Mardi, 8h, je sors de chez moi et me retrouve devant le supermarché fermé. Inventaire ? Je suis toujours dans le mouvement et Paris dort encore. A cette heure-ci, j'aurais du me trouver sur la route, à environ 150km de Ramatuelle, ou de Draguignan, où je prévoyais de scratcher, de quitter la course pour attraper mon train. Je ne m'attendais à rien, j'espérais certaines choses. Rien de tout ça n'est arrivé. J'ai validé les checkpoints, les 4 premiers, dans l'ordre : Besançon, Gruyère, la Sacra di San Michele, Château Queyras. J'étais loin de mes prévisions, mais toujours dans mes marges, si je continuais à rouler, sans m'arrêter. Encore un orage, encore plus violent. En voiture alors, capitaine Joseph à la barre, pour secourir des naufragés de la route, coincés derrière des coulées de boue, arrêtés par la grêle qui reste au sol comme de la neige, à partir de ce moment, lorsque je suis revenue sur mes pas, la course s'est arrêtée.