et quasi historiques. Tim Burton fait du cinéma pour lui rendre hommage, et pour combattre ses démons. Cette simplicité lui permet d'être adoré d'un public qui applaudit à tout rompre à la fin de cette masterclass d'une heure.
à la Cinémathèque française
jusqu'au 05 août 2012
No comments:
Post a Comment