8%,
vertigineux vu d'en haut ; la descente me crispe. Tout droit, ca va
trop vite, dans les virages, j'appréhende mille dangers qui m'attendent
au tournant.
J'adore grimper. Plus l'effort est long, plus je me
réjouis. Chaque virage est une victoire, le paysage qui se révèle, une
récompense. Parfois aussi, le décor m'indiffère. Concentrée sur
l'effort, je ne pense qu'à tirer, pousser, tirer, pousser. Je ne vois
que les deux mètres devant ma roue, deux mètres douloureux ; je relève
la tête, la pente n'a pas bougé. Des panneaux égrènent ma lente
ascension. Sommet à 4km ; j'avais espéré en zapper un, passer si vite
que je ne l'aurais pas vu. Le pourcentage annoncé me fait sourire, la bonne blague ; c'est possible d'accentuer encore le dénivelé ?
C'est ce que je m'étais demandé déjà au précédent panneau. Enfin, le sommet.
Pied à terre, je respire. Pour moi, le pire est à venir.