Saturday, October 1, 2011

3ème Biennale des Images du Monde - Photoquai

La biennale de photographie Photoquai n'en est qu'à sa 3ème édition et est confiée cette année à la photographe et réalisatrice Françoise Huguier. Une dizaine d'institutions présente l'exposition, mais sa majeure partie se trouve dans le jardin du musée du Quai Branly, ainsi que sur le quai, juste en face. De la photographie donc, venue des quatre coins du monde, se trouve assemblée sur de grands panneaux, entre la Seine et le mur végétal du musée.


Parisiens... Je sais, je suis des vôtres, vous vous dites "telle expo, c'est à côté, j'aurai tout le temps de m'y rendre" et puis le temps passe. Le musée du Quai Branly, ouvert en 2006, je n'y avais encore jamais mis les pieds. Cinq ans plus tard, m'y voilà, et je l'ai découvert comme une touriste pour l'exposition Maya, enchantée des trésors que Paris peut encore contenir. Maintenant, je saute sur l'occasion d'y retourner, d'autant plus que ce dernier weekend était ensoleillé, parfait pour parcourir le jardin qui entoure le musée - comme ce weekend, je vous le conseille en but d'une promenade!


La photographie touche autant l'amateur averti que le néophyte; c'est quelque chose de si palpable qu'on ressent immédiatement, ou pas, de l'empathie pour telle ou telle image. Il est difficile de se mettre réellement en condition cependant pour apprécier, tant la foule est dense, et que le chemin est étroit entre les panneaux de l'exposition Photoquai... Quant à vous arrêter pour lire chaque explication, un peu pompeuse, sur tel ou tel artiste, c'est une mission qui relève de l'inconscience. Bref, on a du mal à en profiter, je vous conseille donc d'y aller pour flâner simplement, d'autant plus que dans l'ensemble, l'exposition m'a assez peu emballée.


Venant de tous les pays du monde - ok, de 29 provenances différentes, c'est déjà pas mal -, on retrouve pourtant deux thèmes dans l'ensemble de l'exposition. Cette apparente homogénéité ne m'a pas semblée voulue, et pas si cohérente que cela. L'accumulation de mêmes sujets lasse, à la longue, au lieu de s'enrichir mutuellement. On retrouve, évidemment, des thèmes forts: la mort, la guerre, le suicide, la pauvreté,... Ces sujets sont intéressants en soi, mais leur réunion semble les annuler, comme si ce trop-plein de malheurs finissait par nous écœurer, et qu'on en détournait le regard - ce qui est dommage, sur une photographie! Est-ce que, réellement, pour trouver un artiste à forte personnalité, il faut traiter, toujours et toujours, du vice et de catastrophes?


Un courant semble aussi commun partout sur la planète, celui de la mise en scène, voire du roman-photo. Beaucoup d'artistes présentés avait mis côte à côte des images qui se répondaient, et qui écrivaient une histoire. Que cela soit pleinement assuré comme un roman-photo, à l'imagerie souvent kitsch, ou que ce soit avec une réelle sensibilité, cela manquait en tout cas assurément de spontanéité.


Deux artistes m'ont cependant parlé, à travers leurs images présentées, plus que les autres: le Chinois Mingyi Luo tout d'abord, qui a pris, au cœur de la rue, ses compatriotes; et le Singapourien Charles Lim, dont je connaissais déjà la série What's your dream.


3ème Biennale des Images du Monde - Photoquai
au musée du Quai Branly
jusqu'au 11 novembre 2011

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