Tuesday, September 27, 2011

Salomé, de Richard Strauss

Salomé se sent mal sous le regard concupiscent de son beau-père, Hérode Antipas, tétraque de Galilée. Elle pose pourtant le même regard de désir sur le prophète Jochanaan, sorti de sa prison sur son ordre. Lorsqu'Hérode et sa femme Hérodiade la retrouvent, le tétraque lui demande de danser pour lui, en échange de quoi il lui accordera tout ce qu'elle voudra. Salomé danse, et demande alors la tête de Jochanaan, ce qui met sa mère en joie, et la conduit elle aussi à sa perte.


D'une, j'aime le titre de ce message... Salomé, de Richard Strauss... J'aime bien promouvoir le spectacle vivant, à l'heure où on télécharge comme on veut - et moi la première. Rien ne remplacera jamais néanmoins un spectacle sur scène, le privilège d'une représentation chaque soir unique et l'énergie qui existe entre des comédiens/acteurs/chanteurs/musiciens/... et le public. Bon, en plus, quand je vous parle d'opéra, à l'orchestre à La Bastille, j'ai un petit pincement de fierté. Merci @lilmisssnowqueen pour l'invitation! Je n'avais jamais été à l'opéra. Les codes y sont très différents de ceux du théâtre, notamment en matière d'applaudissements. Au cinéma, j'aime rester jusqu'à la fin du générique. A l'opéra, j'ai beaucoup apprécié les saluts de chaque comédien - chanteur? interprète? on dit quoi, à l'opéra? -, même si la hiérarchie établie par l'ordre de leur venue pour saluer sur scène met légèrement mal à l'aise.


J'aurai du mal à dire si la pièce fut bonne ou pas, je n'y connais strictement rien. Mais mon instinct de néophyte m'a permis d'hautement apprécier la performance. Musicalement très moderne - Strauss a composé son opéra en 1905 -, la pièce, en un seul acte et quatre séquences distinctes, est une histoire classique basée sur le texte d'Oscar Wilde, Salomé (1891), lui-même inspiré de Flaubert et de ses Trois contes (1877). Wilde, Flaubert, soit probablement deux des auteurs dont j'emporterais les œuvres sur une île déserte. Côté texte cependant, je n'ai pas pu me délecter des mots, étant donnée que l'opéra de Strauss est en allemand. Après avoir vite abandonné l'idée de lire les sous-titres au-dessus de la scène, on se laisse porter par l'intensité des voix et de l'orchestre, et la mise en scène éclaire parfaitement l'action.


Il sera difficile de renouveler l'expérience opéra, vu le prix, mais sautez sur l'occasion d'aller voir un tel spectacle. Qu'on soit ou non un public averti, on ne peut pas rester insensible à sa magie. C'est également un petit bout d'histoire qu'on a l'occasion d'avaler, et il ne faut pas perdre une seule occasion de profiter de cela. D'ailleurs, il est amusant de remarquer qu'une telle pièce, comme souvent à l'opéra, et aussi dans le théâtre classique, est connue de tous; pour ceux qui ne connaissent pas le drame, il sera souvent lu avant la représentation. Il paraît normal de connaître la fin de l'histoire, pour apprécier ensuite son déroulement complet. Au cinéma, les gens crient à l'assassin lorsqu'on dévoile la fin du film. On ne voit pourtant pas une séance pour ses cinq dernières minutes!



Salomé, de Richard Strauss
interprété par Angela Denoke (Salomé), Stig Andersen (Hérode), Doris Soffel (Hérodias),...
orchestre dirigé par Pinchas Steinberg
à La Bastille jusqu'au 30 septembre 2011

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