En 1956, Marilyn Monroe est déjà une star consacrée et fait tourner la
tête des hommes. Mariée à l'écrivain Arthur Miller, dans une relation
chaotique où les disputes sont fréquentes, et continue de tourner sous
la direction de Billy Wilder, Joshua Logan, George Cukor,... tout en
intensifiant ses cours à l'Actor's Studio, où elle suit La Méthode,
vivement contestée encore aujourd'hui. Elle se lie avec Paula Strasberg,
qui l'accompagne sur tous les tournages, et valide ou non à Marilyn son
jeu d'actrice sur les plateaux, en dépit de ce que peuvent en penser le
réalisateur ou les techniciens... C'est dans ce contexte qu'elle est
engagée par le réalisateur Laurence Olivier pour tourner dans une
comédie légère, Le Prince et la danseuse. Elle manque d'assurance alors,
a besoin du soutien de chacun et se démonte à la moindre difficulté;
son entourage, pour compenser ses changements d'humeur et ses doutes, la
pousse à consommer des médicaments, alors que chacun connaît son goût
pour l'alcool... le tournage est difficile, elle fait attendre les
acteurs sur le plateau, oublie son texte, cherche sans cesse du regard
Paula. Colin Clark, alors jeune homme de 24 ans prêt à tout pour prouver
à lui-même et à sa famille son goût pour le cinéma, obtient une place
dans l'équipe du film. Il se rend indispensable, et tombe, comme les
autres, sous le charme de Marilyn, quintessence du cinéma hollywoodien.
Il est drôle de constater que cette contrainte, de ré-écrire l'intrigue de départ du film en ouverture de mes critiques, et qui me semble parfois lourde et embarrassante, me permet néanmoins de faire le point sur ce que j'ai pensé d'un film. J'aime que ce pitch tienne en deux lignes, et qu'on puisse rapidement sauter à l'essentiel, passer à "lire la suite", et tenter d'exprimer du ressenti, au lieu d'expliquer ce que le réalisateur a voulu raconter. Lorsque, comme pour My weeek with Marilyn, l'exercice est laborieux, c'est que je n'ai pas apprécié le scénario, qu'il se perd certainement dans sa trop grande complexité. L'histoire de My week with Marilyn est contée via le regard d'un jeune garçon, et pourtant, je ne parle que de l'actrice dans ce premier paragraphe! Le réalisateur, Simon Curtis, semble avoir oublié qui était son personnage principal, et le spectateur, qui se pose la question de qui suivre, à qui s'attacher, durant le film, ne peut pas s'y s'immerger.
Colin Clark est censé être au centre de l'histoire, et physiquement, c'est effectivement lui qui écoute aux portes, qui se laisse subjuguer, qui épie, rapporte, et raconte. On n'a pourtant que faire de son passé familial difficile, de son enfance riche dans la campagne anglaise, de sa stricte éducation et du goût de ses parents pour l'art classique. Cela ne motive que le début du film et son départ pour Londres où il tente d'intégrer le milieu du 7ème Art, celui-là même qui est déconsidéré par sa famille. Après cela, peu importe sa fulgurante ascension, ses malaises passés, son enthousiasme... On ne reviendra plus sur l'histoire de sa famille. C'est tout comme son aspect juvénile, pur et crédule, qui fait de lui le favori de Marilyn et d'une jeune assistante costumière. L'idylle avec la jolie Lucy sort soudainement de nulle part, pour mieux sublimer l'attraction de Colin pour une femme plus mûre, plus fascinante, Marilyn Monroe. La relation vite entamée, atteint rapidement son summum pour se dégonfler aussitôt et faire place à une jalousie féminine molle.
Le spectateur se fiche de Colin, comme chacun se fiche des états d'âme et de la concentration "Actor's Studio" de Marilyn Monroe sur le plateau de tournage. On n'attend d'elle que du charme, qu'elle doit avoir naturellement et sans interpréter, alors qu'elle se cherche justement en tant qu'actrice, fait louable, et souhaite incarner son personnage, au lieu de subir celui que chacun voit en elle, celui de Marilyn Monroe. Michelle Williams pose plus qu'elle ne joue, et montre en cela un étrange parallélisme avec les difficultés de Marilyn Monroe, coincée entre la peur de ne pas plaire, et l'envie d'incarner ses personnages. La caméra reste en gros plan, sur les battements de cil de Michelle Williams/Marilyn Monroe, et ne la montre jamais en entier que lorsqu'elle se déguise en sex-symbol pour envoyer des baisers à son public extasié, ou courir joyeusement pieds nus dans l'herbe verte. My week with Marilyn se place pourtant clairement du côté de Marilyn Monroe, victime de son image, et donne à Michelle Williams exactement le même statut, ne la laissant pas jouer, et lui demandant uniquement de prendre la pose, façon Marilyn.
On rate donc le sujet, dans lequel un jeune garçon devient un homme, s'affranchit de sa famille, apprend le désir sexuel et répond aux attentes des femmes au milieu d'un contexte glamour hollywoodien dont Marilyn Monroe est la star . Le récit d'initiation qui se pose comme la base du film est laissé de côté au profit de la peinture d'une icône.
Il est drôle de constater que cette contrainte, de ré-écrire l'intrigue de départ du film en ouverture de mes critiques, et qui me semble parfois lourde et embarrassante, me permet néanmoins de faire le point sur ce que j'ai pensé d'un film. J'aime que ce pitch tienne en deux lignes, et qu'on puisse rapidement sauter à l'essentiel, passer à "lire la suite", et tenter d'exprimer du ressenti, au lieu d'expliquer ce que le réalisateur a voulu raconter. Lorsque, comme pour My weeek with Marilyn, l'exercice est laborieux, c'est que je n'ai pas apprécié le scénario, qu'il se perd certainement dans sa trop grande complexité. L'histoire de My week with Marilyn est contée via le regard d'un jeune garçon, et pourtant, je ne parle que de l'actrice dans ce premier paragraphe! Le réalisateur, Simon Curtis, semble avoir oublié qui était son personnage principal, et le spectateur, qui se pose la question de qui suivre, à qui s'attacher, durant le film, ne peut pas s'y s'immerger.
Colin Clark est censé être au centre de l'histoire, et physiquement, c'est effectivement lui qui écoute aux portes, qui se laisse subjuguer, qui épie, rapporte, et raconte. On n'a pourtant que faire de son passé familial difficile, de son enfance riche dans la campagne anglaise, de sa stricte éducation et du goût de ses parents pour l'art classique. Cela ne motive que le début du film et son départ pour Londres où il tente d'intégrer le milieu du 7ème Art, celui-là même qui est déconsidéré par sa famille. Après cela, peu importe sa fulgurante ascension, ses malaises passés, son enthousiasme... On ne reviendra plus sur l'histoire de sa famille. C'est tout comme son aspect juvénile, pur et crédule, qui fait de lui le favori de Marilyn et d'une jeune assistante costumière. L'idylle avec la jolie Lucy sort soudainement de nulle part, pour mieux sublimer l'attraction de Colin pour une femme plus mûre, plus fascinante, Marilyn Monroe. La relation vite entamée, atteint rapidement son summum pour se dégonfler aussitôt et faire place à une jalousie féminine molle.
Le spectateur se fiche de Colin, comme chacun se fiche des états d'âme et de la concentration "Actor's Studio" de Marilyn Monroe sur le plateau de tournage. On n'attend d'elle que du charme, qu'elle doit avoir naturellement et sans interpréter, alors qu'elle se cherche justement en tant qu'actrice, fait louable, et souhaite incarner son personnage, au lieu de subir celui que chacun voit en elle, celui de Marilyn Monroe. Michelle Williams pose plus qu'elle ne joue, et montre en cela un étrange parallélisme avec les difficultés de Marilyn Monroe, coincée entre la peur de ne pas plaire, et l'envie d'incarner ses personnages. La caméra reste en gros plan, sur les battements de cil de Michelle Williams/Marilyn Monroe, et ne la montre jamais en entier que lorsqu'elle se déguise en sex-symbol pour envoyer des baisers à son public extasié, ou courir joyeusement pieds nus dans l'herbe verte. My week with Marilyn se place pourtant clairement du côté de Marilyn Monroe, victime de son image, et donne à Michelle Williams exactement le même statut, ne la laissant pas jouer, et lui demandant uniquement de prendre la pose, façon Marilyn.
On rate donc le sujet, dans lequel un jeune garçon devient un homme, s'affranchit de sa famille, apprend le désir sexuel et répond aux attentes des femmes au milieu d'un contexte glamour hollywoodien dont Marilyn Monroe est la star . Le récit d'initiation qui se pose comme la base du film est laissé de côté au profit de la peinture d'une icône.
My week with Marilyn
de Simon Curtis
avec: Michelle Williams, Eddie Redmayne, Zoë Wabamaker,...
sortie française: 04 avril 2012
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